L’ancien milieu de terrain de classe mondiale et international français, Claude Makelele a séjourné à Kinshasa depuis le 22 juillet courant, quelques jours seulement après la finale de la CAN 2019 égyptienne, qui a vu l’élimination des Léopards de la RD Congo à l’étape des 8èmes de finale par la sélection malgache. Suffisant pour alimenter les commentaires en tous sens, d’autant plus que ce fils prodige né l’union entre l’athlète daringman « Soukous » Makelele et une Vicky Longomba a été honoré par une audience du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. En l’absence notable de la Fédération Congolaise de Football Association (FECOFA), l’instance faitière du football qui conseille techniquement l’exécutif national.
Il n’en fallait pas plus pour faire dire à plus d’un que « Claude Makelele (était) le favori du Chef de l’Etat pour devenir sélection national » des Léopards. Le technicien de 46 ans traîne, en effet, derrière lui une carrière footballistique à faire rougir plus d’un à travers le monde. L’ancien milieu récupérateur demeure un modèle du genre aujourd’hui encore, après une carrière au plus haut niveau au FC Nantes en France, au Real Madrid en Espagne en compagnie d’un certain Zinedine Zidane et au FC Chelsea en Angleterre puis au Paris St Germain en France pour clôturer une impressionnante carrière professionnelle.
Favori des statistiques et du Chef
Les statistiques alignées parle natif de Kinshasa le 18 février 1973 se passent de tout commentaire : Makelele est notamment détenteur de la Ligue des champions et la Coupe intercontinentale en 2002, des championnats de France (1995), d’Espagne (2001 et 2003) et d’Angleterre (2005 et 2006). Sa carrière en équipe de France s’étend sur treize années, de 1995 à 2008. Il manque les victoires de la Coupe du monde 1998 et à l’Euro 2000, mais il est un cadre de la sélection qui atteint la finale de la Coupe du monde 2006.
Reconverti encadreur footballistique, Makelele est conseiller du directeur sportif du Paris St Germain, Leonardo, puis entraîneur adjoint de Carlo Ancelotti et de Laurent Blanc. En 2014, le franco-congolais décroche un contrat d’entraîneur à Bastia (Ligue 1), mais l’expérience ne dure pas faute de résultats. En novembre 2017, Claude est nommé entraîneur de l’AS Eupen en Jupiter Pro Ligue (D1 Belgique), d’où il est limogé en juin 2019 après deux saisons.
D’incontestables origines rd congolaises, une impressionnante carte de visite et une entrevue avec un chef de l’Etat qui semble connaître les vedettes de football autant que le dernier de ses enfants : c’était suffisant pour soulever la tempête dans une opinion nationale ébranlée par les dernières prestations de l’équipe nationale de football. Et pour piquer au vif Constant Omari, le président de la toute puissante FECOFA et sa fédération accusée de tous les maux d’Israël, non loin du Caire, du reste.
Incontournable Fédé
Chez nos confrères du quotidien sportif « L’Equipe », Constant Omari, interrogé sur la question très française, tranche : la fédé rd congolaise recherche des compétences, pas des célébrités. Et fixe remet les pendules à l’heure : « D›abord, rien n’est décidé à propos d’Ibenge (ndlr, l’entraîneur des Léopards), que je dois prochainement rencontrer. Ensuite, si on doit engager un nouveau sélectionneur, ce choix revient à la fédération, et ce qui m’intéresse, ce sont les compétences, et pas d’avoir un nom. Que les choses soient claires : je n’accepterai pas d’ingérence gouvernementale concernant le choix du sélectionneur».
Depuis lors, d’opportunes sources révèlent que Fatshi-Makelele, c’était pour un projet de mise en œuvre d’une école de football en RD Congo et non pas de sélection nationale. Mais même alors, impossible de ne passer par la FECOFA, font observer les observateurs. Qui rappellent que quelques semaines avant Claude Makelele, un autre international français d’origine rd congolaise, le milieu de terrain Claude Matuidi de la Juventus de Turin en séjour à Kinshasa a été reçu par le chef de l’Etat sans soulever autant de polémique. De la fumée sans feu ?
J.N