selon les études scientifiques que j’avais menées à la BCC quand j’étais gouverneur de l’Institution d’Emission, les pays qui étaient confrontés à l’objectif de de-dollarisation et qui avaient réussi avaient connu entre 10 et 15 ans de stabilité de leur monnaie nationale.
Lorsque le gouvernement Matata avait pris la décision de de-dollariser l’économie, je n’étais pas pour car je n’avais stabilisé le FC autour de 910-920 FC que pendant 5-7 ans. L’avenir me donna raison puisque le gouvernement n’avait réussi qu’à imposer l’affichage des prix en francs congolais. L’affichage des prix peut changer semaine après semaine si pas au jour le jour.
La longue période de 10-15 ans selon les études permet à une population donnée d’avoir suffisamment confiance en sa propre monnaie et de ne pas recourir aux devises étrangères, en l’occurrence le dollar.
N’oublions pas que nos dépôts bancaires sont à 90-95 % constitués en USD. Les transactions en ligne et électroniques que j’avais introduites en 2010 (ATM, cartes de crédit et débit, Airtel Money, Tigo Cash devenu Orange Money et M-Pesa) se font en USD proportionnellement aux dépôts en banques.
Si les transactions dans les magasins à travers les terminaux de paiement électronique (TPE), un moyen de paiement complémentaire, se font théoriquement à concurrence de 13 % selon la BCC, rien d’étonnant par rapport aux dépôts en banque. Les paiements par M-Pesa et consorts tout comme les ATM sont programmés pour se faire soit en USD soit en CDF. Mais le choix de la clientèle se porte à 90-95 % sur les dollars.
Le vrai problème d’aujourd’hui c’est la stabilité du taux de change et des prix et non pas les paiements en USD à travers les TPE. Il faut s’y attaquer à travers une politique budgétaire conduite en synergie avec une politique monétaire capable de lisser les éventuels excès budgétaires. On parle très souvent du besoin de diversification de l’économie pour régler les maux liés à l’instabilité monétaire.
Cette diversification ne peut se faire qu’avec un bon climat des affaires qui encourage les privés à produire localement, transformer localement, consommer localement, épargner et investir localement ainsi qu’engager localement pour donner de l’emploi aux jeunes, hommes et femmes.
Hon. Jean-Claude Masangu Mulongo