Le mouvement sportif congolais assiste, une fois de plus, à une tentative manifeste de manipulation orchestrée par le Comité de normalisation (CONOR) de la FECOFA, à travers une lettre signée par son président, Dieudonné Sambi Nsélé Lutu, datée du 8 avril 2025. Sous couvert d’un prétendu «climat malsain autour des élections», le CONOR appelle à une réunion de concertation avec plusieurs institutions d’État et organismes du football africain et mondial, dans le seul but de suspendre le processus électoral démocratique prévu les 17, 18 et 19 avril 2025.
C’est une supercherie grossière, une fuite en avant, une énième tentative d’un groupe devenu expert dans l’art de prolonger illégalement son mandat à la tête d’une institution déjà à l’agonie. Ce n’est pas à un comité transitoire, notoirement illégitime et hors-jeu, de remettre en cause le calendrier établi par les commissions compétentes. Sambi, déjà écarté du processus, n’a ni qualité, ni légitimité de convoquer qui que ce soit ni de faire ajourner une échéance électorale attendue de tous.
Le football congolais n’est pas une entreprise privée au service des intérêts obscurs de quelques individus tapis dans l’ombre. Le prétexte des tensions sur les réseaux sociaux ne saurait justifier l’arrêt d’un processus électoral piloté de manière autonome par la Commission électorale et celle de recours. Ce que Sambi et ses acolytes cherchent, c’est simplement repousser l’inévitable : leur départ.
Nous lançons un appel vibrant à toutes les forces sportives de la RDC : journalistes intègres, joueurs, dirigeants de clubs, supporters et amoureux du ballon rond – refusez ce sabotage en règle ! Le silence serait une trahison. Ce n’est pas au prix des CAN, du CHAN et d’autres compétitions continentales que nous devons vendre notre dignité sportive.
À l’Association des dirigeants de clubs de la RDC, levez le ton. Prenez vos responsabilités. L’heure n’est plus à l’observation silencieuse mais à l’action ferme. Refusez que l’histoire du football congolais continue à être écrite par des aventuriers du pouvoir sportif.
Les dates du 17, 18 et 19 avril 2025 doivent être maintenues, et tout recul serait une victoire des intérêts particuliers sur l’intérêt général. Il est temps de faire échec à cette mésaventure honteuse, à cette lettre sans fondement, qui ne vise qu’à repousser l’inéluctable.
Le football congolais a trop souffert. Il est temps d’en finir avec la dictature du provisoire.
Didier MBOKANDJA