Ambiance des grands jours, lundi 22 juillet 2019 au Palais du Peuple de Kinshasa, siège du parlement de la RD Congo. Les candidats aux différents postes au bureau de la chambre haute du parlement, également dite la chambre des sages, déposaient formellement leurs dossiers de candidature. Notamment, Modeste Bahati Lukwebo, le président de la plateforme AFDC-A, récemment défenestré du FCC de Joseph Kabila pour avoir contesté le choix porté par l’autorité morale de la méga plateforme sur les candidatures au bureau du sénat. Et donc aussi, Alexis Thambwe Mwamba, l’ancien ministre de la Justice et Garde des sceaux désigné par Joseph Kabila et le FCC pour présider aux destinées de la prestigieuse chambre parlementaire.
Jusqu’auboutiste, Modeste Bahati aura bu le calice jusqu’à la lie en déposant en premier sa candidature à la présidence du Sénat, malgré le nombre impressionnant de grands électeurs du FCC évalués à plus de 90 élus. Contre seulement 13 pour son AFDC-A. Et s’estime à même d’affronter la machine électorale kabiliste. Lundi 22 juillet 2019 après le dépôt de son dossier de candidature, Modeste Bahati déclarait encore devant la presse que «les intrigues et les intimidations ne passeront pas … ils savent que nous sommes du côté de la population». Ce qui a poussé un fonctionnaire du Sénat à faire ce commentaire : «il parle comme si la population avait un rôle à jouer dans cette élection au second degré ».
Le syndrome Kengo
Au Sénat, le président du bureau sortant, Léon Kengo, avait déjà réussi le tour de force de battre le candidat de la Majorité Présidentielle il y a une dizaine d’années, alors que les élus de cette dernière étaient de loin majoritaires dans la chambre haute du parlement. Bahati rêve sans nul doute de rééditer l’exploit. « Les sénateurs et les sénatrices seront là pour nous voter parce qu’ils savent quel est notre parcours, ils savent quel a été notre combat depuis la Conférence Nationale Souveraine en passant par la Société Civile et les différentes rencontres », a-t-il soutenu.
Egalement au rendez-vous du Palais de la Nation ce lundi, le juriste Alexis Thambwe Mwamba, qu’accompagnait un impressionnant état-major du FCC conduit par Néhémie Mwilanya, le directeur de cabinet du président de la République sortant ainsi que ses collègues candidats aux différents postes du bureau pour le compte du Front Commun. L’homme a affiché le même enthousiasme si non plus que son challenger quant à son élection le 27 juillet prochain. « Nous allons certainement gagner, et nous allons en ce moment-là lui tendre la main », a déclaré en substance Thambwe, grand seigneur comme d’habitude.
Mwilanya rassurant
Tandis que Néhémie Mwilanya expliquait de son côté qu’il « vaut mieux donner une responsabilité à une force politique plutôt que de la confier à un individu. Notre ticket, c’est le ticket d’une force politique bien identifiée comme œuvrant pour l’intérêt de ce pays, comme mettant à l’avant plan l’intérêt national conformément à son dicton bien connu ‘Le Congo d’abord’», a renchérit le prof Mwilanya.
Quelques outsiders ont été enregistrés pour le compte de l’opposition politique. Notamment, la Marie-Josée Kamitatu au poste de rapporteur adjoint du Sénat, et Samy Badibanga au poste de 1er vice-président.
J.N.