Dans son rapport publié mercredi 12 mars 2025, Human Rights Watch (HRW) révèle les circonstances du meurtre de l’artiste musicien Delphin Katembo Vinywasiki dit Idengo Délcat, assassiné le 13 février 2025 dernier, par l’armée rwandaise venue en appui aux rebelles du M23/AFC.
L’organisation non gouvernementale internationale rapporte les informations impliquant directement les rebelles de l’AFC/M23 appuyés par l’Armée rwandaise dans ce meurtre. «Les témoignages audio et vidéo que Human Rights Watch a examinés indiquent que, lorsque des jeeps sont arrivées chez Delcat Idengo, ce dernier a tenté de s’enfuir et des hommes armés l’ont abattu», indique le rapport qui ajoute que «des experts médico-légaux indépendants ont conclu que Delcat Idengo semble s’être protégé la tête avec ses bras lorsqu’on lui a tiré dessus».
HRW rapporte, en outre, que le porte-parole de l’AFC/M23 Lawrence Kanyuka a confirmé que la rébellion avait bel et bien tué l’artiste assimilé à un militant du mouvement Lutte pour le changement (LUCHA). «On a interdit à la population de porter des insignes militaires. On l’a trouvé chez lui avec des insignes militaires lors d’une opération de ratissage», avait expliqué le porte-parole de l’AFC/M23 à HRW.
Par contre, le rapport stipule que «les informations concernant les vêtements que Delcat Idengo portait lorsqu’il a été tué sont contradictoires. Les médias ont rapporté que Delcat Idengo tournait un clip de musique lorsqu’il a été abattu. Certaines photos prises après le meurtre et diffusées sur les réseaux sociaux le montrent en pantalon de camouflage de style militaire; d’autres le montrent portant un pantalon blanc avec un drapeau congolais brodé. Cela suggère que quelqu’un a changé le pantalon de Delcat Idengo après qu’il a été tué. Aucune arme n’est visible sur les photographies», a-t-il conclu.
Il sied de rappeler que depuis son assassinat, le corps de l’artiste est toujours gardé à la morgue de Goma tandis que toutes les démarches entreprises par ses proches sont restées sans issue. Car, jusqu’à ce jour, la rébellion refuse de remettre la dépouille mortelle de l’illustre disparu à ses proches pour des obsèques dignes d’un artiste patriote engagé.
DBM