Dix jours après la clôture de la 36ème édition de la Coupe du Congo de basket-ball, le Bureau exécutif fédéral (BEF) de la Fédération de basket-ball du Congo (FEBACO) a commencé à se pencher et à statuer sur des problèmes (litige, incident…) enregistrés au cours de cette compétition. Conséquence, une avalanche de sanctions prises à l’encontre de certains correspondants officiels de clubs, d’un entraîneur ainsi que des responsables de l’Amicale des arbitres, officiels de table et commissaires techniques du Congo (ACOBAC), en attendant d’autres.
Charly Buzangu Kashala écope de 3 mois de suspension.
En sa qualité de coach du BC New Gen, l’entraîneur national a été cité dans le rapport du match que son équipe a livré le 30 août 2019 contre BC DCMP/Kin, laquelle rencontre a été émaillée de graves incidents provoqués par les accompagnateurs des deux clubs. Ayant refusé de répondre à l’invitation du BEF pour être entendu, ce dernier, statuant sur ce dossier conformément à l’article 417 des Règlements Généraux et Sportifs (RGS), a retenu à charge du coach les griefs suivants : avoir empêché un joueur de son club de se présenter à l’arbitre qui le lui a demandé ; avoir proféré des menaces à l’endroit de l’un des arbitres du match. Sanctions : 1 mois de suspension pour avoir affiché une attitude irrévérencieuse à l’endroit d’un arbitre (art. 490 des RGS) ; 3 mois de suspension pour avoir proféré des menaces à l’endroit des dirigeants de la Ligue provinciale de basketball de Kinshasa (LIPROBAKIN). Conformément à l’art. 411, paragraphe 2, des RGS, Charly Buzangu est passible d’une suspension de 4 mois. Mais compte tenu de sa qualité d’entraîneur national, il est prévu une majoration de la moitié, soit 2 mois, ce qui la porte à une durée de suspension de 6 mois (art. 399, 3ème tiret des RGS), réduit à moitié, considérant les résultats obtenus par les Léopards, (dont l’intéressé est l’entraîneur principal) à l’AFRO- CAN.
En définitive, le BEF de la FEBACO informe que Charly Buzangu écope d’une suspension de 3 mois avec interdiction d’accès dans les installations sportives.
Enfin, cette sanction intervenant à la période morte, ses effets sont suspendus et reprendront dès l’ouverture de la prochaine saison sportive, le 1er novembre 2019 (art. 406 des RGS).
Les correspondants officiels du BC DCMP : 6 mois de suspension
Lors de la 36ème édition de la Coupe du Congo de basketball, le BC DCMP/Kin a affilié deux joueurs étrangers sur base de documents que ses correspondants officiels ont présentés au secrétaire général de la FEBACO qui, au départ, avait émis des réserves quant à leur authenticité. Il s’est avéré par la suite, en effet, que lesdits documents sont des faux, puisque dans son message adressé à la FEBACO, la Fédération angolaise de basketball à laquelle appartiennent ces deux joueurs a démenti les avoir produits. De ce qui précède, le BEF statuant sur le dossier relatif à l’affiliation par DCMP des joueurs Gomes Abdel Magachalu et Paolo Zola Tecasala de nationalité angolaise, s’est prononcé: pour avoir induit le secrétaire général de la FEBACO en erreur dans l’affiliation de ces joueurs, le président et le secrétaire sportif du DCMP/Kin, en leur qualité de correspondants officiels du club, écopent de 6 mois de suspension (art.450 des RGS); l’affiliation des joueurs identifiés est annulée, ayant été faite sur base de faux documents (art. 495 des RGS) ; DCMP est sommé de payer à la FEBACO une amende de 50 Usd ou l’équivalent en franc congolais (art. 530, 1er tiret) et, enfin, les licences établies pour ces joueurs incriminés sont annulées (art. 530, 4ème tiret).
