Dans les 4 mois à venir, Dar-es-Salam pourrait derechef sévir contre la RDC comme dans l’affaire du territoire douanier unique.
Les deux pays ont signé un protocole d’accord pour la coopération sur la promotion de l’exploration et de l’exploitation des gisements transfrontaliers, qui expire le 11 octobre 2019. La survie de cet accord dépend de la RDC qui, à ce jour, n’a pas encore versé un seul rond pour la mise en exécution dudit accord, conclu voilà 5ans. Le gouvernement n’a prévu dans le budget 2019 que 56 milliards de FC soit un peu plus de 32 millions de dollars , pour non seulement mener des opérations de certification des réserves gazière et pétrolière mais aussi pour l’acquisition des équipements informatiques et la construction d’une nouvelle raffinerie moderne et d’un bâtiment pour l’administration des hydrocarbures. Mais un semestre après, rien n’a commencé.
De l’avis des experts, ces prévisions de dépenses sont insignifiantes pour mener avec efficience les missions d’exploration et de certification des réserves pétrolières et gazières. Lors de la première conférence internationale sur le potentiel en hydrocarbures du lac Tanganyika, mi-février 2017, à Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika.
Des experts avaient conclu qu’il existait des indices suffisants de l’existence du pétrole. Le ministre des Hydrocarbures de la RDC a même avancé le chiffre d’une vingtaine de blocs pétroliers à explorer pour l’ensemble du Graben Tanganyika. Et Aimé Ngoie Mukena, puisque c’est de lui qu’il s’agit, déclarait que «Moi, j’ai déjà coupé onze blocs dans le Graben Tanganyika. Les Zambiens en ont trois, les Burundais je ne sais pas deux ou trois, les Tanzaniens en ont deux». Donc la RDC devrait avoir 3 ou 4 blocs.
Mais il se rapporte que la RDC aurait finalement cédé ses intérêts à des particuliers, comme dans le Graben albertine. Ici, les blocs I et II du graben déjà confiés à la société Oil of DRC, filiale du groupe Fleurette appartenant à l’homme d’affaires israélien, Dan Getler. Ce dernier est sous les sanctions du Département du Trésor américain depuis décembre 2017.
La Tanzanie, on le sait, a officiellement sollicité une assistance technique de son voisin ougandais en vue de démarrer les opérations de prospection dans le bassin d’Eyasi Wembere (centre du pays) ainsi que les opérations de forage dans le lac du Tanganyika.
Pourtant l’Ouganda n’est pas un Etat riverain du Tanganyika. Ce lac réunit, en effet, quatre pays, à savoir le Burundi, la RDC, la Zambie et la Tanzanie.
POLD LEVI MAWEJA