La problématique des élections locales a fait l’objet d’un forum citoyen auquel ont participé la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ainsi que l’Association AICGD (ASBL), la CIME, l’AETA et Open society Initiative for Southern Africa (OSISA) qui a appuyé la réussite de cette rencontre de 3 jours du 6 au 9 novembre 2019. Le thème, au centre du débat était : Accès à la justice et lutte contre l’impunité, Droits de l’homme, élections et rôle de la société à l’ère de l’alternance, quels marqueurs de changement au cours de la législature 2019- 2024 ? Plusieurs orateurs se sont succédés à la tribune pour donner la position des confessions religieuses, des ONG des Droits de l’homme et des chercheurs électoraux (EFEAC). Une question récurrente est revenue tout au long des échanges : celle de la fin du mandat de l’équipe actuelle de la CENI. A ce sujet, Corneille Nangaa Yobeluo, président de la CENI, a d’emblée déclaré que les membres de cette institution d’accompagnement de la démocratie étaient arrivés à la fin de leur mandat et qu’il avait, subséquemment déposé son rapport de gestion du processus électoral au bureau de l’Assemblée nationale, ce qui constitue le déclencheur de la suite des réformes électorales futures. Il a été constaté une difficulté à faire partir son équipe sans que les nouveaux gestionnaires de la commission n’aient été installés et alors qu’il existe un processus lancé des réformes de la loi organique sur ladite commission à l’Assemblée nationale. Quant aux élections urbaines, municipales, communales et locales, quelques obstacles organisationnelles en bloquent encore la tenue alors qu’elles conditionnent la démocratie locale, base de la décentralisation. Les participants au Forum ont unanimement déploré l’hypocrisie de la plupart des acteurs qui évitent de se dire la vérité à ce sujet et se contentent des professions de foi générales. A propos de ces élections, on a rappelé qu’il s’agit d’élire 11. 735 membres des conseils de secteur ou de chefferies, 940 chefs de secteurs et chefs de secteurs adjoints, 7.334 conseillers communaux, 2.323 conseillers municipaux, 452 conseillers urbains, 622 bourgmestres A quand les élections locales ? CENI et bourgmestres adjoints, 64 maires et maires adjoints. La construction des infras-tructures locales est également un défi important à relever. Il s’agit de : 734 conseils de secteur ou de chefferies à construire et/ ou à viabiliser, 311 conseils municipaux à construire et ou à viabiliser, de même que 32 conseils urbains. Comme on peut s’en apercevoir, l’impact financier de ces élections locales n’est pas des moindres dans le contexte actuel surtout si on y ajoute le coût de la gestion des contentieux électoraux qui en découleront. « Des réformes audacieuses et originales s’imposent pour pouvoir permettre au pays de finaliser correctement le processus électoral par ces élections locales. Il faut peut-être commencer par envisager la réduction du nombre d’élus au niveau local », estime un des participants qui évoque l’éventualité d’une révision constitutionnelle. Il est urgent de planifier de manière conséquente les activités électorales par une planification intelligente des 6 scrutins sur les 11 prévus dans le pays pour ne pas toujours être obligé de courir comme d’habitude derrière une piste d’obstacles. Contrairement aux participants aux Forum comme Jérôme Bonso, Thérèse Dikangu ou Carlos Mupili qui insistent sur la nécessité d’organiser sans délai les élections locales, beaucoup de législateurs comme le député national Bernard Kayumba proposent un léger report de ces scrutins.
H.O