Le procès des présumés meurtriers des experts de l’ONU au Kasaï se poursuit à Kananga. La cour militaire a entendu jeudi 6 février l’agent de police Honoré Mutombo et Ngalamulume Beya. Cette juridiction qui juge les présumés meurtriers des experts de l’ONU a tenu sa deernière audience le lundi 16 septembre 2019 à Kananga. Avec leur audition, les juges militaires ont bouclé la comparution de tous les prévenus en détention poursuivis dans ce dossier concernant la mise à mort dans des conditions particulièrement horribles de deux experts onusiens, l’Américain Michael Sharp et la suédoise Zaïda Catalan par des présumés miliciens du groupe Kamwina Nsapu au Kasaï Central.
Compte-rendu d’audience
L’agent de police Honoré Mutombo est accusé d’association des malfaiteurs. Le parquet militaire congolais le soupçonne d’avoir fait partie du même groupe insurrectionnel que le principal accusé dans ce crime, Vincent Manga et les autres personnes poursuivies pour le meurtre des experts de l’ONU. Interrogé par la Cour, il a nié les faits, affirmant qu’à la date de l’exécution et de la décapitation des infortunés Michael Sharp et Zaïda Catalan, il ne se trouvait pas physiquement dans la localité de Moyo Musuila où l’exécution avait eu lieu. Quant à Ngalamulume Beya, qui a également été inculpé par l’Auditorat militaire pour association des malfaiteurs, participation au mouvement insurrectionnel Kamwina Nsapu et meurtre des experts de l’ONU, il a rejeté ces accusations et déclaré aux juges qu’il ne savait rien de l’exécution des deux victimes avant que la nouvelle n’en soit diffusée par les médias. L’audition de ces deux membres des forces de sécurité dont le comportement avait poussé le parquet militaire à les déférer devant la Cour de Kananga, a bouclé la phase des interrogatoires par cette dernière de toutes les personnes prévenues et en détention dans le cadre de ce dossier. Le colonel Ntshaykolo, président de la Cour militaire de Kananga, a annoncé qu’à l’issue de cette phase, sa juridiction allait entamer l’examen détaillé et l’exploitation des pièces à conviction récoltées pendant la procédure à partir de l’audience dont il a fixé la tenue à partir de mardi 11 février. Il a en outre porté à la connaissance des parties (parquet militaire, défense et parties civiles) qu’elles étaient invitées à faire diligence pour faire comparaitre, le cas échéant, d’éventuels témoins supplémentaires qu’elles pourraient citer et qui seront ainsi entendus comme renseignants. « La Cour militaire invite les parties qui souhaiteraient faire intervenir éventuellement des témoins supplémentaires pouvant être entendus dans cette affaire à les citer. La cour ne s’y opposera pas ; sauf si c’est en dehors du cadre de ce dossier », a souligné le colonel Nsthaykolo à l’intention des avocats de la défense.
AVEC AGENCES