La notification de la justice française à l’abbé Antoine Kitandja, parvenue à la communauté Emmanuel à laquelle il appartient sur des présomptions d’abus sexuels sur enfants mineurs en France provoque un tollé dans le diocèse catholique de Tshumbe où ce prêtre d’origine congolaise est curé de la paroisse de Shinga (Lodja). Les efforts de la hiérarchie diocésaine pour que l’affaire ne s’ébruite pas a provoqué une prise de conscience sur l’ampleur des abus commis par l’intéressé. Les yeux se dessillent et les langues se délient. Une religieuse qui le connaît bien a brisé le silence imposé au sujet des comportements impudiques de l’Abbé Antoine qu’elle accuse d’être un prédateur sexuel. Le nombre des victimes de ce membre du clergé qui a dirigé naguère les services de Caritas du diocèse de Tshumbe avant d’être nommé curé de Shinga est impressionnant. Pas moins de cinq familles se plaignent d’attouchements sexuels sur leurs enfants durant les camps d’été que ce prêtre avait encadrés dans l’Hexagone. Si les parents de ses jeunes victimes françaises ne se sont pas faits priés pour dénoncer ses turpitudes, il en va tout autrement dans le diocèse de Tshumbe (Sankuru) où des dizaines de parents ou de maris misérables s’étaient prudemment emmurés dans une sorte d’omerta face à ce protégé du tout-puissant évêque Nicolas Djomo au mépris des recommandations du Pape François.
Une task force du Saint Siège avait rendu publiques à Rome en février dernier des résolutions sur les abus sexuels des prêtres. Celles-ci sommaient les conférences épiscopales et instituts religieux de faire sanctionner sans faiblesse de tels abus. « Ce groupe de travail existe pour aider les conférences épiscopales à élaborer ou réviser les mesures d›enquête permettant de dénoncer et mettre à la disposition de la justice les auteurs d›abus sexuels sur mineurs contre lesquels le Souverain Pontife a décrété la tolérance zéro car ils n’ont que trop sali l›image de marque de l’église catholique romaine à travers le monde », avait déclaré un porte-parole du Vatican.
L’interpellation par la justice française de l’Abbé Antoine Kitandja en dit long sur les mœurs en vogue dans le diocèse de Tshumbe.
Une religieuse contactée par nos rédactions décrit ce prêtre comme un faux prophète, pire, un dangereux pervers. « Il y a des années que j’ai dénoncé ses actes de délinquence sexuelle. Tous nos supérieurs, y compris Mgr l’Evêque le savent mais on nous a toujours ordonné de nous taire pour éviter le scandale. C’est une honte qu’il faille attendre que des mineurs Français soient victimes d’abus pour que l’on puisse enfin en parler alors que libérer la parole pour dénoncer de tels abus reste le seul moyen d’arrêter les ardeurs criminelles de ce coureur de jupons ». Notre source signale que l’Abbé Antoine aurait été exclu de la Communauté Emmanuel de France pour avoir détourné des fonds destinés à la construction de deux écoles à Lodja, pour ériger son auberge Pezzota où lui même dispose de deux appartements que la gent féminine locale désigne du surnom «abattoir» et dans lesquels filles et femmes même mariées défilent jour et nuit pour son bon plaisir…
Selon une ancienne sentinelle du Pezzota, lorsque que l’Abbé recevait ses conquêtes d’un soir qu’il appelait sournoisement «mes enfants» car leur âge variait généralement entre 8 et 16 ans il lui disait toujours : « Je suis en confesse ou en neuvaine. Que personne ne me dérange ».
Suite à son inculpation en France, Kitandja a été prié de quitter la paroisse de Shinga et de se replier « en famille » (en fait au Pezzota) jusqu’à la décision de justice. Aux dernières nouvelles, il aurait reçu de Mgr l’évêque Nicolas Djomo des assurances d’être affecté dans une autre paroisse dans le but de se faire oublier.
AM