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IL ENCOURT UNE PEINE DE SERVITUDE PENALE A PERPETUITE : Lumbala refuse de mourir seul

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Roger Lumbala
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Le procès ouvert contre l’ancien chef de guerre congolais par la cour d’assises de Paris a bien démarré, mercredi 12 novembre 2025. Cependant, rien de décisif au terme de cette audience introductive qui a permis à Roger Lumbala d’annoncer les couleurs. En récusant tour à tour la composition et sa défense dans une posture plus ou moins théâtrale.

Le président du Rassemblement Congolais pour la Démocratie/National (RCD/N), poursuivi par la justice française en vertu du principe de compétence universelle pour des crimes de droit international commis en RDC par un ressortissant congolais a effectué sa première comparution mercredi dernier. Devant la cour d’assises de Paris, Roger Lumbala ne s’est pas présenté en victime expiatoire. L’ancien chef rebelle a récusé la composition chargée de l’instruction du dossier dès sa première prise de parole. Poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité, notamment des meurtres, des actes de tortures et des viols commis en 2002-2003, le Sénateur et ministre honoraire congolais a crânement contesté la légitimité de la cour au motif que l’ensemble de la composition ne maîtrise pas le dossier. «Je conteste l’ensemble de votre composition. Parmi les membres de la Cour, aucun n’est informé de la situation réelle de l’Etat. Avec un africain dans le box, ça ne vous rappelle pas les siècles passés ? Cela ne vous rappelle absolument rien ? Le monde du passé où les hommes politiques africains doivent être neutralisés, pour les empêcher de se défendre…», a-t-il déclaré, tentant de politiser les débats dès l’entame.

Néanmoins, cette affaire, dont l’enquête préliminaire a été lancée en 2016 avant d’aboutir à une interpellation formelle du prévenu en 2021 paraît autrement plus sérieuse. Plusieurs témoins doivent être entendus, dont ceux appelés à la barre par l’ancien chef de guerre. Roger Lumbala a, en effet, cité à comparaître ses anciens compagnons de guerre : Jean-Pierre Bemba, chef du groupe armé MLC et le général Constant Ndima. Ainsi que des membres de ce groupe qui est devenu un parti politique. Dans le cadre de l’entraide judiciaire internationale, l’ambassadeur français à Kinshasa avait formellement transmis ces demandes de comparution au gouvernement de la RDC, par l’intermédiaire des ministres Constant Mutamba et Guillaume Ngefa tout récemment. Mais aucune suite connue n’a encore été réservée à ses démarches.

La légitimité de la justice française contestée

La défense de l’ancien chef de guerre a, elle aussi, contesté la légitimité de la justice française et réitéré la demande d’extradition du prévenu. Me Tshibangu Kalala, un des avocats de Roger Lumbala, a déclaré que «ce procès est mal engagé. Nous contestons, au nom de notre client, la légitimité de la justice française à pouvoir mener cette procédure dans le cadre d’un procès juste, un procès équitable suivant les exigences en la matière du droit international de juger quelqu’un à 8.000 km qui n’a pas de témoins et d’avocat congolais qui maîtrise le sujet, qui peut éclairer la cour».

Le juriste congolais a également dénoncé ce qu’il présente comme un acharnement de la justice française, qui tient à juger son client malgré les demandes d’extradition du prévenu émises par la justice de son pays. Selon lui, la justice congolaise est bien en mesure de juger ou de poursuivre des infractions relatives aux crimes de guerre et autres commis sur son territoire. «Nous avons la justice congolaise qui fonctionne très bien aujourd’hui, il y a l’ancien président de la République par exemple qui vient d’être jugé et condamné pour trahison etc. Donc, lorsqu’on trouve des cas flagrants des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre, les juridictions congolaises aujourd’hui sont compétentes. L’État congolais a demandé l’extradition de Monsieur Roger Lumbala à deux reprises, je dirais même à trois reprises mais récemment au mois d’octobre le gouvernement congolais par le biais de la justice congolaise a demandé l’extradition de Monsieur Roger Lumbala vers le Congo pour qu’il soit jugé parce que la justice congolaise aujourd’hui, bien organisée et bien placée pour juger des crimes qui ont été commis sur le territoire congolais et dont les victimes sont des congolaises. On est en train de poursuivre Monsieur Roger Lumbala mais tous les témoins qu’il a cités à décharge aucun ne se trouve en France aujourd’hui alors que s’il était jugé au Congo les témoins allaient venir», a fait remarquer Me Tshibangu Kalala.

L’ancien chef de guerre récuse sa défense

Reprenant la parole, mercredi dernier devant la cour d’assises de Paris, Roger Lumbala a réitéré sa récusation de la justice française, non compétente pour le juger, selon lui. Mais l’ancien chef de guerre en a rajouté au théâtral en récusant également sa propre défense. «Je récuse mes avocats, je refuse d’être représenté par un autre avocat. Je refuse de comparaître devant cette cour et je demande à me retirer de la salle d’audience et de ne plus revenir. Faites la justice française comme vous voulez », avait-il déclaré. 

