Le rapport « du contrôle citoyen de l’exécution du budget de l’Etat de janvier à Septembre 2019 » réalisé par l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) défraie la chronique à Kinshasa. Dans ce document publié mercredi, l’ODEP affirme que le gouvernement congolais a passé une centaine de marchés publics sur 492 que comptait le programme de 100 jours. L’ONG ajoute que l’exécution de ces marchés publics « a été caractérisée par trois faits importants: l’absence de libellé complète de 21 projets d’une valeur de 1.764.256 USD; 54 projets d’un montant de 431 millions USD ont été effectués avec appel d’offre, contre 21 projets d’une valeur de 2.380.456 milliards effectués de gré à gré ». Elle ajoute que sur 21 marchés passés de gré à gré, le budget de cinq dépassent le seuil d’éligibilité à cette procédure qui est de 4 millions USD. L’ODEP évoque notamment «le Projet d’érection de 3.000 maisons préfabriquées pour Militaires et policiers/Ville de Kinshasa ; la construction des dépôts et stations-services de Carburant à Mbuji-Mayi, Kananga et Mwene-Ditu ; la construction et la réhabilitation des bâtiments abritant la résidence et les bureaux du président de la République et ses collaborateurs à la cité de l’UA et au Palais de la nation ; le projet de réhabilitation, modernisation et développement du Domaine Agro-Industriel Présidentiel de la N’Sele de Lukelenge au Kasaï-Oriental ; et la Transformation des déchets ménagers à Kinshasa ». Nicolas Kazadi, ambassadeur itinérant de Félix Tshisekedi, qui a coordonné le suivi de la mise en oeuvre du programme de 100 jours, a apporté sa lecture du rapport de l’ODEP. Pour lui, ce rapport contient beaucoup d’éléments inexacts. « Quelque part, le rapport parle de 21 marchés passés de gré à gré. Vous savez que le programme de 100 jours comprend plus de 400 projets. Les marchés passés de gré à gré sont évalués par nous à 10%. Si nous prenons même leurs chiffres, nous sommes à moins de 5% », a t-il dit à DESKECO.COM Il ajoute également que la plupart de ces projets n’ont pas commencé avec l’actuel pouvoir. « Plus de 90% de ces projets sont des initiatives qui étaient engagées et nous avons voulu les accélérer. C’est notamment le cas pour ce qui est des écoles. 150 écoles dont 132 ont été achevées. Ces projets existaient déjà. Le programme de 100 jours avaient pour vocation d’accélérer leur mise en oeuvre. Moins de 10% de projets passés de gré à gré, c’est possible », a t-il ajouté. Pour Nicolas Kazadi, il n’y a donc pas eu irrégularités. « Le gré à gré, c’est quelque chose qui existe. Ce n’est pas en soi illégal. Ce qui serait anormal c’est d’avoir l’inverse, c’est-à-dire 90% passés de gré à gré et 10% par appels d’offre. C’est une procédure qui existe et qui est dans le code des marchés publics. Tout ces projets, y compris le gré à gré, ont fait l’objet d’analyses et d’avis de non objection par des autorités compétentes », a t-il déclaré. L’ambassadeur itinérant de Félix Tshisekedi accuse également l’ODEP d’avoir rapporté qu’elle a rencontré les membres de la coordination du programme de 100 jours. « Ils n’ont pas rencontré la coordination du Programme de 100 jours, qui était à la présidence jusqu’au mois de novembre et qui a été transférée au gouvernement. Ils mentionnent qu’ils ont rencontré des membres de la coordination, moi j’étais en réunion avec les membres de la coordination ce mercredi et personne n’a rencontré les membres de l’ODEP en rapport avec les informations sur les 100 jours », a t-il dit. Dans son rapport l’ODEP explique que l’approche méthodologique qu’elle a utilisée a été documentaire et participative. Elle a consisté, selon l’organisation, en la recherche des rapports d’exécution de la loi de finances 2019, notamment aux ministères du Budget, Finances, des ministères sectoriels, du Fonds de Promotion de l’industrie (FPI), le Fonds national d’Entretien Routier (FONER), le BCECO), l’Autorité de Régulation des marché publics (ARMP), la Direction Générale de Contrôle de Marchés Publics (DGCMP) et de la Banque Centrale du Congo. Au total, une centaine de documents ont été consultés pour mener l’étude, pendant six mois (Juillet-décembre), a telle déclaré. Ensuite, une série d’interviews a été réalisée avec quelques membres de la coordination du programme d’urgence de 100 jours du président de la République, les experts du ministères des Infrastructures et travaux publics, de l’Office des Voiries et Drainage, de l’Office des Voiries et Drainage, de l’Office des Routes, a précisé l’ODEP.
Avec Agence