A l’issue d’une réunion sur l’agression du Rwanda contre la RDC jeudi 13 février 2025, le parlement européen a résolu de suspendre, avec 443 voix pour, 4 contre et 48 abstentions, l’accord UE-Rwanda sur les matières premières critiques. Dans un communiqué de presse sanctionnant cette rencontre, les eurodéputés appellent à une fin immédiate des violences, en particulier des massacres et de l’utilisation du viol comme arme stratégique de guerre.
Communiqué de presse
-L’occupation de Goma viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC
Les opérations humanitaires doivent reprendre immédiatement.
-Les responsables de crimes de guerre doivent être poursuivis.
-Soutien aux processus de paix de Luanda et de Nairobi.
– Le gouvernement rwandais doit retirer ses troupes du territoire de la RDC et cesser sa coopération avec les rebelles du M23; déclare le parlement.
Dans une résolution adoptée le jeudi 13 février, les députés européens condamnent fermement l’occupation de Goma et d’autres territoires dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) par les rebelles du M23 et les forces de défense rwandaises, qualifiant cette situation d’inacceptable violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.
Les députés européens dénoncent les attaques aveugles impliquant des armes explosives ainsi que les meurtres, les viols et autres crimes de guerre apparents dans les zones peuplées du Nord-Kivu par toutes les parties. Ils déplorent l’utilisation du travail forcé, du recrutement forcé et d’autres pratiques abusives par le M23 avec le soutien de l’armée rwandaise, ainsi que par les Forces armées congolaises (FARDC).
Situation humanitaire critique
Appelant à une fin immédiate des violences, en particulier des massacres et de l’utilisation du viol comme arme stratégique de guerre, le Parlement européen exhorte la RDC et le Rwanda à enquêter et à poursuivre les responsables de crimes de guerre, y compris les violences sexuelles, en vertu du principe de responsabilité du commandement.
Les députés européens soulignent également que toute attaque contre les forces mandatées par les Nations Unies est inexcusable et peut être considérée comme un crime de guerre.
Les députés européens sont extrêmement préoccupés par la situation humanitaire critique dans le pays et exigent la réouverture immédiate de l’aéroport de Goma et la création de couloirs humanitaires pour rétablir les opérations humanitaires dans l’est de la RDC.
Suspension immédiate du Mémorandum d’entente entre l’UE et le Rwanda
Le Parlement européen regrette que l’Union européenne n’ait pas pris de mesures appropriées pour résoudre la crise et faire pression sur le Rwanda pour qu’il cesse de soutenir le M23. Il appelle la Commission européenne et le Conseil à suspendre immédiatement le Mémorandum d’entente de l’UE sur les chaînes de valeur des matières premières durables avec le Rwanda, jusqu’à ce que ce pays cesse toute ingérence en RDC, y compris l’exportation de minéraux extraits des zones contrôlées par le M23.
Les députés européens demandent également à la Commission européenne, aux États membres de l’UE et aux institutions financières internationales de geler l’aide budgétaire directe au Rwanda jusqu’à ce qu’il permette l’accès humanitaire à la zone de crise et rompe tous les liens avec le M23.
La Commission européenne et les pays de l’UE devraient également cesser leur assistance militaire et sécuritaire aux forces armées rwandaises pour éviter de contribuer directement ou indirectement à des opérations militaires abusives dans l’est de la RDC.
Les députés européens s’inquiètent des conséquences de l’ingérence russe dans le conflit, ainsi que de la présence croissante d’acteurs chinois dans le secteur minier de la RDC et dans la région élargie, agissant sans respect des responsabilités économiques et sociales.
Soutien aux négociations de paix
Le Parlement européen salue le Sommet pour la paix conjoint de la SADC et de la CAE tenu à Dar-es- Salaam le 8 février 2025 et exprime son plein soutien aux processus de paix de Luanda et de Nairobi.
Les députés européens appellent tous les pays de la région des Grands Lacs, en particulier la RDC et le Rwanda, à poursuivre d’urgence les négociations dans ces cadres.