Dans un entretien rapporté par Actualités.cd jeudi 4 juillet 2019, Mgr Bernard Emmanuel Kasanda, l’évêque métropolitain de Mbuji-Mayi dans la province du Kasaï-Oriental, revient sur l’élection fin novembre 2018 de Félix Tshisekedi à la présidence de la République. Tout au moins telle qu’elle a été perçue dans cette province du centre du pays. « L’élection de Félix Tshilombo Tshisekedi a été pour nous providentielle; tous les fils du Kasaï en général et ceux du Kasaï- Oriental en particulier ont vu dans cette élection la réponse de Dieu à leurs prières.», déclare le prélat à cœur ouvert au journal officiel de l’épiscopat congolais. La province du Kasaï-Oriental en particulier et celle du Grand-Kasaï, «est une région qui a beaucoup souffert d’une certaine discrimination. Notre coin est oublié, nous n’avons F. Tshisekedi : une élection providentielle, selon Mgr Bernard Kasanda (Mbuji-Mayi) pas d’infrastructures viables, pas de politique de développement. », explique-t-il, revenant sur le règne de Joseph Kabila. « Nous avons été assimilés sans distinction à l’opposition étant du Kasaï et on disait que c’était le bastion de l’opposition et les pouvoirs publics ne pouvaient rien faire pour ce milieu même parfois en utilisant les nôtres, les fils propres du Kasaï pour nous mettre totalement à genou », affirme l’évêque.
Entouré de ses prêtres, l’évêque de Mbuji-Mayi, Mgr Emmanuel6Bernard Kasanda, avait ainsi célébré le 13 janvier dernier une messe à la cathédrale de la ville pour « consacrer à Dieu le nouveau président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi ». Avant de concélébrer une eucharistie analogue à Kananga au Kasaï Central, en compagnie de ses collègues évêques de la province ecclésiastique kasaïenne. A Mbuji-Mayi, le culte intervenait quelques jours après l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
La victoire, confirmée par la Cour constitutionnelle – 38,57 % des suffrages exprimés pour Tshisekedi, contre 34,83 % pour Martin Fayulu -, était contestée par la CENCO, qui estimait qu’ils « ne reflètent pas le choix des Congolais ». « A l’annonce des résultats provisoires, nous étions très menacés et célébrer la messe était pour moi une façon de calmer la population et de rejoindre ses attentes. (…) les habitants de Mbuji-Mayi allaient mettre à sac le patrimoine du diocèse. C’était des menaces et on voulait venir chez moi pour m’assiéger. (…) C’est comme ça qu’en célébrant la messe j’ai eu la possibilité de parler aux chrétiens et de leur dire que nous sommes ensemble pour sauvegarder la paix. », a déclaré l’évêque de Mbuji-Mayi.
AVEC ACTUALITES.CD