De par les envies qui se manifestent dans l’Opposition politique congolaise, certains pourraient volontiers accoupler politiquement un âne et un coq quitte à donner naissance à une progéniture monstrueuse pourvue qu’elle soit fruit d’une union à consommation politicienne. En effet, après avoir essayé de donner naissance à un candidat commun de l’Opposition à Genève, en Suisse, des voix de sirènes s’élèvent dans les rangs des opposants dits radicaux qui ont toutes ces dernières années développé la passion de se réunir sous les lumières des capitales occidentales. Qu’entendre de ces voix ? Bien que l’heure est à présent, les couleuvres du revers de Genève avalées, à un deal politique entre le Président de l’Union pour la Nation Congolaise –UNC- donc Vital Kamerhe et l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social –Udps- donc Félix Tshisekedi. Il y a de quoi faire rire des vaches, annoncent déjà des analystes qui mettent le doigt sur le fait que c’est bien la non-entente sur l’abandon de l’un en faveur de l’autre qui a finalement conduit les Katumbi, Bemba et autres sous la main d’Alan Doss et la fondation Kofi Anan, paix à l’âme de cet illustre grand homme, d’enfanter le dauphin de l’Opposition intronisée à Genève en la personne de Martin Fayulu. Aussitôt né, aussitôt des requins blancs non-assouvis s’en sont pris à cœur joie à ce dauphin peu ordinaire. Soit !
Nouvelles frasques ?
La scène a une fois de plus nourris les frasques de l’arène politique congolaise où une nouvelle idylle amoureuse se veut en marche à l’Opposition à l’aube du lancement de la campagne électorale ce 22 novembre 2018 par la Commission Electorale Nationale Indépendante. Effectivement, les camps Kamerhe puis Félix Tshisekedi après les retraits lundi 12 novembre 2018 des signatures apposées sur le communiqué final des assises de Genève dimanche 11 novembre 2018 justifient, par une logique ahurissante, ce revers par le fait que le candidat commun consensuel devrait être l’un des deux. Seulement, il sied de se demander si une évidence soudaine vient de surgir dans les consciences sans avoir été au rendez-vous, une poignée de semaines avant, lors des dernières rencontres de l’Opposition censées produire ce candidat commun attendu depuis des lustres. En effet, c’est un secret de polichinelle que le bras de fer depuis Adam et Eve dans le processus actuel sur cette problématique se passe entre les deux, savoir Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi. L’après Genève aura-t-il mis fin à la guéguerre de leadership ? Possible disent certains pendant que d’autres, plus sceptiques, se laissent prendre par la tentation de répondre par la négative. Pourquoi ?
Des lignes se dessinent
Bien, la réponse est toute faite et il n’y a qu’à lire, pour s’en convaincre, les lignes qui se dessinent, par exemple, dans les propos des têtes couronnées de l’Udps à l’instar de Kabuya et compagnie qui n’accréditent pas une quelconque thèse où l’Udps pourrait s’aligner derrière un autre candidat à la présidentielle que celui intronisé au congrès de ce parti. Face à ce jusqu’auboutisme mieux cette position irréductible, Kamerhe et l’UNC n’ont-ils qu’à jouer le rôle mineur, celui de soutenir Félix Tshisekedi et l’Udps en lieu et place d’être candidat réel au leadership ? Tout porte à croire que c’est la seule possibilité que Limete donne à ses partenaires. Katumbi Chapwe, l’ex Gouverneur de la Province du Katanga de jadis, en sait quelque chose avec l’aventure politique qu’aura été la plateforme Rassemblement née à Genval avec des deals politiques balayés d’une main quelques mois après avec l’odeur des enjeux de l’actuelle Présidentielle. Vital Kamerhe n’est que trop politique pour ignorer la donne. Mais, que va-t-il faire ? S’agenouiller devant l’Udps orpheline du lider maximo qu’il a talonné lors de la présidentielle 2011 ? Même si par une main noire, l’homme se laisser prendre en épouse en mariage impossible, à quand l’harmonisation des programmes ? A quand la finalisation des stratégies de campagne ? Quand faudra-t-il, enfin, consulter l’avis de ces bases dont les envies semblent être peu maitrisées par ces deux leaders ? Assurément, le mariage Félix Tshisekedi-Kamerhe n’est que sur les lèvres mais pas dans les cœurs. Ce, pour une simple consommation purement politique. N’est-ce pas ici la énième voire l’ultime bal des dupes de l’Opposition après le camouflet de Genève ?
Daniel Ngoie