C’est autour de la guerre stupide de l’acier des Occidentaux contre la Chine qualifiée de ‘’piège de Thucydide’’ que le Congolais Budede Amani interpelle Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission Européenne concernant les conséquences de la pandémie du Coronavirus en RDC. Ci-dessous, quelques extraits édifiants :
Madame la Présidente,
Dans un message à la nation française, le Président Emmanuel Macron a déclaré solennellement que la France et l’Europe étaient en guerre contre un ennemi invisible: Sanitaire certes mais aussi Économique. Et comme dans toutes les guerres, il y a toujours une cause vraie et une autre moins avouée. J’ai longtemps écrit sur ce thème qui nous ramène à la situation de panique mondiale qui n’est que l’épilogue d’une guerre que l’Occident se livre avec la Chine et qui vient l’impacter. Dans les relations internationales, il est des situations dans lesquelles, une puissance dominante, de peur d’être dépassée par une nouvelle puissance réputée plus faible, sent le besoin d’entrer en guerre contre cette dernière, pour bloquer son ascensionde peur d’être dépassée. Mais souvent ce genre de guerre ne se passe pas comme prévue. C’est « le piège de Thucydide », un concept qui fait référence au livre «La Guerre du Péloponnèse» (431-404), un livre d’histoire écrit par Thucydide, général athénien, commandant en chef durant cette guerre qui opposa pendant 27 ans la ligue du Péloponnèse (ou des Lacédémoniens), dirigée par Sparte, à celle de Délos, menée par Athènes. Thucydide explique que la vraie raison de cette guerre entre Lacédémone et Athènes et qui restait inavouable venait du fait qu’Athènes était la puissance montante et risquait un jour de dominer Lacédémone. Cette dernière, de peur d’être dépassée par une puissance montante a déclaré la guerre à Athènes, afin de l’écraser et l’empêcher de continuer son ascension. Elle finit par la défaite de celui qui l’avait déclenchée et la victoire d’Athènes. Thucydide met en scène le seul dialogue du livre, un dialogue fictif entre le perdant et le gagnant qui applique la loi du plus fort. Dans ce dialogue, c’est le perdant devenu plus faible qui accuse le nouveau maître de tricher et de ne pas respecter les règles…
De nos jours, on peut dire que le Coronavirus est l’épilogue d’une longue guerre que l’Occident a déclenchée contre la Chine, guidée par la seule peur que cette dernière était sur le point de le dépasser. Mais cette guerre devient un vrai piège pour ceux qui l’ont déclenchée car elle est en train de conduire inexorablement vers leur défaite. Dès son arrivée au pouvoir en janvier 2016, le président américain Donald Trump a déclenché une sorte de piège de Thucydide contre la Chine, en adoptant ce qu’il a appelé : «mesures antidumping» contre la Chine. Ainsi, Certains types d’aluminium chinois, comme les feuilles sont taxés des droits compris entre 97% et 162% sur les importations de la Chine vers les USA. L’acier laminé à froid chinois est taxé à 522%. Du jamais vu ! La réaction de la Chine ne se fit pas attendre. Elle sortit de ses usines la moitié de l’acier produit dans le monde et se referma sur elle-même, préférant utiliser elle-même la quasi-totalité de sa production. Et puisque celle-ci était très bon marché, elle a plutôt misé sur les prix bas des produits fabriqués à base d’acier, à commencer par le secteur automobile. Une voiture étant composée à 75% d’acier, notamment la carrosserie. Les voitures produites en Chine ont été à ce point moins chères que les Chinois se sont précipités sur leurs propres marques. Ce qui a pénalisé les marques importées surtout des USA et d’Europe. A la fin, presque toutes ces marques d’automobile seront contraintes de conclure des accords avec les fabricants chinois afin de produire en Chine ces marques occidentales, ce qui contribuait paradoxalement à accroître la demande de l’acier chinois. Le fait que la Chine soit ainsi devenue le premier marché automobile du monde, a contribué à mettre encore plus en difficulté les aciéries en Occident, alors que les marques de voiture occidentales s’y portaient bien, grâce à l’acier et chinois et à son immense marché intérieur. Les Chinois ont changé d’angle d’attaque. On les a vus encore plus nombreux à des nouvelles foires en Europe, notamment la foire des pièces détachées automobiles de Turin en Italie, la foire de l’automobile à Paris, à Genève, à Barcelone etc. pour proposer une seule chose : les voitures de chaque fabriquant, mais en kit, en pièces détachées, et à des prix 2 fois moins cher que la voiture ou le camion assemblé. Et en même temps, ils ont mis la main sur les principales marques de camion en Europe : Scania, Iveco, Renault Truck etc. Ils ont contourné les sanctions américaines et se sont déployés là où on ne les attendait pas, appliquant à la perfection l’enseignement de Sun Tzu qui suggère dans «L’art de la guerre » que pour gagner sans combattre contre un ennemi plus fort, il faut se transformer en une cible mobile difficile à « fixer ».
