Le narratif sophiste qui donne des lettres de noblesse au régime monoethnique rwandais de Paul Kagame s’effondre peu à peu. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. Trois décennies de massacres de masses sous de prétextes aussi fallacieux que la chasse aux génocidaires manifestement immortels et increvables, ça ne tient plus la route. La manipulation ne convainc plus. Le monde sportif, qui a longtemps servi de blanchisserie au régime sanguinaire en place à Kigali, se rebiffe. Après les Allemands du Bayern Munich, les Anglais d’Arsenal mettent un terme à la publicité «Visit Rwanda». Signes du temps !
L’Information a fait le tour des rédactions et des réseaux sociaux, mercredi 19 novembre 2025 : le club londonien d’Arsenal et le Rwanda Development Board (RDB) ont annoncé la fin, en juin 2026, du partenariat qui les lie depuis 2017. D’ici 7 mois, donc, les Canonniers n’arboreront plus la publicité «Visit Rwanda», qui assurait la publicité du régime rwandais en faisant la promotion de ses activités touristiques.
La nouvelle ainsi rendue publique a été entourée de toutes les précautions possibles pour la faire passer dans l’opinion. En RDC, des influenceurs connus pour leur proximité avec le régime de Kigali se sont empressés d’annoncer l’avenir, supposément meilleur, qui attend l’activisme publicitaire de Kigali, censé se redéployer à l’échelle planétaire. «Le Rwanda et Arsenal clôturent huit années de collaboration fructueuse, ouvrant la voie à un repositionnement stratégique de «Visit Rwanda» vers de nouveaux marchés comme les Etats-Unis et l’Espagne», a-t-on lu ci et là, quasiment à la virgule près. Ou encore, que «ce retrait marque l’aboutissement d’une stratégie de visibilité internationale et le début d’une nouvelle marque pour « Visit Rwanda».
La pilule ne passe plus
Mais les férus des techniques de communication et de publicité savent ce qu’il en est, particulièrement lorsqu’une marque se retrouve sur la défensive, contrainte de justifier ce qui paraissait acquis et gagné auparavant. «En huit ans, le Rwanda a vu ses revenus touristiques croître de 47 % à 650 millions entre 2017 et 2024, tandis que le pays accueillait 1,3 millions de visiteurs l’année dernière», assure-t-on encore. Mais sans rassurer le moins du monde. Même en prétendant que «la fin du partenariat ne traduit pas une rupture, mais une évolution».
La pilule ne passe plus. Les mensonges rwandais ne tiennent plus la route comme auparavant. Parce que si les parrainages d’Arsenal pour le programme «Visit Rwanda» avaient généré autant de retombées économiques que le soutient le R&B, le franc rwandais n’aurait pas chuté, lui, de près de 50 % face au shilling du Kenya et à l’autre shilling régional, celui de l’Ouganda voisin et complice, en l’espace de 5 années ! Un tourisme florissant et des investissements directs étrangers en hausse auraient soutenu la monnaie nationale, et non l’inverse. Le R&B rwandais se serait littéralement vanté de tels exploits en publiant l’intégralité des sommes versées à Arsenal durant les 8 ans de contrat, assorties des gains engrangés, fait-on observer.
Le glas du
sportswashing
La fin annoncée de la collaboration entre Arsenal et le R&B rwandais sonne le glas du sportswashing dans lequel le régime monoethnique massacreur des masses de Kigali a excellé jusque-là. Dissimuler des décennies d’atrocités perpétrées systématiquement sous les oripeaux d’activités sportives qui prônent l’excellence est un crime que le monde civilisé rechigne à couvrir. Rien qu’en RDC voisine, où le Rwanda mène une guerre économique qui ne dit pas son nom, même s’il ne trompe plus grand monde, le nombre de victimes des massacres à répétition perpétrés depuis 30 ans se compte en millions de personnes. Près de 10 millions de victimes directes et indirectes, selon des rapports d’organisations internationales crédibles.
En 2024, Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre des Affaires étrangères de la RDC, avait appelé les partenaires internationaux du Rwanda à cesser toute forme de collaboration pouvant «renforcer un pays agresseur», citant nommément des contrats de visibilité comme celui auquel les Anglais d’Arsenal sont en train de mettre un terme.
Au mois d’août 2025, le club allemand du Bayern Munich, également sous contrat avec le R&B rwandais, avait sonné le go de la révolte contre le sporswahing rwandais en annonçant la fin du partenariat de sponsoring qui le liait au régime de Kigali jusqu’en 2028. La décision des bavarois intervenait après que des supporters de l’équipe eurent brandi une banderole dénonçant un accord qui «trahissait les valeurs» du club le plus titré d’Allemagne.
En Angleterre, le club londonien subissait, lui aussi, d’intenses pressions de ses supporters aussi bien que d’organisations citoyennes et de partenaires commerciaux révoltés par l’agression et les exterminations de masse dont le régime rwandais se rend coupable en RDC.
En réalité, «Visit Rwanda» croule sous les coups de butoir des dénonciations des crimes commis par Kigali dans la région des Grands Lacs, particulièrement en RDC.
J.N.