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La débâcle du FCC est causée par le PPRD
Je suis membre du regroupement politique Alliance pour la Transformation Intégrale du Congo (ATIC), et je suis au premières loges pour suivre les discussions sur la problématique de l’adhésion des députés et/ou des partis membres de cette plateforme à l’Union sacrée de la nation; discussions qui, à mon avis s’accompagnent de propos discourtois et inappropriés dans un débat politique de haute facture.
Pour avoir dirigé l’ATIC depuis sa création jusqu’à la sortie du gouvernement Ilunga, je suis en mesure de rappeler dans cette réflexion, l’historique du FCC et ses objectifs.
Après les élections, la Conférence des présidents du FCC avait adopté deux principes devant piloter la gestion des ambitions : le poids politique et la solidarité. Sur les 335 députés nationaux, 80% provenaient des regroupements et partis alliés tandis que le PPRD n’en avait que 20%.
Il faut, hélas, dénoncer la gourmandise de ce parti qui a suscité de trop nombreuses frustrations. Au lieu que la coordination du FCC soit représentative de toutes les composantes de cette grande famille de Joseph Kabila, le PPRD a imposé ses membres exclusivement. Bien plus, la majorité chèrement acquise était devenue un portefeuille géré de manière opaque et discrétionnaire par un cercle restreint au sein de cette formation politique. Les autres présidents de partis et regroupements ont été réduits à leur plus simple expression.
Le PPRD s’est tout octroyé. Ainsi, hormis l’institution président de la République que le FCC avait perdue, la haute direction de toutes les autres institutions (Assemblée nationale, gouvernement) a été ravie par le PPRD, excepté le Sénat accordé intuitu personae à un indépendant, le vieux Alexis Thambwe Mwamba, coopté par le PPRD. Il n’y a pas eu solidarité dans la composition des cabinets des membres de bureaux des chambres et à la primature où tous les conseillers principaux, conseillers, chargés d’études etc., provenaient de ce seul parti, alors qu’en 2006, sous l’AMP et en 2012, sous la MP, une répartition équitable et solidaire avait permis de servir les partis et regroupements alliés. Certains partis d’opposition comme le mien qui s’étaient ralliés y avaient même trouvé leur compte.
En violation des principes pré-rappelés du poids politique et de la solidarité, le PPRD a accaparé tous les ministères de souveraineté (défense, justice, finances…) pour laisser à ses nombreux partenaires des postes résiduels.
La scission ou l’éclatement du FCC est donc l’expression des mécontentements maintes fois décriés par les alliés, une sanction de l’égoïsme du PPRD.
Les regroupements politiques issus du FCC dont les députés veulent adhérer à l’Union sacrée devraient se constituer en une seule force et négocier avec celle-ci un accord politique de partenariat car à l’école, un élève ne peut raisonnablement échouer qu’une seule fois. En Tshiluba, en pareille situation, on dit souvent : «wamanya», ce qui se traduit par «Attention».
Jean-Paul Nemoyato