Un autre front est ouvert, celui des constructions des routes, des barrages hydro-électriques et des complexes immobiliers.
C’est ici que l’Afrique va profiter largement de la guerre entre géants, car là aussi, pour exporter son acier en Afrique, la Chine, a proposé aux pays africains, le lancement de grands travaux structurants, de la construction d’immeubles pour abriter ministères, complexes omnisports routes et habitations à loyers modérés. Pour Sun Tzu, au lieu de jouer un jeu dont l’adversaire maîtrise les règles, il sied de l’entraîner dans un autre, dont on a soi-même fixé les normes. La Chine a évité ainsi de jouer frontalement contre les Etats-Unis d’Amérique qui sont les maîtres de ce jeu capitaliste de la bagarre frontale. Ils se sont longuement entraînés avec des guerres, notamment en Libye, en Irak, en Afghanistan, au Vietnam, en Syrie etc, où ils jouent la montre. Ils jouent le pourrissement de la situation et sont capables de déclencher une guerre qui ne finit jamais. Lorsque les Américains ont annoncé la montée des impôts contre l’acier chinois, ce sont les Européens et Canadiens qui ont jubilé, voyant en cela la coalition des Occidentaux contre un Asiatique. Ce qu’ils n’avaient pas vérifié, c’est que dans la réalité, pour qu’une montée des taxes à l’importation sur l’acier vers les Etats-Unis profitent aux producteurs américains, il aurait fallu que cette taxe soit dirigée, non pas contre la Chine, mais contre les Canadiens et les Européens qui jubilaient. Car, dans les faits, la Chine n’arrivait qu’en 11ème place sur la liste des fournisseurs d’acier des usines américaines, pour un total d’à peine 0,7 milliard USD, contre par exemple 12 milliards USD par an pour le Canada, premier fournisseur américain de l’acier, mais lui exempté d’impôts et taxes de Trump en 2016. Comme il fallait s’y attendre, en mars 2018, deux ans plus tard, la première mesure contre la Chine n’ayant rien donné, Trump a imposé des taxes à l’acier européen qui était de 5 milliards USD en 2017 et 1 milliard USD pour l’aluminium.
2 Tweets du numéro 1 américain du 02 mars 2018 l’attestent :
«When a country (USA) is losing many billions of dollars on trade with virtually every country it does business with, trade wars are good, and easy to win. Example, when we are down $100 billion with a certain country and they get cute, don’t trade anymore-we win big. It’s easy!» (2 mars 2018).
«We must protect our country and our workers. Our steel industry is in bad shape. IF YOU DON’T HAVE STEEL, YOU DON’T HAVE A COUNTRY!»
(2 mars 2018).
Donald Trump espérait ainsi fermer les portes des USA à l’acier même de ses alliés européens, pour relancer l’acier et l’aluminium aux États-Unis où de nombreuses usines ont fermé ou tournent à faible régime. Il voulait non seulement les faire tourner de nouveau à plein régime, mais aussi réouvrir de nouvelles usines. L’Europe a alors cessé de ricaner. Le piège de Thucydide se précise. C’est devenu la guerre de tous contre tous, des règlements de compte même au sein de l’Alliance Atlantique (OTAN). Les Etats-Unis n’ont plus les pays européens comme amis. C’est désormais du chacun pour soit, contre l’ancien ennemi commun qu’était la Chine.
