Le vice-premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, s’est soumis lundi 28 octobre dernier à ce bel exercice de redevabilité appelé «Briefing» aux côtés du ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya
Face à la presse, le Lihau a énuméré un certain nombre de performances, à priori, impressionnantes réalisées par son portefeuille dans le cadre non seulement de l’assainissement de la Fonction publique mais aussi et surtout pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des fonctionnaires de l’Etat.
Il a fait savoir que l’opération du nettoyage du fichier de la paie des agents et fonctionnaires de l’État dans la ville de Kinshasa a permis d’écarter plus de 337.000 personnes jugées irrégulières. «Nous sommes partis des listes déclaratives de 450.000 agents et fonctionnaires de l’État, et seulement 113.000 ont été certifiés réguliers, le reste du groupe est irrégulier et écarté du fichier», a-t-il révélé avant d’ajouter que «les agents et fonctionnaires écartés sont dans le droit de régulariser leur situation…sauf ceux qui sont dans la fraude, comme par exemple ceux qui utilisaient les numéros matricules de leurs membres de familles, etc.».
A l’en croire, les économies faites grâce à cette opération seront affectées à la rémunération des fonctionnaires qui travaillent de manière régulière, pour améliorer leurs conditions de travail et de vie.
Le vice-1er ministre en charge de la Fonction publique n’a pas lésiné sur les chiffres, il a laissé entendre que depuis sa nomination, 171.000 nouvelles unités ont été mécanisées. Dans le secteur de la Santé, 34.851 agents ont été alignés à la prime de risque; 15.000 agents ont été payés, et il y a eu réajustement de la rémunération de 5.177 médecins promus en grades par le chef de l’État pour la paie du mois d’octobre 2024. «De plus, la régularisation de la situation salariale de 91.117 agents de santé a été effectuée», a-t-il souligné.
En plus, Jean-Pierre Lihau a indiqué que près de 10.000 fonctionnaires seraient mis à la retraite d’ici fin de l’année. «Que ce soit pour le recrutement, la paie ou la retraite, tous les mécanismes sont mis en place pour parvenir à un service public mécanisé et efficace à travers l’ensemble du territoire national», a-t-il soutenu. Pour lui, l’objectif est de rendre l’administration publique efficace pour permettant aux Congolais de se réconcilier avec le service public.
Il a également mis en exergue l’importance d’un dialogue social constructif avec les bancs syndicaux qui sont des partenaires sociaux du gouvernement, pour garantir la paix sociale dans le pays. «Je crois que les Congolais sont conscients des efforts que nous déployons pour améliorer les conditions salariales des fonctionnaires de l’État», a-t-il fait remarquer en mettant un point d’honneur sur l’optimisation de la redistribution des richesses de l’État.
Cependant, les efforts du vice-1er ministre sont dilués par des facteurs notamment conjoncturels. Le gouvernement dont il est membre a sa part de responsabilité. La dévaluation de la monnaie nationale, le Franc congolais, avec son corollaire naturelle qu’est la perte du pouvoir d’achat, notamment des fonctionnaires, a pour effet de miner sensiblement des efforts consentis. L’augmentation des salaires des fonctionnaires (fixés et payés en FC) sur papier se révèle quasiment être une baisse dans la vraie vie. D’où d’ailleurs la grogne.
Par ailleurs, à considérer les récentes révélations faites par la Cour des comptes sur l’exécution du budget 2023, l’on se rend compte qu’il y a un sérieux souci de définition des priorités et d’équité dans les dépenses publiques. Le paiement des dettes intérieures a, à lui seul, englouti 51% du budget. La bonne gouvernance est donc un des grands défi notamment dans la lutte pour l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des agents et fonctionnaires de l’Etat au risque de voir toutes les réformes s’évanouir.
OP