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Si Ronsard Malonda Ngimbi n’est pas crédible pour avoir tripatouillé les résultats ayant conduit à la soi-disante nomination des députés et des sénateurs de l’actuelle législatures pour avoir dirigé en tant que secrétaire exécutif l’administration de la CENI, peut-on sérieusement dire que le président Félix Antoine Tshisekedi au pouvoir actuellement n’a pas bénéficié du même tripatouillage ? Certes, le discours « politiquement correct » au sein de l’UDPS/Tshisekedi voudrait faire croire que seuls députés et sénateurs, du moins ceux du FCC ont joué de corruption pour « acheter » leurs sièges de législateurs mais comme le dit un adage de la sagesse africaine, la vérité n’est pas polygame.
L’ex-fille aînée de l’opposition est-elle infiltrée jusqu’à la moelle au point de ne pas voir là où la plateforme Lamuka veut la mener ? Les dirigeants de l’UDPS contestent-ils seulement le fait que le FCC soutient Ronsard Malonda ? Et si Cyrille Ebotoko, le candidat proche de Lamuka présenté par le cardinal Ambongo avait été désigné, l’UDPS est-elle convaincue que les élections auraient été plus transparentes et crédibles ?
En fait, l’agenda de Lamuka reste et restera la fameuse « vérité des urnes » chère à Martin Fayulu. Cela consiste à démontrer grâce à la maîtrise du serveur de la CENI que l’UDPS et le FCC ont triché. Et des données mêmes mensongères venant des organes habilités de la Centrale Electorale mettront le président de la République en difficulté en aggravant les doutes sur la réalité de son élection telle que proclamée fin décembre 2018. La CENI est dirigée par une assemblée plénière de 13 personnes et un bureau d’une demi-douzaine de membres. Pas par un individu. Faire croire que le président du bureau de la C de la CENI peut se réveiller un matin et dire que X ou Y a gagné les élections est une aberration.
De deux choses, l’une : ou bien la classe politique congolaise accepte de mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles et légales régissant la constitution des organes de la CENI en fonction desquelles la désignation du président relève exclusivement de la branche confessions religieuses de la société civile, le reste de la société civile ainsi que les formations politiques de la majorité parlementaire se répartissant les 12 autres postes, ou bien elle négocie une révision constitutionnelle à minima concertée au niveau interinstitutionnelle qui consisterait à supprimer purement et simplement cette formule qui ne semble plus convenir à certains et on confie l’organisation des scrutins à une commission d’expert placée sous la responsabilité du gouvernement (Ministères de l’Intérieur et de la Décentralisation et Réformes Institutionnelles). Toute autre approche reviendra à faire le lit pour un nouveau glissement du calendrier électoral avec un risque de nouvelles pulsions violentes car on voit mal l’opposition Lamuka accepter une telle hypothèse.
Il importe de noter que pareille réforme ne pourra faire l’économie d’une loi d’application votée par le parlement que d’aucuns voudraient voir disparaître carrément, ce qui ouvrirait la voie à une période d’incertitudes totalement imprévisibles. J’invite les Congolais à accompagner leurs critiques par des propositions réalistes et positives.
Jacques André Inkola
Libre penseur