Fin Janvier 2020, c’est l’annonce par la Chine du Coronavirus Covid-19, qui sera comme le miroir dans lequel chacun va finalement se regarder. Les pays occidentaux qui croyaient assister enfin à la neutralisation d’une Chine à genoux, découvrent avec frayeur que des secteurs entiers de leurs économies étaient presque entièrement entre les mains de la Chine, des produits pharmaceutiques à la chimie, en passant par l’automobile et bien d’autres secteurs. Comme d’habitude, les économistes occidentaux qui ne pigent rien à la nouvelle économie mondiale imposée par la Chine ont recommencé à fanfaronner, en suggérant par exemple la relocalisation de certaines productions, oubliant de fait la faiblesse congénitale de leur économie, basée sur le hasard des bourses des valeurs où les épargnants n’ont rien à cirer d’une éventuelle relocalisation, et ne s’intéressent qu’aux gains immédiats qu’on leur fait miroiter. Mais derrière ces flux financiers, il n’y a aucune règle, aucune stratégie de groupe. C’est dans ce désert intellectuel que débarque la Chine avec ses stratèges. Aujourd’hui, l’occident est victime de ses propres pratiques de rapace, qui avec l’Afrique ou l’Amérique du Sud et centrale, avaient très bien marché, ou pour le moins, donnaient l’impression d’être un succès. Mais avec l’avènement de la Chine, elles se révèlent être une vraie catastrophe, pour tout le monde. Ils n’ont jamais compris les autres peuples de la planète ni tenté de se mettre à leur place pour construire une probable collaboration.
La rencontre avec les peuples d’Asie a donné naissance à des angoisses et des peurs non justifiées. Pour eux, l’Asie a toujours été perçue comme un danger.
Ainsi, à la fin du 19ème siècle et au debut du 20ème, des ouvrages sont écrits par des penseurs européens (économistes et sociologues), avec une constance dans les titres: « le péril jaune ». Ainsi, en 1900, René Pinon (1870-1958) et Jean de Marcillac, écrivent le livre : «La Chine qui s’ouvre ». En 1900, Pierre Leroy-Beaulieu (1871-1915) publie : «La Rénovation de l’Asie ». En 1901, Edmond Théry (1854-1925) directeur de la revue: « L’Economiste Européen », publie : « Le Péril Jaune ». Ce livre est préfacé par un certain Paul d’Estournelles de Constant (1852-1924), diplomate et homme politique français, lauréat du prix Nobel de la paix en 1909. En 1899, Georges Weulersse (1874-1950), un jeune universitaire français obtient une bourse de voyage d’un an de l’Université de Paris grâce à laquelle il fait le tour du monde. Il passe par l’Amérique du nord pour rejoindre le Japon, puis la Chine. Il en écrit deux livres, un sur le Japon et un autre sur la Chine :
En 1902 : « Chine ancienne et nouvelle. Impressions et réflexions »,
En 1904 : « Le Japon d’aujourd’hui. Études sociales ».
En 1904 Austin de Croze (1866-1937), cet ancien chargé de mission en Extrême-Orient par le Ministère français de l’Instruction publique et des Beaux Arts et directeur de la revue « La Vie Cosmopolite» écrit un livre intitulé : « Le Péril Jaune et le Japon ». En 1904 toujours, le penseur Hongrois Armin Vambéry (1832-1913) écrit un livre intitulé : « Le Péril Jaune, étude sociale », etc.
