Jeannine Mabunda Lioko, l’ancienne conseillère de Joseph Kabila en charge de la lutte contre les violences faites à la femme est en passe d’être désignée à la tête de la chambre basse du parlement. Une véritable révolution en RDC. Le bout du tunnel de l’installation des institutions de la République est, enfin, visible. Outre l’élection des gouverneurs des provinces, prévue le 10 avril courant, l’élection des membres du bureau de la chambre basse du parlement se tiendra 3 jours plus tard, le 13 du même mois à Kinshasa. Tel est le compromis trouvé par les élus nationaux qui est reculé de 48 heures l’échéance proposée par le président du bureau provisoire. Parce que selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, l’élection des membres du bureau définitif doit intervenir 5 jours après l’approbation du texte soumis à la cour constitutionnelle. C’était fait depuis le 1er avril. D’ici le 13 avril sera également clarifiée la question des forces en présence à la chambre basse du parlement. Les élus nationaux sont, en effet, conviés à déclarer leur appartenance à l’une ou l’autre famille politique, conformément à l’article 26 du règlement intérieur qui régit le fonctionnement de cette chambre parlementaire ainsi qu’à la loi relative au statut de l’opposition politique en RD Congo. Des formalités qui devraient être liquidées rapidement, selon des sources crédibles qui assurent au Maximum que dans les états-majors des regroupements politiques, l’essentiel est déjà ficelé.
Un vent heureux a ainsi traîné jusqu’à nos rédactions une information qui devrait révolutionner les réalités parlementaires rd congolaises sous peu. Du Front Commun pour le Congo, la méga plateforme kabiliste qui détient la majorité à l’Assemblée nationale et devrait donc en diriger le bureau, c’est Jeannine Mabunda Lioko qui serait proposée au poste de président du bureau : une femme fera office de speaker de la chambre basse du parlement durant les 5 prochaines années. L’heureuse nominée n’est pas une inconnue. Loin s’en faut, puisque jusque l’élue de Bumba dans l’ex province de l’Equateur a été ministre du Portefeuille avant de devenir conseillère spéciale de président de la République sortant en matière de lutte contre les violences sexuelles. De lourdes responsabilités dans un pays qualifié à tort ou à raison de capitale mondiale du viol, il y a quelques années encore. Et une tâche à laquelle cette dame au caractère trempé s’est attelée avec abnégation et courage devenant au finish une des 50 femmes les plus influentes du continent, selon un classement de nos confrères de Jeune Afrique. Aujourd’hui, le fléau des violences faites aux femmes ainsi que la conscription d’enfants soldats, un autre phénomène que Mme Mabunda a été chargé de combattre, ont été réduites à la portion congrue.
Ministre du portefeuille des gouvernements Gizenga et Muzito entre février 2007 et avril 2012, après avoir dirigé avec compétence le Fonds de Promotion de l’Industrie, Mme Mabunda a légué une image de « dame de fer » qui la poursuit aujourd’hui encore. Et qu’elle doit manifestement à une formation universitaire en droit à laquelle elle a ajouté un diplôme de l’Institut Catholique des Hautes Etudes Commerciales (ICHEC) de Bruxelles, avant d’œuvrer à la Citibank et la Banque Centrale du Congo, entre autres. Le profil idéal pour accompagner l’action du nouveau président de la République, selon nombre d’observateurs.
J.N.