Conclu à l’époque du président Joseph Kabila Kabange, le contrat chinois est apparu comme une farce de mauvais goût dans la mesure où il faisait la part trop belle à la partie chinoise au grand dam de la RDC.
Les fins limiers de l’Inspection générale des Finances, sous la direction de Jules Alingete ont bataillé pour aboutir aux mesures correctives tant attendues.
Le gouvernement chinois a été amené à signer un autre contrat jugé «bon, correct et extraordinaire» par l’Inspecteur général, chef de service Jules Alingete lui-même, de même que par la Sicomines.
Cette restitution faite par de l’IGF a eu lieu vendredi dernier à Kinshasa devant la presse. Au nombre des points à retenir, il y a les 7 milliards USD réservés à la construction des routes.
Selon le patron de l’IGF, le contrat chinois est maintenant à sa place. Pour l’année 2024, il est prévu 1,2% de royalties sur le chiffre annuel de Sicomines en faveur de la RDC. La centrale électrique de Busanga sera cogérée grâce aux 40% des parts prévues pour la RDC. La commercialisation sera assurée par la Gécamines pour le Congo à raison de 32% de la production de la Sicomines. «La Sicomines devra financer les infrastructures en RDC en terme de routes nationales à hauteur de 7 milliards de dollars américains. Cette somme sera débloquée par tranches de 324 millions de USD chaque année. Pour l’exercice 2021, le montant est porté à 624 millions de dollars américains», a indiqué Jules Alingete Key qui a précisé que le prix de référence fixé à 324 millions USD pourra être revu à la hausse ou à la baisse selon que le cuivre connaîtra une tendance haussière ou baissière.
Il convient de rappeler que le 15 février 2023, l’IGF avait publié les conclusions de son rapport d’audit sur demande du président Félix Tshisekedi en rapport avec la convention de 2008 entre la Gécamines et le Groupement des Entreprises Chinoises (GEC) qui a été à la base de la création de l’entreprise Sino-congolaise des mines (Sicomines). La Chine était devenue, à partir de cet accord le destinataire nº1 des exportations minières congolaises. Pour l’IGF, le gouvernement devait négocier le contrat minier afin d’ajuster et équilibrer les devoirs et avantages des deux parties et les conformer à la valeur de leurs contributions respectives. Le motif en est le méga-deal sinon le contrat du siècle «ressources naturelles contre infrastructures» signé avec la Chine en 2008 qui n’a guère profité à la RDC.
On sait que l’IGF avait révélé que la Sicomines n’a, à ce jour, investi que 822 millions USD dans les infrastructures alors que les entreprises chinoises ont déjà encaissé 10 milliards USD de bénéfice. «Les entreprises chinoises ont déjà encaissé un gain évalué à près de 10 milliards de USD tandis que la RDC n’a bénéficié que 822 millions de USD en terme d’infrastructures», pouvait-on lire dans le rapport de l’IGF. «Un déséquilibre criant a été constaté. Un bradage, sinon une dilapidation de nos minerais du fait de certains fils égarés de notre pays qui ont accompagné les entreprises chinoises dans cette œuvre macabre contre notre pays», avait déploré l’IGF en exigeant un investissement immédiat d’un milliard USD par la Sicomines en plus d’un engagement à ce que la main-d’œuvre des projets d’infrastructures soit congolaise à 50%.
Ce même rapport renseigne que l’IGF avait exigé 17 milliards USD d’investissements supplémentaires dans les infrastructures selon cet accord en vertu duquel les groupes chinois synohydro corporation et China Railway Engineering corporation ont accepté de construire des infrastructures (routes, ponts, hôpitaux, fournitures d’eau potable…) en échange d’une participation de 68% de parts dans la Sicomines, une entreprise spécialisée dans l’exploitation du cuivre et du cobalt en accord avec la Gécamines.
Lors de la signature du contrat du siècle, les investisseurs chinois se sont décidés de verser 3 milliards USD à des projets d’infrastructures mais l’IGF a tenu à ce que cet engagement soit porté à 20 milliards USD pour refléter la vraie valeur des concessions minières concernées de la Gécamines.
On rappelle qu’à Davos, lors du Forum économique mondial, le président Tshisekedi a reconnu que les chinois ont gagné beaucoup d’argent et beaucoup de profit grâce à ce contrat. En guise de conclusion, il avait déclaré que «Maintenant, notre besoin est simplement de rééquilibrer les choses, de manière à ce que cela devienne un partenariat gagnant – gagnant», tel est le souhait du gendarme des Finances en RDC.
Le Maximum