Le premier livre est un bouillonnement de la condescendance européenne d’hier (avant ceux d’aujourd’hui) vis-à-vis de la Chine. Pour René Pinon et Jean de Marcillac dans «La Chine qui s’ouvre» (1900), les trois traités signés entre la France et la Chine, notamment celui de Whampoa en 1844, celui de Tien-tsin (Tianjin) de 1858 et la convention de Pékin de 1860, à travers lesquels, la Chine reconnaît à la France la responsabilité sur tous les missionnaires catholiques en Chine. Ils précisent que Le ministre (ambassadeur) de France à Pékin, est en même temps représentant officiel du Saint-Siège (Vatican) en Chine. Par conséquent, dans la capitale chinoise, il n’y a pas de Nonce Apostolique. Les deux auteurs expliquent comment grâce à ce stratagème d’instrumentalisation des missionnaires catholiques, la France, 14 fois plus petites, entendait contrôler l’Empire du Milieu. C’est la même voie que suivront les Anglais et les Allemands qui tous, « œuvrent auprès du Pape à Rome, pour la création d’une Nonciature en Chine, afin d’affaiblir l’influence des Français ». Mais pourquoi les Anglais qui sont protestants veulent-ils se présenter aux dirigeants chinois, sous la couverture des missionnaires catholiques ? Parce que c’est la stratégie d’espionnage la plus efficace de l’époque, car les missionnaires ont deux armes principales : l’occupation capillaire de n’importe quel territoire où ils sont installés et l’arme de la confession. En écoutant au confessionnal les secrets des Chinois qui croient ainsi mériter le paradis grâce à la voie indiquée par ces Européens, ils accédaient à des informations dont ils avaient besoin pour les circonvenir. Le malheur des Européens hier et des occidentaux aujourd’hui a toujours été celui de ne jamais se rendre compte qu’avec les Chinois, ils ne parlaient pas le même langage, ils ne parlaient pas des mêmes sujets, tout simplement parce qu’ils ne voyaient pas le monde avec les mêmes yeux. Après de longues négociations (15 ans) , la Chine est devenue officiellement membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le 11 décembre 2001. Lorsque les Occidentaux ont admis la Chine dans l’OMC, plusieurs experts étaient convaincus qu’ils étaient plus malins et donc, qu’ils avaient réussi à tromper la Chine, comme ils le font depuis des siècles avec les Africains.
Voici ce qu’ils ont dû penser :
« Nous sommes des pays capitalistes ! Si nous réussissons à attirer dans le piège du temple du capitalisme et du libéralisme qu’est l’OMC, un pays communiste empêtré dans des Plans Quinquennaux de développement, le temps qu’il mettra à découvrir la perversité du capitalisme, nous l’aurons déjà économiquement occupé dans ses fondements». Ce qu’ils ignoraient alors, était qu’en 1978, 8 ans avant de débuter en 1986 les négociations avec les occidentaux pour entrer dans l’OMC, les Chinois avaient réfléchi sur les voies et moyens de ne pas se faire piéger par les capitalistes occidentaux. Il n’y avait pas meilleur antidote contre le capitalisme prédateur occidental que de créer leurs propres capitalistes internes, pouvant neutraliser les capitalistes étrangers.
Ainsi, en 1978, Deng Xiaoping, devenu secrétaire général du Parti Communiste Chinois, déclarait : « Il est glorieux de s’enrichir. Il faut prélever les éléments positifs du capitalisme pour édifier le socialisme à la chinoise ».
En 1992, lors d’une tournée dans la région de Shenzhen, à côté de Hong Kong, il lança à tous les Chinois son célèbre: «Enrichissez-vous ! ». Le choix de Shenzhen pour ce message n’était pas anodin. Car cette ville allait devenir la concurrente chinoise de la Silicon Valley US. Le ton est donné : la bataille contre l’Occident sera axée sur les nouvelles technologies. Les occidentaux sont loin d’analyser et de comprendre ce qui se prépare.
