Demain j’irai à Kolwezi pour voir des choses qui ne me plaisent pas. Il n’est pas normal que les gens qui viennent exploiter nos minerais deviennent de plus en plus riches pendant que nous, nous continuons à croupir dans la misère». C’est à travers ces paroles fortes que le président de la République a fait part à une foule compacte amassée à la place Tshombe, près de la poste de Lubumbashi (Haut-Katanga) de sa ferme résolution de mettre fin au bradage des ressources minières de la RDC auquel on as[1]La RDC veut tirer profit de ses minerais TSHISEKEDI DANS LE GRAND-KATANGA siste depuis des temps immémoriaux. Dès le lendemain à Kolwezi (Lualaba), il confirmait sa détermination à en finir avec les relations léonines entre la RDC et les exploitants miniers. «La RDC dispose de 60 % de minerais dits stratégiques. Il n’est pas normal que ces minerais fassent la prospérité d’autres pays alors que les Congolais vivent toujours comme des misérables. Nous allons discuter avec les investisseurs pour y voir plus clair. Ils nous ont trop volé. C’est pour ça que je viens leur parler pour leur exprimer ma conception des choses», a-t-il martelé dans un style que ne renieraient certainement pas les Hé[1]ros Nationaux Patrice[1]Emery Lumumba et Laurent-Désiré Kabila. «Je ne veux pas leur faire la guerre, mais leur faire comprendre que notre philosophie politique exige qu’ils travaillent aussi pour le Congo et les Congolais conformément à notre vision du peuple d’abord», a-t-il ajouté en reprenant à son compte les propos de son père Etienne Tshisekedi wa Mulumba, co-fondateur de l’UDPS. On rappelle à cet égard les accrochages entre le 4ème président de la RDC Joseph Kabila et les majors de l’industrie minière mondiale à la suite de la promulgation du nouveau code minier relevant la redevance minière au profit du Trésor public. Son successeur semble en la matière s’inscrire dans la même exigence. Le président de la République est arrivé à Kolwezi jeudi 13 mai en provenance de Lubumbashi. Faisant allusion aux rumeurs de velléités sécessionnistes qui se manifesteraient dans cette partie du pays, fief de son prédécesseur Joseph Kabila Kabange, il s’est félicité de l’attitude patriotique de la population locale qu’il a remerciée pour n’avoir pas cédé aux sirènes des séparatistes de tous accabits. «Je vous félicite pour votre résistance face aux manipulateurs diaboliques qui ont voulu séparer le Katanga du reste du Congo. Le Katanga fait partie intégrante du Congo, et les katangais sont des Congolais à part entière», a déclaré Tshisekedi. «Que nul ne vous trompe avec les dis[1]cours démagogiques», a-t-il ajouté. Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, est réputé pour ses immenses mines de cuivre dont la RDC est le premier producteur mondial tandis que la province voisine du Lualaba (chef-lieu Kolwezi) regorge d’importantes réserves de cobalt dont les industries auto[1]mobiles et les nouvelles technologies de la communication et de l’information raffolent. Les deux provinces sont issues du démembrement de l’ancienne province du Katanga en 2015. C’est la première vi[1]site du chef de l’Etat rd congolais au Katanga depuis qu’il a rompu en décembre 2020 la coalition qu’il avait formé avec le FCC de son prédécesseur Joseph Kabila, après deux ans et demi d’une alliance jugée improductive. Kabila s’était replié pendant quelques mois après la fin de cette alliance dans la région où il dispose de nombreuses propriétés.
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