Après avoir provoqué des émeutes sanglantes dans quelques agglomérations de la province du Kongo-Central, l’ancien député Zacharie Badiangile alias Ne Mwanda Nsemi, gourou de la secte politico-syncrétique Bundu dia Kongo (BDK), rebaptisée Bundu dia Mayala s’est calfeutré dans sa résidence de la commune de Ngaliema avec plusieurs dizaines de ses adeptes appelés « makesa » (soldats) armés d’armes à feu et blanches pour empêcher son arrestation ordonnée par le procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Après 24 heures de vaines négociations menées notamment par le gouverneur Atou Matubuana du Kongo-Central et quelques députés nationaux, la police nationale assistée par des éléments de la police militaire ont donné l’assaut à la place forte de BDK. La résistance des adeptes du gourou a donné lieu à des affrontements qui ont provoqué des pertes en vies humaines, des blessures et plusieurs interpellations.
Le ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, a dressé un bilan de 8 morts, 35 blessés, un traumatisé admis aux Cliniques Ngaliema, 203 détenus transférés devant l’Officier du Ministère Public et 8 policiers et 168 détenus au commissariat provincial de la Police, dont 8 femmes.
La résistance des « makesa » n’a pas empêché les policiers conduits par le général Sylvano Kasongo commandant de la PNC pour la ville-province de Kinshasa de mettre finalement la main sur Ne Muanda Nsemi. Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs fait savoir que le leader de BDK qui a été blessé lors des échauffourées avait été immédiatement admis dans une formation hospitalière de la place pour des soins appropriés.
Il est reproché à Ne Muanda Nsemi plusieurs griefs notamment l’atteinte à la sûreté de l’État et à l’autorité du chef de l’État.
Le président de l’Association africaine des droits de l’Homme, Jean-Claude Katende exige la libération de la femme de Ne Mwanda Nsemi, « gourou » de la secte politico-syncrétique Bundia dia Mayala appréhendée parmi les « makesa » (soldats de la secte) ce vendredi 24 avril dans la résidence de son mari à Kinshasa-Ngaliema.
Katende est d’avis que l’épouse n’est pour rien dans cette affaire et appelle à sa libération. « J’appelle la police à libérer la femme de Ne Mwanda Nsemi. Elle a été prise pour quelle raison? Soyons sérieux », a écrit l’activiste sur son compte twitter.
Le leader de Bundu dia Mayala, nouvelle dénomination de Bundu dia Kongo, a été arrêté avec plusieurs dizaines de ses militants qui s’étaient agglutinés dans sa résidence pour s’opposer à l’arrestation de leur leader. Un regroupement pendant la période de confinement à la suite de la propagation du Coronavirus dans la capitale congolaise au cours de laquelle a été interdit tout rassemblement de plus de 20 personnes en un seul lieu.
JN