Les Américains viennent de créer une révolution mondiale dénommée World Wide Web (www), c’est Internet. Mais ici à Shenzhen, les autorités chinoises ont une intuition qui va se révéler aujourd’hui en 2020, un vrai génie. Alors que tous les pays du monde se précipitent sur cette nouveauté mondiale d’Internet, Deng Xiaoping qui a décidé de tenter le pari d’ouvrir la Chine à l’international, fait le choix opposé. Il crée plutôt un gigantesque système national d’Intranet (Internet en circuit fermé), destiné à 1,3 milliards de Chinois, dans lequel devront naître à l’ombre des occidentaux, les champions chinois qui auront ainsi tout le temps pour prospérer à leur rythme sans aucune pression, ni financière, ni stratégique de concurrents étrangers. L’Europe qui n’avait pas suivi les Chinois dans cette voie, se retrouvera à la traîne technologiquement en matière d’Internet et deviendra vite une véritable proie pour les mastodontes américains du secteur (Amazone, Google, Facebook et Apple). Pendant ce temps, Pékin disposait et déployait les équivalents chinois de ces grands groupes américains du web et les Européens n’y ont vu que du feu ! C’est donc la preuve que Deng avait vu juste. Mais ce n’est pas suffisant de se couper du monde américain de l’internet. La Chine a fait quelque chose qu’aucun pays occidental ne peut suivre aujourd’hui. Afin de permettre à ses géants de ne pas devenir des proies, il fallait les soutenir. En effet, depuis 20 ans, chaque année, le pouvoir central chinois dépense, selon des sources concordantes, l’équivalent de 4 % de son PIB, soit près de 500 milliards d’euros en subventions à ses entreprises privées. Cela s’est fait sans compter avec les nombreuses aides régionales, octroyées par les régions, les municipalités, mais aussi, les crédits octroyés généreusement par les banques d’Etat, sans oublier les commandes des entreprises publiques chinoises, pour aider les privés chinois à dominer demain le monde. En 2013, le nouveau président Xi Jinping, à peine installé à la tête du Parti communiste chinois (PCC), annonçait à ses concitoyens, la création de «Nouvelles routes de la soie». Il s’agissait de : « renforcer les voies terrestres, maritimes et même numériques, qui unissent la Chine au reste du monde ».
En 2015, il inaugurait le programme « Made in China 2025 ».
Alors que les occidentaux sont encore prisonniers d’un classement vieux de deux siècles, reposant sur qui est le plus puissant pays du monde, les Chinois ont inauguré une nouvelle manière de dominer les autres désormais. En effet, ils vont établir une liste de dix secteurs clés considérés d’avenir, comme par exemple: les véhicules propres, les biotechnologies, l’aéronautique etc. Ils se donnent 10 ans, c’est-à-dire jusqu’en 2025, pour conquérir le leadership mondial dans chacun des 10 secteurs.La stratégie du président chinois qui constatait amèrement que les produits dits « Made in China » étaient américains, allemands, français, britanniques, coréens, japonais, espagnoles, canadiens etc. sera d’inventer un nouveau « Made in China », qu’il baptisera « Made in China 2025», l’année butoir à laquelle, il faudra que la Chine réussisse à prendre la place de toutes les entreprises étrangères qui en Chine produisent du « Made in China ». Lors du congrès du parti communiste, en octobre 2017, Xi Jinping a fixé cet horizon de 2025, pour selon lui : «faire de la Chine un ‘’pays socialiste moderne’’ qui se ‘’hissera au premier rang du monde’’ ».
En 2020, Pékin a plus de milliardaires que les Etats-Unis. La Chine compte 2 milliards de voitures en circulation, soit la moitié du parc automobile mondial. En 2018 seulement, il y a eu 28 millions de nouvelles immatriculations de voitures en Chine…
Pas besoin d’attendre 2025 pour savoir si le pari est réussi.
