Les opinions émises dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs
Au sujet de la corruption dans l’hémicycle
Les aveux télévisés du député national AFDC/A Léon Nembalemba sur les faits de corruption des élus nationaux à la faveur de la procédure de déchéance de Jeanine Mabunda et son bureau ne sont pas à négliger. C’est un député et un chroniqueur de médias très connu. Même si il s’est spécialisé dans les faits divers, il est connu comme quelqu’un qui ne s’amuse pas à raconter des mensonges.
Il est clair aujourd’hui à la suite de ses déclarations corroborées par celles de son collègue Daniel Safu que le vote ayant abouti à la déchéance départ du bureau Mabunda n’a été obtenu à l’Assemblée nationale que grâce à l’achat des consciences (corruption par distribution d’enveloppes d’argent et de promesses de don de jeeps) grâce manifestement à des fonds ponctionnés dans la caisse de l’État.
Il n’y a pas longtemps, le chef de l’État Félix Tshisekedi avait créé une agence de lutte contre la corruption (APLC). Il n’est pas admissible que depuis ces allégations de corruption de 7.000 à 15.000 USD par député signataire de la pétition anti-Mabunda, cette agence n’ait rien entrepris pour édifier le peuple congolais à ce sujet et obtenir que la justice poursuive les auteurs et co-auteurs de cette corruption scandaleuse au moment où un enseignant touche 340.000 FC (170 USD), un policier 50.000 FC (25 USD) par mois. « Le peuple d’abord » du président risque de prendre les allures d’un slogan creux. Le président de la République qui s’est toujours targué d’ériger la lutte contre la corruption en priorité de sa vision politique ne peut pas rester indifférents face à cette situation. Ce serait une véritable abomination pour la RDC.
Concrètement, le PG près la Cour de cassation devrait au minimum demander au parlement de lever les immunités des honorables Nembalemba et Safu pour les entendre au risque de couvrir son institution de l’opprobre.
Jean Kasendu Landula
Bientôt, les reliques de P.E. Lumumba seront rapatriées
Dans son discours sur l’état de la nation le 14 a annoncé le rapatriement des reliques du premier 1er ministre du Congo indépendant assassiné le 17 janvier 1961 et dont des restes avaient été ramenés en Belgique par certains auteurs de ce crime. Dès le lendemain, une polémique a pris corps autour du meilleur lieu de sépulture pour le leader indépendantiste.
La question qui divise certains analystes est celle de savoir où ériger le mausolée devant accueillir ces restes. Un internaute a soulevé un débat passionné en proposant que soit délocaliser le mausolée érigé devant le palais de la nation pour accueillir la dépouille du troisième président de la RDC, le lumumbiste Laurent-Désiré Kabila pour que ce lieu funéraire serve de sépulture à son précurseur Patrice-Emery Lumumba.
Une idée que ne partagent pas beaucoup de Congolais pour qui même Patrice Lumumba lui-même n’aurait jamais proposé une telle formule qui reviendrait à une sorte de conflit post-mortem entre le maître et son disciple le plus fidèle qui tournerait en dérision leur héritage politique et idéologique.
« Certains Congolais ont décidément des drôles d’idées et cherchent à allumer les feux de la confrontation là où rien ne le justifie », s’insurge un professeur d’histoire de l’Université de Kinshasa pour qui ce n’est certainement pas l’espace qui manque pour enterrer et honorer dignement nos héros nationaux sur un même site sans pour autant détruire ce qui est déjà acquis. « Pourquoi ne pas faire de cette espace un espace semblable au Panthéon de France dans lequel reposerait ces grands hommes auxquels la Nation voudrait rendre un hommage bien mérité ? A l’instar de Patrice Emery Lumumba, Mzee Laurent Désiré Kabila a été assassiné alors qu’il assumait des hautes charges à la tête de l’Etat par ceux qui tentaient de l’empêcher de réussir son projet d’émancipation de son peuple. Voilà qui devrait pousser à les réunir pour l’éternité », estime-t-il. « C’est ainsi en s’unissant dans les symboliques mémorielles que le Congo vivra paisiblement et que les Congolais pourront espérer le développement tant espéré. Il faut en finir avec la haine et la culture du « ôtes-toi de là que je m’y mette» que certains tentent d’entretenir en poursuivant de leurs vindictes les meilleurs d’entre nous même au-delà de la mort » a-t-il martelé en stigmatisant ceux qui n’ont rien d’autre en tête que de détruire ce qui existe déjà. « Les pillages des années 90 qui a détruit tout et que personne 30 ans après n’a réussi à remplacer doivent nous servir de leçon. « Déplacer le mausolée de Mzee Kabila, c’est jutifier par anticipation que le prochain président déplace celui d’Etienne Tshisekedi et puis quoi encore ? Laissons nos prestigieux morts reposer en paix. Le Congo mérite mieux. Nous avons assez torturé comme ça, les vivants. Ce pays ne se reconstruira jamais dans la haine », a déclaré à ce sujet un prêtre séculier de Kinshasa sous le sceau de l’anonymat.
CKK