C’est le point de non-retour vers le dialogue politique inclusif convoqué par Joseph Kabila il y a quelques jours. Malgré la dernière pirouette de l’UDPS/Tshisekedi, qui a fait monter les enchères en décrétant que le Chef de l’Etat n’était pas habilité à convoquer ces assises, et exigé la présence d’un modérateur international, tout semble aller dans le sens imprimé par le Président de la République. En cédant aux sollicitations de l’opposition politique relatives à une modération internationale du dialogue, Joseph Kabila avait néanmoins nettement affiché sa préférence pour une médiation africaine. L’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, le président Angolais, Eduardo Dos Santos, le président de l’assemblée nationale sénégalaise, Moustapha Niasse, et l’Envoyé spécial de l’ONU pour les Grands Lacs, Saïd Djinnit, avaient la préférence du Chef de l’Etat rd congolais.
Finalement, c’est l’ambassadeur Said Djinnit que représentera les Nations-Unies au Dialogue politique inclusif. Le diplomate algérien, déjà représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies dans la région des Grands Lacs, est arrivé à Kinshasa mercredi 2 décembre 2015. Contrairement à ses séjours antérieurs dans la capitale rd congolaise, la mission des Nations-Unies au Congo a assorti le dernier d’un communiqué des plus officiels. Le représentant de Ban Ki moon en RD Congo, Maman Sambo Sidiku, y informe l’opinion que Saïd Djinnit est arrivé à Kinshasa « en concertation avec les autorités congolaises ». Mais aussi, que « avant de confirmer que son Envoyé spécial sera à même de faciliter le Dialogue National, le secrétaire général des Nations-Unies lui a demandé de se rendre à Kinshasa pour s’entretenir avec le Gouvernement et les autres parties prenantes, afin de discuter des contours de ce Dialogue ».
Le même mercredi, l’ambassadeur Saïd Djinnit s’est entretenu avec le Président de la République à qui il a annoncé son intention d’entamer des consultations avec la classe politique afin d’écouter ses attentes en rapport avec le dialogue politique inclusif. Et notamment, qu’est-ce qu’elle entend du soutien d’une facilitation éventuelle qui pourrait se mettre en place à ses côtés. « Le Secrétaire général des Nations unies m’a demandé de venir à Kinshasa pour des consultations par rapport à des échanges qu’il a eus avec le Président de la République », a-t-il expliqué au sortir de l’entretien avec Joseph Kabila, rapporte une dépêche de l’Agence Congolaise de Presse.
J.N.