Mais les observateurs doutent de l’efficacité de la stratégie adoptée par Roger Lumbala, qui oscille entre la politisation des échanges et l’ostentation. Selon la loi française, les crimes pour lesquels l’ancien chef de guerre congolais est poursuivi sont prévus et réprimés par les articles 212-1, 213-1, 213-2, 121-6 et 121-7 du Code pénal français, ainsi que par les articles 689 à 689-11 du Code de procédure pénale. Le prévenu encourt donc une peine de réclusion criminelle à perpétuité qu’il ne convient pas de prendre à la légère.

Le procès ouvert mercredi dernier à Paris bénéficie de l’attention particulière d’organisations de défense des droits de l’homme, à l’instar d’Amnesty International, qui le présentent comme un procès historique et une étape cruciale vers la fin de l’impunité pour les crimes du genre commis en RDC. Ce n’est pas rien.

«Ce procès historique est l’occasion d’envoyer un message clair : ceux qui sont soupçonnés d’être pénalement responsables d’atrocités de masse en République démocratique du Congo se trompent s’ils pensent pouvoir se cacher à l’étranger et échapper à tout contrôle. Tous ceux qui commettent des crimes de droit international et de graves violations des droits humains en RDC doivent être tenus individuellement responsables», a déclaré à ce sujet, mardi 11 novembre, Vongai Chikwanda, directeur régional adjoint d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et Australe.

Tout est parti d’une campagne militaire en 2002

C’est une campagne militaire lancée en 2002 contre les territoires occupés par un autre mouvement politico-militaire, le RCD-K-ML (Rassemblement congolais pour la démocratie-Kisangani-Mouvement de libération) d’Antipas Mbusa Nyamwisi, qui propulse Lumbala et ses affidés sous les feux de la rampe. Mambassa, un territoire de l’Ituri situé sur la route de Beni-Butembo, est attaqué par les rebelles du MLC conduits par Ramsès Widdy Massamba et Constant Ndima. Les 25.000 habitants de la bourgade subissent des pillages en règle au cours de deux attaques demeurées mémorables en octobre 2002. Mais l’opération surnommée «Effacer le tableau» ne se limite pas à ces faits extra-armes. Des pygmées installés dans la forêt riveraine de Mambassa, ciblés par les rebelles, désertent leurs hameaux et s’abritent à Beni, plusieurs kilomètres plus loin. Ils ont été victimes de violences et de cannibalisme, rapportent-ils. L’affaire fait le tour du monde : les rebelles de Jean-Pierre Bemba et Roger Lumbala auraient tué et consommé de la viande de pygmées, révèlent-on en janvier 2003. Mais le dialogue intercongolais de Sun City pointe à l’horizon, et les priorités de l’heure sont plutôt au retour de la paix en RDC, pas au sort de quelques pygmées de Mambassa.

Roitelet d’Isiro gratifié

A l’issue du dialogue du pays de Nelson Mandela, Roger Lumbala, comme tous ses compères rebelles, sont gratifiés de strapontins ministériels. L’ancien roitelet d’Isiro se retrouve à la tête du ministère du Commerce extérieur sous le gouvernement dit 1 + 4 formé en avril 2003. Aux élections de 2006, il se présente à la fois à la présidentielle et à la députation nationale dans la circonscription électorale de Miabi au Kasai-Oriental où il se fait élire député national. Ses «affaires politiques» se portent plutôt bien, puisque l’ancien chef de guerre reconvertit est également sénateur. Mais pas pour longtemps.

En janvier 2013, l’ex-chef rebelle, ex-ministre, ex-député national et sénateur est annoncé à Bunagana, dans les rangs du M23 d’aussi triste mémoire que les RCD-Goma quelques années auparavant. Il est propulsé chef de délégation adjoint aux pourparlers entre le mouvement rebelle soutenu par le Rwanda et le gouvernement Joseph Kabila à Kampala. Mais, cette fois-ci, il n’y a pas de dialogue intercongolais, et le désormais tshisekediste pur-sang est contraint de végéter dans les rangs de l’opposition. Jusqu’en janvier 2021, lorsqu’il est interpellé en France pour «complicité de crimes contre l’humanité» commis en 2002. Le RCD-N et son chef sont accusés d’avoir commis des actes de cannibalisme à Mambassa. En novembre 2023, un juge d’instruction français rend une ordonnance de mise en accusation. Un procès aux assises est ordonné et fixé au 12 novembre 2025. Mambassa tient sa revanche. Les victimes sont soutenues par TRIAL International en collaboration avec la Fondation Clooney pour la justice. Les deux organisations oeuvrent en collaboration avec Justice Plus et Minority Rights Group, toutes parties civiles dans ce procès qui s’est ouvert mercredi dernier à Paris.

J.N.

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LE MAXIMUM 13 novembre 2025 13 novembre 2025
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