Bernard Takahishe Ngumbi, vice-ministre de la Justice faisant fonction de vice-premier ministre de la Justice après la démission du FCC Tunda ya Kasende, s’est rendu jeudi au centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) pour s’enquérir des conditions de détention des prisonniers. Cette visite fait suite à l’écho parvenu au gouvernement faisant état de la pénurie des rations alimentaires et de la promiscuité qui expose les pansiponnaires des lieux à la pandémie de Covid-19.
Bernard Takahishe qu’accompagnaient la conseillère spéciale du chef de l’État en charge de la jeunesse, Chantal Molop et Mamie Mujanyi Freebox, conseillère au Ministère des Droits humains, a été reçu avec sa délégation par le directeur du CPRK, Flory Kadima Lukusa.
Au sortir de cette réunion le vice-ministre s’est dit préoccupé par la situation carcérale et a pris l’engagement devant la presse de transmettre au gouvernement l’état des lieux fait par le directeur de prison pour que les rations alimentaires soient approvisionnées et les prisons désengorgées.
On rappelle qu’en RDC, la surpopulation dans les prisons avoisine les 400%. Qu’ils soient en détention préventive ou condamnés, les détenus sont souvent victimes de violations de leurs droits les plus élémentaires.
En effet, ils n’ont pas accès à la nourriture ni aux soins de santé et vivent dans un environnement sanitaire précaire. Beaucoup sont par ailleurs détenus de manière irrégulière et n’ont pas accès à l’appui judiciaire qui leur permettrait de faire valoir leurs droits.
Maître Joséphine Mfulu, membre du pool «détention préventive » du barreau de Kinshasa/Matete, confirme que «70 % de détenus à la prison centrale de Makala le sont en détention préventive. Tout y est monnayé jusqu’à l’obtention d’un lit ou la possibilité de téléphoner ou de se laver. La détention devrait pourtant être l’exception, la liberté étant la règle». Comme l’a également souligné Mamie Freebox «la détention en RDC viole les libertés fondamentales inscrites aux articles 5 (sur la torture) et 9 (sur la détention arbitraire) de la Déclaration universelle des droits de l’homme».
Avec cette visite centrée sur les questions liées dans les milieux carcéraux, les autorités nationales affichent la volonté d’améliorer les conditions de détention au pays et sur le besoin d’appui afin d’améliorer ces conditions. Le vice-ministre a recommandé aux autorités carcérales de lutter pour la sauvegarde des libertés fondamentales.
A.M