Après plus d’un an de procédure, la justice du Royaume de Belgique s’est déclarée incompétente pour juger Alexis Thambwe Mwamba, l’ancien ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux du dernier gouvernement de Joseph Kabila et actuel président du Sénat de la République Démocratique du Congo et à ce titre numéro 2 dans l’ordre protocolaire rd congolais dans une affaire de crime de guerre et crime contre l’humanité présumée portée devant elle par des ONG congolaises et européennes.
Selon le journal La Libre Afrique, son avocat, Me Kennes, a eu gain de cause en plaidant l’incompétence pour ces crimes en invoquant un manque de liens entre les faits dénoncés, M. Thambwe Mwamba et la Belgique. Les faits remontent à la fin des années 90, quand M. Thambwe était chef du département des Relations extérieures du RCD-Goma, un mouvement insurrectionnel qui luttait contre l’alors président de la RDC, Mzee Laurent-Désiré Kabila. Un avion de la compagnie Congo Airlines, avait été abattu le 18 octobre 1998, causant la mort de 50 personnes (43 civils, essentiellement des femmes et des enfants, et 7 membres d’équipage) peu après le décollage de l’aéroport de Kindu, chef-lieu de la province du Maniema assiégée par les troupes du RCD-Goma et Alexis Thambwe Mwamba avait revendiqué cet attentat pour le compte du mouvement rebelle sur les médias.
Le président du Sénat qui a, entretemps eu à diriger la diplomatie congolaise sous le mandat de Joseph Kabila exclut toute responsabilité personnelle dans cet attentat. Les plaignants, défendus par Maître Alexis Deswaeff entendaient faire admettre le contraire par les juges, estimant en outre que M. Thambwe avait des attaches suffisantes avec la Belgique, du fait d’une série d’éléments qui démontrent ce lien, notamment la possession dans le royaume d’un bien immobilier, d’une voiture. Ils ont aussi fait valoir la nationalité belge de l’épouse et de deux des filles de M. Thambwe ainsi que les visites régulières, le suivi médical et le titre de séjour illimité dont il bénéficie dans ce pays.
Reconnaissant qu’Alexis Thambwe Mwamba était pour l’instant « moins présent en Belgique vu ses responsabilités en RDC », Maître Deswaeff avait estimé qu’il ne s’agissait là que d’une « absence temporaire » mais qu’en réalité, tous les éléments le reliant au Royaume de Belgique sont toujours d’actualité.Il n’a pas eu gain de cause car la chambre des mises en accusation belge s’est rangée du côté de la partie Thambwe Mwamba, balayant dans ses attendus l’argument d’absence temporaire.
H.O