En séjour à Bruxelles du 16 au 19 septembre dernier, le chef d’Etat de la RDC, Félix Tshisekedi a bouclé son agenda par une rencontre jeudi 19 septembre avec Jean-Claude Junker, le président sortant de la Commission de l’Union Européenne avant de s’envoler pour New York. Plusieurs sujets d’intérêt commun étaient à l’ordre du jour des échanges entre les deux personnalités. Connu pour son franc parler, M. Tshisekedi avait plus que laissé entrevoir auparavant ses préoccupations avant cette rencontre. Dans un entretien avec la presse belge, il avait en effet clairement plaidé pour l’assouplissement des sanctions imposées à certains proches de son prédécesseur, Joseph Kabila. Qui furent prises notamment par l’Union Européenne au plus fort du dernier processus électoral qui a fini par le porter, lui le chef de l’opposition radicale, à la magistrature suprême de la RDC. Pour justifier ce plaidoyer, il a fait savoir que cette demande se justifiait par le fait que ces mesures étaient liées à une situation de crise politique du pays qui a évolué et que « ces personnalités font aujourd’hui partie de la coalition que nous avons formée. Si nous voulons que les choses se passent bien, nous ne pouvons que plaider en faveur d’une sorte d’assouplissement. Sauf évidemment si les raisons des sanctions sont autres que la crise politique que nous avons traversée, des violations des droits de l’homme par exemple. Mais si ces sanctions étaient liées à la situation politique et que celle-ci a a évolué, il faut un assouplissement ». Répliquant à ses détracteurs, outre Méditerranée ou en RDC, qui l’ont accusé d’être ‘’une marionnette’’ de son prédécesseur dont il préserverait les intérêts, Fatshi a été direct : « Je ne suis pas une marionnette, je suis un allié » (de Joseph Kabila) a-t-il asséné. Nuance de taille. En mai 2017, l’Union Européenne avait décidé des sanctions ciblées contre une dizaine de hauts responsables congolais sous prétexte pour les uns de répression des manifestations organisées par l’opposition, la société civile et l’Eglise catholique, pour réclamer la tenue des élections et pour les autres de faire entrave au processus de démocratisation du pays.Des sanctions qui vont du gel des avoirs à la privatisation des visas de l’espace Schengen. En novembre dernier, quelques semaines avant les élections, l’UE a renouvelé ces sanctions pour une année supplémentaire. Interrogé par les médias à Kinshasa sur cette position du président Tshisekedi, Lambert Mende Omalanga, ancien ministre de la Communication du gouvernement sortant qui figure sur la liste des sanctionnés par l’Europe, a dit apprécier la démarche présidentielle. «Nous n’en attendions pas moins de la part du chef de l’État de la RDC. Ces sanctions, nous les avons toujours considérées comme une agression contre la souveraineté de notre pays. Elles sont illégitimes et illégales au regard du droit international », a-t-il dit, avant de rappeler qu’à son point de vue, « au nom du principe de l’égalité souveraine des États consacrée par le droit international, aucun État n’est au-dessus d’un autre État. Tous les États sont égaux. Seul le Conseil de sécurité des Nations-Unies a le pouvoir de sanctionner des États ou leurs représentants. En plaidant pour l’assouplissement de ces sanctions, Le président de la République, n’a fait que son devoir. Personnellement, je l’en félicite», déclare le dernier porte-parole du gouvernement Kabila qui a été triomphalement élu à l’Assemblée nationale où il siège dans la majorité parlementaire sur les listes de son Alliance Politique CCU & Alliés, un regroupement membre du FCC de Joseph Kabila.
H.O.