Le ministère du Budget en a ras-le-bol de l’immixtion du BCECO (Bureau central de coordination des projets) dans les marchés publics. Chez Pierre Kangudia, l’on s’est officiellement prononcé pour « limiter l’intervention du BCECO dans la procédure de passation des marchés publics ».
Cette proposition a été reprise in extenso dans un document annexe à la loi de finances publiques qui comporte le budget de l’Etat 2019. Mais ni les députés nationaux lors du débat général sur le budget, ni la commission Ecofin de l’Assemblée nationale n’ont tenu compte de cette recommandation du ministère du Budget. Et pourtant, les limiers de Pierre kangudia sont formels, le BCECO est à l’origine de «conflit de compétence avec les différentes cellules » de passation des marchés. Dans ce secteur, le ministère du Budget déplore notamment de « indisponibilité des statistiques des réalisations des recettes des autres cellules de passation de marchés publics ».
Dans ses précédentes livraisons, Le Maximum avait déjà fait part de la guéguerre dans la vente des dossiers d’appel d’offres concernant les marchés publics, impliquant le ministère du Budget, la DGRAD, etc. Il sied de rappeler que les marchés publics absorbent environ 60% des dépenses de l’Etat. Or ces engagements financiers font l’objet de sempiternelles mises en doute. Le ministère du budget compte quatre principaux actes générateurs des recettes, à savoir les droits de vente cahiers spéciaux de charge ou dossiers d’appels d’offre, la vente de la nomenclature des dépenses et recettes, la vente du budget mécanisé ainsi que les droits de vente de publication du ministère du Budget. De tous ces actes, seul celui lié à la vente de DAO rapporte des recettes depuis quelques années. Service d’assiette, le ministère du Budget doit rapporter au moins 1 milliard de FC au Trésor public d’ici fin décembre 2018. Mais à mi-exercice, donc à fin juin 2018, le Budget n’a versé que 25.279.800 FC au lieu de 500 millions de FC, soit un taux de réalisation de 5,1%. Pour le ministère de Budget, cette contreperformance porte un nom, le BCECO. Il sied de rappeler que le Bureau central de coordination des projets devrait être dissous et liquidé, voilà pratiquement 10 ans. Mais le gouvernement, du temps de Matata- qui est d’ailleurs le tout premier DG du BCECO- l’a transformé en établissement public, question d’assurer sa pérennité avec des missions qui entrent souvent en télescopage avec celles des autres services de l’Etat.
POLD LEVI Maweja