Alors que le Coronavirus continue son expansion macabre à travers le monde avec plus de 203.485 cas confirmés à travers la planète et plus de 64.784 décès selon les statistiques de l’OMS du 5 avril et que leur pays se situait dans le top 5 de ceux les plus touchés avec plus de 7.680 décès pour 68.860 cas positifs, deux scientifiques français insinuaient la semaine dernière sur la chaîne LCI que tout est en train d’être fait pour entamer des essais cliniques d’un vaccin contre cette pandémie … en Afrique. L’Afrique qui par ailleurs dénombre dans l’ensemble (plus de 50 pays) pour la même période seulement 8.018 cas confirmés dont 652 cas guéris et seulement 339 décès, selon le centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union Africaine. En République Démocratique du Congo, près de 18 décès sont à déplorer sur plus de 161 cas confirmés.
Comme on le voit, les prophètes de malheur en Europe reprennent gaillardement du service pour rajouter à la psychose déjà galopante sur le continent noir.
En effet, une note de recherche du centre de réflexion du ministère français des Affaires étrangères consultée par nos rédactions alerte sur la vulnérabilité politique des Etats africains face à ce qui a été désignée comme «l’onde de choc» de la pandémie due au Coronavirus. Entre les lignes du document du Quai d’Orsay, les experts autoproclamés de l’Afrique s’interrogent si des Etats africains «fragiles ou à la puissance trompeuse» ne risquent pas d’être ébranlés par le Covid-19. Les chercheurs et diplomates prospectivistes du Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS), un outil de réflexion du gouvernement français, ont réservé la primeur de leurs analyses au président Macron. Celles-ci insistent sur le risque d’une « déstabilisation durable, mieux d’une implosion en Afrique où la pandémie pourrait amplifier les facteurs de crise des sociétés et des Etats (…)
L’onde de choc à venir du Covid-19 en Afrique pourrait être le coup de trop porté aux appareils d’Etat », peut-on lire dans cette note titrée «L’effet pangolin : la tempête qui vient en Afrique ?». Ce document s’inscrit dans un effort de réflexion globale du CAPS sur la géopolitique de l’après-pandémie, même si le Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères à Paris) a tenu à souligner lors de son point presse du 3 avril que « les notes produites par le Centre d’analyse et de prévision ne visent qu’à alimenter, de façon libre, la réflexion interne sur l’ensemble de la politique étrangère » ajoutant même qu’ « elles ne représentent en aucune façon la position du Quai d’Orsay ». Les stratèges français anticipent que «le Covid-19 pourrait devenir un virus politique en Afrique où l’Etat va faire massivement la preuve de son incapacité à protéger ses populations ».
Ils indexent en particulier la vulnérabilité de certains régimes francophones économiquement faibles et contestés politiquement, moins robustes et structurés que d’autres et comparent notamment «certains Etats fragiles ou dont les politiques publiques sont défaillantes (Sahel, Afrique centrale)» à «d’autres Etats africains aux institutions plus solides qui incarnent l’autorité (à l’image du Rwanda ou du Sénégal)». Leur inquiétude vise donc particulièrement les Etats du Sahel où l’armée française est déployée et en bout de course d’Afrique centrale pour lesquels, à leur avis, «cette crise pourrait être le dernier étage du procès populaire contre l’Etat, qui n’avait déjà pas su répondre aux crises économiques, politiques et sécuritaires ».
Un autre facteur déclencheur pourrait être «le mort politique zéro », c’est-à-dire « la personnalité dont la mort cristalliserait la contestation, qu’il appartienne au système en place ou à l’opposition. Le risque d’infection d’un dirigeant âgé et souffrant d’autres
pathologies pourrait avoir de lourdes conséquences et obligerait à se positionner clairement et rapidement sur la fin d’un système et sur une transition ».
L’effondrement d’économies prédatrices, largement dépendantes de partenaires occidentaux et des aides au développement en partie détournées, pourrait, selon ces analystes, être précipité par les mesures de confinement. Celles-ci, imposées par la force et difficilement tenables sur plusieurs semaines, «saperont l’équilibre fragile de l’informel, économie de survie quotidienne essentielle au maintien du contrat social». Pour ce qui est des pays pétroliers francophones d’Afrique centrale, la chute du prix du baril conjuguée à une baisse drastique de la production risque, selon eux, de provoquer des pénuries d’essence, d’énergie et d’autres produits de première nécessité, autant de «phénomènes de panique urbaine ».
Un tel climat d’angoisse serait propice à des contestations sociales urbaines s’attaquant à la légitimité de pouvoirs autocratiques crépusculaires et corrompus (Congo-Brazzaville, Gabon, Cameroun). Au risque de voir jaillir « des phénomènes de panique urbaine» conjuguée à la montée en puissance «d’entreprises politiques populistes » se livrant à «la manipulation des émotions populaires», notamment auprès des «classes moyennes en cours de déclassement qui seront les premières fragilisées ».
Les experts du CAPS soulignent que «les thèses complotistes commencent déjà à fleurir et s’ajoutent aux simples fausses informations pour participer d’une perte de contrôle des opinions publiques». Afin d’y parer, il recommande d’anticiper ces changements probables en privilégiant quatre types d’interlocuteurs. Il s’agit des autorités religieuses crédibles pouvant faire barrage aux projets redoutés des évangéliques des églises dites du «réveil» et des franges les plus éruptives des mouvements politico-religieux musulmans. Les diasporas, les artistes populaires locaux – qualifiés d’«autorités morales crédibles [qui] façonnent les opinions publiques » – et enfin les hommes d’affaires – « entrepreneurs économiques et businessmen néolibéraux » – doivent également retenir toute l’attention de Paris dans son effort de renouveler ses interlocuteurs, préconise le CAPS.
Face à des autorités politiques discréditées, les analystes demandent au gouvernement français d’«accompagner en urgence l’émergence d’autres formes d’autorités africaines crédibles pour s’adresser aux peuples afin d’affronter les responsabilités de la crise politique qui va naître du choc provoqué par le Covid-19 en Afrique».
Des extraits de ce document ‘‘diplomatiquement protégé’’ ou à ‘‘diffusion restreinte’’ circulent depuis jeudi 2 avril sur les réseaux sociaux, provoquant des remous dans l’opinion et dans certains palais présidentiels africains francophones pour qui le CAPS est perçu comme l’architecte de la pensée politique africaine de la France. Ils font des émules aussi parmi des membres des mouvements citoyens qui sont apparus ci et là ces dernières années sur le continent pour conditionner les réactions des populations autochtones préparées par les médias globaux.
Une réalité qui n’est pas sans rappeler l’appel du chef de l’État Félix Tshisekedi à la solidarité nationale pour faire face au covid19,un mal d’importation extérieure en RDC. Plusieurs observateurs en appellent au suivi et accompagnement des génies congolais comme le professeur Dr. Vangu Lutete qui a mis à jour une molécule thérapeutique contre le Covid-19 et bien d’autres scientifiques congolais de qui pourraient venir la solution pour faire mentir tous ces prophètes de malheur. Dans un passé récent, Jean Jacques Muyembe avait réussi à trouver un remède efficace contre la fièvre hémorragique à virus Ebola. De telles réponses endogènes à ce problème sont possibles.
A.M