Donald Trump a remporté l’élection américaine, dépassant la barre des 270 grands électeurs, face à Kamala Harris. Il deviendra le 20 janvier 2025 le 47e président des Etats-Unis d’Amérique.
45-47, Donald Trump l’avait affiché clairement sur sa casquette rouge emblématique durant la campagne: il sera le 45ème puis le 47ème président des Etats-Unis. Selon les projections de CNN, il a dépassé le total de 270 grands électeurs, signifiant qu’il a bien remporté le scrutin. Trump a notamment fait la différence dans plusieurs Etats-clés, la Caroline du Nord, la Georgie et la Pennsylvanie. Mathématiquement, Kamala Harris ne pouvait plus le rattraper.
Une folle campagne
Huit ans après avoir créé la plus grande surprise politique moderne, Donald Trump se retrouve à nouveau à la Maison Blanche, s’étant une nouvelle fois affranchi de toutes les normes: une condamnation au pénal, quatre inculpations et deux tentatives d’assassinat le visant, une prévision de contestation de résultats si les choses n’allaient pas en son sens… Durant sa troisième campagne présidentielle, le candidat républicain aura survécu à tout.
Lâché par son propre camp après l’assaut mené par ses partisans contre le Capitole, le candidat de 78 ans a regagné en quatre ans une emprise totale sur le parti républicain.
Une marée d’Américains à casquettes rouges MAGA (Make American Great Again) – majoritairement blancs et plutôt âgés – étaient foncièrement convaincus que le milliardaire new-yorkais, qui a fait fortune dans l’immobilier, comprend leurs difficultés du quotidien mieux que personne.
Réseaux sociaux masculins et buzz
Le candidat républicain a dressé un tableau apocalyptique de l’Amérique, ravagée selon lui par une inflation galopante, des migrants qui «empoisonnent le sang du pays» et des démocrates «de merde». Donald Trump, qui sera le plus vieux président américain à prêter serment en janvier prochain, a misé beaucoup sur la mobilisation des jeunes hommes, dont il cultive le soutien à travers de courtes vidéos avec des champions de MMA sur TikTok, ou des déclarations provocatrices sur des podcasts. Dès ses premiers pas en politique, l’ancienne star de la téléréalité a joué la carte d’un candidat antisystème, volontiers outrancier, sans que cela ne lui nuise.
Comme quand, un mois avant la présidentielle de 2016, il a ressorti une vieille vidéo où l’on entend ce père de cinq enfants, nés de trois femmes différentes, se vanter d’utiliser sa célébrité pour «choper les femmes par la chatte». On lui prédit alors de perdre le vote des femmes. Cela ne se produit pas. Donald Trump se hisse à la tête des Etats-Unis dans un fracas inimaginable.
La dynamique n’était pourtant pas républicaine ces dernières années
Depuis la Maison Blanche, l’homme au physique imposant livre durant quatre ans le spectacle d’un président s’acquittant de toutes les conventions face à des Américains enthousiastes, médusés ou effrayés. Les quatre années de Donald Trump au pouvoir restent toutefois ternies par son incapacité à se faire réélire en 2020. Une défaite face à Joe Biden qu’il n’a jamais explicitement reconnue.
Pas non plus de «vague géante» républicaine promise par l’ex-président aux élections législatives de 2022. Son parti a même enchaîné les revers lors de référendums sur l’avortement, y compris dans des Etats très conservateurs.
Réélection congratulée
Kamala Harris, la challenger a appelé Donald Trump mercredi pour le féliciter de sa victoire à l’élection présidentielle, a indiqué un conseiller de la candidate démocrate. Tous deux ont «convenu de la nécessité d’unifier le pays lors de leur échange téléphonique», a affirmé le porte-parole du républicain.
Kamala Harris a publiquement reconnu sa défaite dans un discours mercredi devant ses partisans à Washington. «Nous devons accepter les résultats de cette élection. Nous aiderons Trump et son équipe dans la transition et nous nous engagerons dans un transfert pacifique du pouvoir. Le résultat de cette élection n’est pas ce que nous voulions, pas ce pour quoi nous nous sommes battus, pas ce pour quoi nous avons voté», a-t-elle déclaré, affirmant que la «lumière de la promesse de l’Amérique brillera toujours tant que nous n’abandonnons pas et que nous continuons à nous battre».
Le président Joe Biden a à son tour félicité Donald Trump avant de l’inviter à la Maison Blanche. Le dirigeant démocrate de 81 ans s’adressera à la nation pour évoquer les résultats de l’élection et la période de transition.
L’ancien président démocrate Barack Obama a aussi félicité Donald Trump pour sa victoire à l’élection présidentielle américaine. «Ce n’est évidemment pas le résultat que nous espérions», a-t-il déclaré dans un communiqué ajoutant que «vivre dans une démocratie, c’est reconnaître que notre point de vue ne l’emportera pas toujours».
Emmanuel Macron et Donald Trump ont échangé mercredi par téléphone. Pendant 25 minutes, ils ont parlé de leur «volonté d’œuvrer au retour de la paix et de la stabilité face aux grandes crises internationales en cours».
Le chef de l’Etat français «a souligné l’importance du rôle de l’Europe et a dit au président Trump qu’il était disposé à poursuivre cette conversation et à travailler ensemble sur ces dossiers», notamment l’Ukraine et le Proche-Orient, «quand il aura pris ses fonctions» fin janvier 2025, a ajouté l’Elysée.
Dans un communiqué de la présidence, le chef de l’Etat rd congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a adressé mercredi ses «vives félicitations» au président Donald Trump pour sa victoire à la présidentielle américaine de 2024. «Au nom du peuple congolais et en son nom propre, le chef de l’État congolais s’est déclaré prêt à collaborer avec celui qu’il considère comme le prochain président des États-Unis, soulignant l’importance de renforcer le partenariat stratégique entre Washington et Kinshasa, dans un contexte de relations bilatérales marquées par la coopération diplomatique et économique», pouvait-on lire.
Âgé de 78 ans, il est le premier président américain élu pour deux mandats non consécutifs depuis Grover Cleveland, élu pour la seconde fois en 1893.
J. MB