La succession des Tweets du président américain en dit long sur le bilan à mi-parcours de l’empire du milieu : « Les Chinois sont en train de reconstruire leur pays avec notre argent», «La Chine est en train de ‘’violer’’ l’Amérique avec ses pratiques ’’déloyales’’» enrage Donald Trump suivi du reste par la Commission européenne qui a publié le 12 mars 2019 un ‘‘Document d’orientation’’ en dix points sur la stratégie à suivre à l’égard de la Chine présentée expressis verbis comme «un rival systémique».Une semaine plus tard, le 19 mars 2019, à la veille de la visite du président chinois en Europe du 21 au 26 mars 2019, une communication publicitaire paraissait dans la version européenne du journal américain en ligne « Politico », avec le titre : «Comment l’Europe peut être à la pointe de la révolution de l’intelligence artificielle?». L’article conseil était signé Huawei. Une sorte de pied de nez aux Européens qui devaient comprendre que tout ce qui compte chez eux, comme hier en Afrique, pour les Européens, était déjà contrôlé par les Chinois. L’Europe était devenue le nouveau Tiers-Monde. Le 29 août 2018, le journaliste, Nabil Wakim a publié un article dans Le Monde. Sous le titre : « Comment la Chine achète l’Europe de l’énergie » et le sous-titre : « La stratégie d’investissement chinois dans les réseaux et la production d’énergie révèle surtout les faiblesses et les divisions des pays européens ».Son analyse démontre clairement que la Chine est en train de construire l’Europe de l’énergie! De la Grèce à la Norvège en passant par le Portugal, les entreprises chinoises font leurs emplettes dans l’éolien, les réseaux ou le nucléaire. Près de 30 milliards d’euros ont été investis en dix ans dans des sociétés européennes à des fins économiques et politiques : En mai 2018, d’abord, l’annonce de l’OPA du groupe China Three Gorges (CTG) sur Electricité du Portugal (EDP) a fait soudainement prendre conscience qu’une entreprise chinoise pouvait mettre la main sur un important opérateur d’électricité en Europe.
Quelques semaines plus tard, en juillet 2018, un autre groupe chinois, State Grid, annonçait son intention d’entrer au capital de l’un des réseaux haute tension en Allemagne, 50Hertz.
State Grid Corporation of China (SGCC), la deuxième plus grosse entreprise du monde, 1 million de salariés et 348 milliards de dollars de revenus en 2017. En multipliant les prises de participation, SGCC construit un réseau de transport d’électricité autour de la Méditerranée. Depuis 2012, le groupe a pris des positions significatives dans les réseaux portugais, italien et grec (…)
Le groupe CTG a ainsi pris la quasi-totalité d’un gigantesque parc éolien allemand en 2016, pour 1,55 milliard d’euros. Une autre entreprise d’Etat chinoise, China Energy Investment Corp., a acquis 75% de trois grands parcs éoliens en Grèce fin 2017, un deal à plus de 3 milliards d’euros.Et Nakim de conclure dans une interview à un expert européen du secteur qui se plaint ainsi : «Il faut bien comprendre que c’est l’opérateur du réseau de transport qui définit les règles du jeu, c’est crucial. Or c’est précisément là–dessus que se concentrent les plus grosses opérations. Ensuite, les Chinois n’achètent que du matériel chinois, donc l’impact sur l’économie locale peut être destructeur».
Le Coronavirus est l’épilogue d’une longue guerre que l’Occident a déclenchée contre la Chine.
Pourquoi la Chine vole-t-elle au secours de l’Italie pour l’aider à résoudre au plus vite la crise du Coronavirus ?
Parce que l’Italie, avec ses 130% de dette publique par rapport à son PIB est déjà une colonie chinoise au cœur de l’Europe après son entrée dans Generali, Fiat Chrysler, Enel et ENI, la People’s Bank of China, la Banque centrale chinoise, entre au capital de Mediobanca, la banque d’affaires fondée en 1946 par Enrico Cuccia. Que ce soit par des prêts de la Banque Centrale de ce pays communiste, la Chine pilote le capitalisme italien. C’est un symbole très important de la fin du capitalisme prédateur dans lequel l’Afrique a sombré depuis la Bulle papale en 1454 autorisant les Portugais a réduire les Africains en esclavage.Par ailleurs, ce n’est pas parce que le Coronavirus s’est déclaré en Chine qu’il est moins suspect que s’il s’était déclaré ailleurs! Il y’a déjà des suspicions qui révèlent que le virus pourrait avoir été introduit en Chine par des militaires américains lors des jeux militaires de Wuhan. Ce rapide survol révèle un fait : quelque soit l’aspect par lequel l’actualité est examinée, cet aspect est intimement lié aux autres. Il est donc légitime d’imaginer que les multiples faits dont les médias nous abreuvent sont liés entre eux et qu’ils sont par conséquent, la manifestation d’un scénario pensé à l’avance. Ceci étant acquis, rien donc n’interdit d’exprimer ce que l’on a imaginé. Essayons donc d’analyser la pandémie Covid-19 sous l’angle du contexte géopolitique mondial actuel de la mondialisation et du Nouvel ordre mondial. Car au-delà d’être une maladie, le coronavirus est d’abord une arme dont le but est d’introduire un nouveau système de vie. En effet, les mondialistes ont compris que rien ne se propage comme la peur, surtout quand on parle de contagion rapide de la mort et pire, il n’y a pas de remède.
