Située dans une zone marécageuse, la construction de l’avenue de la Paix, dans la partie Est de Kinshasa, ne pourra intervenir que lors de la prochaine saison sèche. Elle permettra de désenclaver plusieurs quartiers des communes de Kisenso, Matete et Mont-Ngafula, a assuré le ministre des Infrastructures et Travaux publics, fridolin Kasweshi, à l’Assemblée nationale.
Auteur de la question orale sans débat sur l’avenue de la Paix, le député Néron Mbungu attend plutôt voir le ministre à l’œuvre. Erosions, inondations, enclavement…faute à la route de la Paix, c’est une vie d’épée à laquelle sont soumises les populations de Kisenso particulièrement, et par ricochet d’un large pan de Mont-Amba, a fait savoir l’élu le plus populaire de ce district. «Mfumu ya banga moyo» comme on l’appelle, a donné de la voix du haut de la tribune de la chambre basse pour rappeler que l’avenue de la Paix est longue de 14,5Km et fait partie de principales artères de la voirie de Kinshasa qui restent encore non revêtues.
Déjà en 2003, a reconnu le ministre des Infrastructures et Travaux publics, Fridolin Kasweshi, le Trésor public avait débloqué des fonds pour la modernisation de cette voirie dont les travaux étaient confiés à l’entreprise MW Afritec. Mais les travaux ont été arrêtés faute des fonds pour procéder aux expropriations préalables des terrains sur l’emprise de la voie occupée par des populations riveraines, a fait comprendre aux députés le ministre des Infrastructures et travaux publics, le 2 décembre dernier, à la suite de la question orale sans débat lui posée par l’Hon. Néron Mbungu. Pendant la même période, a poursuivi le ministre des Infrastructures, afin d’intervenir sur la route d’accès au quartier Salongo, sectionnée par des érosions à partir de la station Engen sur l’avenue By pass, MW Afritec avait reçu l’ordre d’effectuer les travaux de toute urgence sur ce tronçon en utilisant les fonds encore disponibles qu’elle détenait du projet Avenue de la paix. Ce qui a complètement entraîné l’arrêt de ce projet. Cependant, en faveur du programme ou contrat sino-congolais, la construction de l’avenue de la paix est derechef relancée.
Hélas, a déploré le ministre, les 48 millions de dollars attendus depuis mai 2009 pour le lancement des travaux dans le cadre du contrat sino-congolais posent problème. La Sicomines, Sino-congolaise des mines, qui doit garantir le financement des infrastructures, n’a produit sa première tonne de cuivre qu’en octobre 2015 alors que le secteur minier traverse une période de vaches maigres.
«Il se trouve que le volet minier ayant connu des difficultés de terrain dans sa concrétisation, le rythme des décaissements des financements pour la réalisation du volet infrastructures ne pouvait plus être soutenu comme initialement prévu », selon les explications du ministre le 2 décembre dernier, à la suite de la question orale sans débat lui posée par l’Hon. Néron Mbungu. Pourtant, le lancement de la première partie de la première phase du programme sino-congolais avec un décaissement d’une enveloppe de 350 millions de dollars a servi à la réalisation des projets tels que l’avenue du Tourisme, la route Lutendele et l’Hôpital du Cinquantenaire à Kinshasa ainsi que les routes nationales n°4 (Beni-Luna) sur 60 Km au Nord-Kivu, et n°5 Lubumbashi-Kasomeno sur 137 Km au Haut-Katanga. La planification de la deuxième partie de cette même phase, qui prévoyait un décaissement de 400 millions de dollars avait aligné parmi les projets retenus, l‘avenue de la paix pour laquelle un contrat avait même été signé avec l’entreprise chinoise Sinohydro.
Le réseau global de la RDC totalise un linéaire de 7.433Km de voiries urbaines relatives aux zones ayant connues une urbanisation planifiée. Sur les 7.433 Km des voiries, la ville de Kinshasa dispose d’un linéaire de 3.364 Km dont 679 Km asphaltés. Le gouvernement dispose actuellement, pour la ville de Kinshasa, de plusieurs études sur les voiries dont celles du projet portant sur 22 artères d’une longueur totale de 66 Km des voiries urbaines et 3 sites d’érosion sous financement de la Banque arabe de développement économique pour l’Afrique, BADEA. Cinq de 22 artères étudiées [Croix rouge (commune de Kinshasa), Bianda (comm. Mont-Ngafula), Biangala (Lemba), Kimwenza (Kalamu) et Kisenso (Kisenso)] qui représente un linéaire total de 12,36 Km ont été sélectionnés pour les travaux de bitumage avec un budget évalué à 18 millions de dollars répartis à hauteur de 8 millions de dollars pour la BADEA, 8 millions pour l’OFID et 2 millions pour le gouvernement r-dcongolais. A ce jour, les accords de prêt de 8 millions de dollars respectivement avec la BADEA et l’OFID ont déjà été signés et ont déjà eu l’approbation de deux chambres du parlement et ratifiés par les ordonnances –loi n°14/009 et 14/010 du 10 juin 2014 du président de la République. Le processus devant permettre l’exécution de ce projet prévu sur 24 mois est en cours.
POLD LEVI