La Banque mondiale publie ce 24 octobre le classement 2020 du Doing Business, et singulièrement les 20 économies mondiales qui ont amélioré le climat des affaires au cours de l’année en cours. Selon des pronostics des experts, la RDC ne devrait guère améliorer ses notes.
Lors de l’édition 2019, le pays a été classé 184è sur les 190 économies évaluées. Soit un recul des deux places, comparé à l’année précédente. Pourtant, dans la perspective de la publication du rapport 2020 de Doing business, le pays de Tshisekedi avait, le 30 avril 2019, transmis à la Banque mondiale, à travers l’ANAPI, une note dans laquelle étaient reprises toutes les réformes destinées à faciliter les affaires que la RDC avait réalisées dans huit de dix indicateurs sur la base desquels la Banque mondiale évalue les économies mondiales. Il s’agit notamment des réformes sur la création d’entreprises dont le coût a de nouveau été revu à la baisse, de 120 à 80 USD, la modernisation et le renforcement du système de suivi électronique en ligne des dossiers de création d’entreprise (e-guce), la création de l’Ordre national des architectes, celui de l’Ordre national des ingénieurs civils, la réduction du délai de raccordement au réseau d’eau de la REGIDESO de 16 à 12 jours ou encore la délégation de signature du permis de construire à l’administration(secrétaire général à l’Urbanisme et à l’Habitat pour les immeubles relevant de la compétence du pouvoir central et chefs de Divisions urbaines et provinciales de l’Urbanisme pour les immeubles relevant de la compétence des provinces et des entités territoriales décentralisées). En marge du Doing Business 2020, la Banque mondiale dressera également le hit de 10 économies mondiales les plus performantes. Il est acquis que cinq pays africains figurant sur la « short list » de Doing Business vont se retrouver dans le classement final. Il s’agit du Kenya, du Nigeria mais également du Togo, du Zimbabwe et de Djibouti. Des Etats qui comme la RDC ont connu des situations politiques très instables; mais ont su se remettre sur la voie du développement des affaires. Selon la Banque mondiale, le Djibouti a, par exemple, adopté une nouvelle législation dans le commerce afin de renforcer l’accès au crédit. Le Kenya a sensiblement amélioré tous les services publics dont le réseau électrique. Nairobi a aussi renforcé la protection des investisseurs minoritaires en donnant aux actionnaires le dernier mot sur l’élection et la révocation du commissaire aux comptes. Au Nigéria, le gouvernement a notamment facilité la création d’entreprises en mettant en œuvre une nouvelle plate-forme électronique intégrant l’administration fiscale et la commission des affaires commerciales. L’administration des terres a été rendue plus transparente après la numérisation des plans cadastraux dans un système d’information géographique, des copies numériques des plans cadastraux sont maintenant faciles à obtenir. Au Togo, le raccordement au réseau de l’électricité est devenu moins coûteux à la suite d’une décision de la compagnie d’électricité de réduire le coût des nouveaux travaux de connexion. Mis au ban de la communauté internationale, le Zimbabwe a apporté, au lendemain de l’éjection de (feu) Robert Mugabe du pouvoir, des améliorations réglementaires dans cinq domaines mesurés par Doing Business. Le pays a par exemple mis en place un système de suivi interne permettant aux demandeurs de suivre leurs demandes tout au long du processus de transfert de propriété. Le Zimbabwe a aussi introduit une nouvelle procédure de redressement, permettant aux créanciers de voter sur le plan de redressement, accordant aux débiteurs la possibilité d’obtenir un financement postérieur à l’ouverture de la procédure et améliorant l’accès au crédit en donnant aux créanciers garantis une priorité absolue pendant la procédure d’insolvabilité. La RDC a beau lancer un chapelet de réformes pour améliorer le climat des affaires, elle ne monte pas au classement de la Banque mondiale. A se demander si les autorités rd congolaises devraient sacrifier l’Etat à l’autel des hommes de ces affaires, pas toujours recommandables, pour convaincre la Banque mondiale.
PLM