Blâme sévère à l’ACOBAC
Enfin, dans le même registre, le BEF de la FEBACO a adressé un blâme sévère aux deux correspondants officiels de l’ACOBAC en leur qualité de représentants des officiels de basket-ball (les arbitres, entre autres). Le BEF a tenu à leur signifier sa déception suite au comportement affiché par ces officiels lors de la finale de la 36ème Coupe du Congo de basket-ball. Comportement ayant occasionné un sérieux retard sur le programme établi par l’organisateur de la compétition.
En effet, le BEF reproche aux responsables de l’ACOBAC leur incapacité à convaincre les arbitres qui ont cherché à boycotter les rencontres de la finale, alors que toutes les autorités invitées étaient déjà installées à la tribune, et le public dans les gradins.
Le 2 septembre 2019, jour de la finale, alors que les athlètes des deux clubs féminins finalistes s’échauffaient sur le terrain, on s’est rendu compte qu’il y avait un problème. Aucun arbitre sur l’aire de jeu, aucun assistant à la table des officiels. Les autorités invités et le public ont dû attendre pratiquement une heure avant de voir apparaitre ces référées. Ayant obtenu, semble-t-il, gain de cause par rapport à leur revendication.
« Je suis choqué et déçu en même temps. Les revendications des arbitres, on en avait discuté tout au long de la compétition avec les membres de la FEBACO, que moi, personnellement, j’ai toujours respecté, à commencer par le Président Boni Mwawatadi. Même à 24 heures de la finale, au cours de l’Assemblée générale ordinaire de la Fédération, il en a été question. S’ils avaient respecté et tenu leur parole, on en serait pas arrivé là. Dommage que l’on en soit arrivé à ce blâme sévère. J’espère que cela ne reproduira pas ».
Ainsi a réagi, dépité, le président de l’ACOBAC, Felly Matunga. Jamais deux sans trois La série n’est pas pour autant terminé. Comme on dit, « il n’y a jamais deux sans trois ». On ne sera pas surpris si d’autres sanctions tombaient dans les jours à venir, au vu de nombre d’écarts de conduite et de langage enregistrés durant la compétition.
Et là, on encourage le BEF qui doit sévir pour décourager tous ces fauteurs de troubles qui continuent d’infester le milieu du basket-ball et d’empoisonner le climat lors de différentes compétitions.On épinglera ici le comportement irresponsable du secrétaire du BC Terreur de Kinshasa, qui s’en était pris à tous ceux qui cherchaient à lui faire entendre raison, par rapport à une situation qui aurait pu être préjudiciable à sa formation.
Face à cette réaction épidermique et récurrente de sieur Madou Mpweme Bongoka, c’est de lui qu’il s’agit, les organisateurs de la compétition ont joué à l’apaisement afin de ne pas envenimer le climat déjà tendu. C’était lors de la rencontre Terreur-New Gen en phase de poules, au cours de laquelle, pour protester contre une décision des arbitres, un des accompagnateurs de Terreur, bien identifié et bien connu, un récidiviste, Christian Luvuezo, s’est permis de gifler violemment, on ne sait pour quelle raison, le secrétaire général adjoint de la FEBACO, Auguy Kibangula N’Tumba, qui faisait office de commissaire technique du match.
Vendredi 30 août 2019, c’était au tour du secrétaire sportif du BC V. Club de Lubumbashi, Jean-Jacques Mbuya, lui-même ancien arbitre, de s’en prendre à deux de ses anciens collègues, au motif qu’ils seraient à la base de la défaite, indiscutable, de son équipe face à Terreur, à l’issue d’une prolongation consécutive au score de parité obtenu par les deux formations à la fin du temps règlementaire. Ignorance de règlements, excès de zèle ou fanatisme? Pour les deux cas, il y a un peu de tout cela. Puisse cette avalanche de sanctions à la FEBACO dissuade les potentiels candidats « va-t-en guerre » et autres dirigeants-tricheurs falsificateurs de documents.
HERMAN MALUTAMA