Alors commence la propagande des médias, de bouche à bouche jusqu’à ce que la psychose s’installe. Les écoles, les commerces, les magasins, les administrations…, tout se ferme et les humains deviennent de plus en plus distants. Le coronavirus existe depuis bien longtemps mais pourquoi entre-t-il en action seulement maintenant? C’est parce que le monde vient d’entrer dans une ère nouvelle, «Le Nouvel Ordre mondial».Imaginez les pertes financieres et humaines si la pandémie perdure? Ce sera la fin des économies mondiales telles que nous les connaissons aujourd’hui.
J’espère surtout que cette guerre contre le Covid-19 ne débouchera pas sur l’introduction d’une carte, d’une fiche ou d’une puce d’immunisation contre le Covid-19 pour avoir accès à tout mouvement humain: Pour travailler, pour vendre et pour acheter afin de mieux contrôler le monde. De tout contrôler.
Madame la présidente,
Quel est le rôle et la place de l’Afrique dans cette guerre ?
Dans ma lettre N/Réf: 017/LD16CD03/20 du 16/3/2020 à vous adressée, je vous ai démontré comment les investissements de la Chine à l’étranger étaient plus importants dans les pays Occidentaux (États-Unis, Canada, Europe, Australie) et que l’Afrique ne recevait presque rien des largesses de la Chine. Dans cette guerre qui oppose(ra) l’Occident à la Chine, de quelle côté voulez-vous que l’Afrique se place ? Du côté de la Chine ou de l’Occident ? Quelle Afrique voulez-vous avoir comme alliée pour affronter la Chine? Cette Afrique éparpillée comme aujourd’hui et qui joue à chacun pour soi? De cette Afrique que vous, Occidentaux, avez transformée en réservoir et déversoir du monde ? De cette Afrique devenue ponton ou tout le monde peut entrer et sortir à sa guise tout en se servant à volonté ? Ou des États-Unis d’Afrique voulus par N’krumah et Lumumba pour faire face à des partenaires plus coriaces ? Quels Africains voulez-vous avoir comme alliés ? Ces Africains que le mieux-disant peut acheter et qui se vendent au premier venu ou d’alliés qui maîtrisent la pensée complexe et surtout, la pensée critique ? Car avant de s’outiller pour livrer la moindre bataille, encore faut-il savoir qu’on est en guerre et contre qui ! Voilà pourquoi je crois et suis persuadé que les chances de l’Occident dans cette confrontation avec la Chine, passent par l’Afrique. L’Union Européenne dont vous avez la lourde responsabilité en ce moment a intérêt à changer d’approche, de stratégie et de paradigme en Afrique car il y va de sa survie. Une nouvelle coopération avec l’Afrique basée sur des partenariats et échanges stratégiques gagnant-gagnant qui permettront à l’Afrique d’être en mesure d’épauler l’Europe en capitalisant des gains substantiels pour son milliard d’habitants s’impose. C’est à vous de faire du continent des pharaons le premier allié de l’Europe compte tenu de la proximité géographique et culturelle. Faute de quoi, préparez-vous à perdre cette guerre de Thucydide et ni les navires de guerre de l’OTAN, ni les corps expéditionnaires militaires européens au Sahel et en Afrique centrale ne pourront rien y faire. En restant à votre disposition pour tout renseignement complémentaire, je vous prie d’agréer, Madame la présidente, l’expression de mes salutations distinguées.
Guy Budede Amani
Président du Mouvement
Africain de Réveil (MAR)