Le Général Louis Second Karawa Degamo, commissaire provincial de la Police Nationale Congolaise de la province du Sud Kivu court manifestement au-devant de graves ennuis judiciaires et disciplinaires à la suite de son immixtion dans un conflit foncier dans la périphérie de la ville de Bukavu, à Muganzo. Des informations parvenues au Maximum renseignent que Alexis Thambwe Mwamba, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux a instruit l’Auditeur-Général des Forces Armées de la RD Congo (FARDC) et de la Police Nationale Congolaise (PNC) d’ouvrir une information à charge de l’ancien Colonel DSP (Division Spéciale Présidentielle, la garde d’élite du Maréchal Mobutu) pour arrestation arbitraire, détention illégale du nommé Byamungu Muganga Emmanuel, ainsi que pour le déploiement d’unités de la PNC et l’installation dans sa concession de Muganzo d’une partie à un procès qu’il a gagné auprès des instances judiciaires locales. « Je vous demande par conséquent d’ouvrir une information judiciaire en vue de vérifier ces graves allégations et, le cas échéant, d’en tirer toutes les conséquences conformément au droit et aux lois de la République … » écrit le patron de la justice rd congolais le 27 septembre 2018 dans cette correspondante numérotée 863/HK472/BOSS/CAB/ME/MIN/J&GS/2018.
L’étau se resserre donc manifestement sur le tout puissant patron de la PNC au Sud-Kivu qui s’est engagée aux côtés d’une partie à un procès relatif à la concession foncière de Muganzo, à quelques km de l’aéroport de Kavumu à Bukavu, propriété de sieur Emmanuel Byamungu Muganga selon un contrat d’amphithéose et des titres fonciers inattaquables, pourtant. La famille Bajambara Batera Emmanuel, occupante illégale d’une partie de la concession selon les titres fonciers établis au nom de Byamungu depuis au moins l’année 2014, a tenté sans succès de se faire octroyer quelques ha de la concession querellée. Deux décisions judiciaires rendues au 1er et au second degré par le tribunal de grande instance et la cour d’appel de Bukavu en attestent. Mais les Bajambara, déjà en conflit entre eux autour de cette concession leur cédée illégalement par leur père, se sont rabattus sur sur le général Karawa pour se faire installer par la force sur les lieux.
Début mai 2018, sur décision de Louis Second Karawa, une escouade du Groupe Mobile d’Intervention (GMI) forte de 13 policiers déguerpit occupants et ouvriers de la concession, démolit 2 maisons et vend 6 camions de pierres et s’installe sur les lieux. Saisi, l’Auditeur militaire supérieur du Sud Kivu enjoint le Général Karawa de retirer les éléments GMI placés dans une concession privée, mais rien n’y fait. Le 8 juillet 2018, le commissaire provincial de PNC Sud Kivu a de nouveau déployé 24 militaires et policiers dans la concession Byamungu en dépit de décisions judiciaires rendues en bonne et due forme, dont la dernière remonte au 10 mai 2018.
Affaire à rebondissement, à suivre.
J.N.