Une semaine après la 5ème réunion ministérielle entre la RDC et le Rwanda sous médiation angolaise à Luanda, les 12 et 13 octobre 2024, les troupes rwandaises et leurs affidés du M23 ont pris, à deux reprises, le contrôle de Kalembe en territoire de Walikale (Nord-Kivu). Dimanche 20 octobre, Kalembe, situé à 35 km de la zone minière de Pinga est tombée après d’intenses affrontements entre avec la phalange de Paul Kagame et les Wazalendo. Avant d’être réassiégé, lundi 21 octobre, puis de retomber aux mains des assaillants mardi 23 octobre dans la journée. Illustration si besoin en était, du fait que Paul Kagame, le Hitler africain, ne renonce pas à son rêve hégémoniste.
Pourtant, samedi 19 octobre 2024, le président angolais Joao Lourenço avait eu des conversations téléphoniques avec ses homologues de la RDC et du Rwanda sur la mise en oeuvre du cessez-le-feu à l’Est de la RDC. Le n°1 angolais avait abordé avec Félix Tshisekedi et Paul Kagame les derniers développements des efforts en cours du processus de Luanda ainsi que des prochaines étapes visant à trouver une solution durable à la crise qui secoue la partie orientale de la RDC, selon la diplomatie angolaise. Sans parvenir à dissuader Kigali de réactiver ses troupes d’invasion pour de nouvelles conquêtes territoriales à visées économiques avérées.
Lundi 21 octobre 2024, Luanda a condamné l’attaque de Kalembe par l’armée rwandaise. «Cette action représente une violation flagrante des principes et de l’esprit des recommandations et décisions de la réunion ministérielle du 30 août 2024», selon le communiqué publié par le ministre angolais des Affaires étrangères qui démontre que la médiation n’a eu aucun effet sur Kigali et ses proxys.
Pourtant, à la différence de la 4ème réunion ministérielle tenue en septembre dernier à Luanda, qui s’était terminée sans le moindre communiqué final, la 5ème réunion, tenue le 12 octobre 2024 avait laissé poindre une petite avancée. En effet, selon l’Agence angolaise de presse (Angop), la RDC et l’Angola ont «validé» les activités et les responsabilités définies dans le Plan harmonisé pour la neutralisation des FDLR et le désengagement des forces. A cet effet, la facilitation angolaise a été chargée de préparer un concept opérationnel tenant compte des préoccupations des uns et des autres avant le 26 octobre courant, et de convoquer une réunion d’experts le 30 du même mois à Luanda pour l’examiner.
Plan harmonisé
Si la délégation rwandaise a réitéré son soutien au Plan harmonisé conformément au rapport d’experts présenté à la réunion ministérielle de septembre à Luanda, la délégation rd congolaise a, pour sa part, rappelé sa position concernant l’exigence de la simultanéité et la concomitance des opérations de désarmement des FDLR d’une part et de retrait des troupes rwandaises de la RDC d’autre part, ce qui, contre toute attente, semble inacceptable pour l’homme fort de Kigali engoncé dans ses extravagantes lubies expansionnistes.
Selon le compte-rendu de la 5ème réunion ministérielle, les ministres ont également passé en revue les derniers événements survenus depuis septembre 2024 et se sont engagés à respecter le cessez-le-feu du 4 août dernier. De même qu’ils ont convenu de continuer à travailler sur les questions de sécurité en suspens, contenues dans le projet d’accord de paix proposé par le facilitateur angolais.
Pas encore d’accord formel entre la RDC et le Rwanda, donc. Seulement une entente sur les désaccords. «Par rapport au processus (de Luanda, ndlr), à la dernière rencontre qui a eu lieu, les deux parties ont fait un pas important dans la reconnaissance de leurs griefs mutuels», a expliqué à ce sujet, jeudi 17 octobre à Bruxelles, Thérèse Kayikwamba, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères de la RDC. C’est l’importance de ce pas qui est systématiquement torpillé par un Kagame incapable de se départir de son utopie d’espace vital dans une partie du Kivu en RDC.
Efforts torpillés
Plusieurs jours avant l’assaut et l’occupation de Kilembe, Kagame a engagé Olivier Nduhungirehe, son dernier Hutu de service, dans une véritable campagne de sape de la réunion de Luanda. Fils de Jean-Chrysostome Nduhungirehe, un ministre du réputé génocidaire ancien président Juvénal Habyarimana, et frère aîné de Janvier Nduhungirehe, assassiné par le FPR de Kagame devant la maison familiale à Kichukiro en avril 1994, le Hutu Olivier Nduhungirehe, désormais ministre des Affaires étrangères de Kagame semble obsédé par la nécessité de hurler avec les terroristes-extrémistes Tutsi. Sans doute dans l’espoir de mériter leur protection. Il a tôt fait de relativiser avec des propos acerbes les maigres progrès de Luanda 5 en publiant sur son compte X les 3 points qui, selon son entendement, seraient décisifs pour résoudre le conflit de l’Est de la RDC : (i) Un dialogue politique direct entre Kinshasa et le M23 sur les ‘‘causes profondes’’ de la crise (discours de haine, marginalisation historique, discrimination et persécution des Tutsi congolais); (ii) Neutralisation ‘‘de bonne foi’’ des génocidaires qui seraient intégrés dans l’armée congolaise avec leur idéologie du génocide dans toute la région ; (iii) Invitation des pays africains qui ont fourni des troupes pour combattre aux côtés des FARDC (Burundi, SAMIR/MONUSCO) ainsi que des mercenaires européens déployés ‘‘en violation du droit international’’ (sic !) à réfléchir deux fois avant de se rendre en RDC.
Selon l’entendement du nouveau Hutu de service, rongé de peur à l’idée de connaître le sort de la plupart de ses prédécesseurs comme Seth Sendashonga et Pasteur Bizimungu, n’hésite plus à dire une chose et son contraire. Pour lui, la présence des troupes rwandaises au Congo ne serait qu’un «dispositif défensif» du … territoire du Rwanda et non plus des minorités rwandophones au Congo. En matière de sophisme, on a vu mieux.
Ainsi donc pour Kagame, l’occupation des zones minières du Congo serait justifiée par par la nécessité de défendre son pays menacé par on ne sait quoi.
De fait, cette justification rwandaise de l’agression de la RDC laisse transparaître des traits d’un cynisme arrogant qui ne sont pas sans rappeler un certain Adolf Hitler, le Führer de l’Allemagne nazie qui présentait l’Autriche, la Tchécoslovaquie, ou la Pologne occupées comme «des territoires de l’Europe nouvelle à protéger contre le bolchevisme». L’homme que l’Occident continue à porter à bout de bras depuis une trentaine d’années n’a jamais autant mérité le surnom d’Hitler africain que lui a donné Félix Tshisekedi.
«Ce processus de Luanda prend trop de temps. Je l’ai dit au Conseil de sécurité. Pour commencer une guerre, il faut juste un pays mal intentionné. Mais pour trouver la paix, il faut au moins deux pays bien intentionnés. Et c’est un processus qui prend du temps à cause de Kagame», expliquait le 17 octobre 2024 à la communauté congolaise à Bruxelles, Thérèse Kayikwamba.
J.N. AVEC LE MAXIMUM