Qui en veut à Laetitia Bena Kabamba, commissaire générale en charge de l’Environnement et aménagement de la ville de Kinshasa, elle qui pilote deux grands projets d’assainissement de la ville province de Kinshasa ? Selon Me Jean-Richard Tshibanda Nduba, coordonnateur de la sous-commission permanente en charge des droits civils et politiques qui s’est autosaisi de ce cas, c’était le 15 septembre 2023 dans les après-midi, que des gens à mains armés ont tiré sur le véhicule de la commissaire général en charge de l’Environnement et aménagement de la ville de Kinshasa. «C’est juste après qu’elle rentrait chez elle, après une journée de travail, qu’elle a reçu un appel lui demandant de retourner à la Gombe pour traiter quelques dossiers. Par reflexe, son assistante lui a proposé de retourner en ville s’enquérir de quoi il s’agissait. Arrivé au niveau de Kitambo, précisément au croisement des avenues Basoko et OUA, sa Jeep a été attaquée par les gens à mains armées non autrement identifiés qui ont demandé : ‘‘aza wapi ?’’(où est-elle ?). Heureusement, elle n’était pas dans la jeep. C’est ainsi que l’assistante s’eswt échappée en rampant alors que le chauffeur a été blessé par des impacts de balles. Le même soir, par reflexe, elle n’est pas rentrée chez elle mais a appris qu’il y avait des gens armés qui avaient barricadé l’avenue et en contrôlaient l’entrée. Présentement, elle est en mission de service en Turquie pour finaliser le contrat d’assainissement de la ville de Kinshasa», renseigne-t-il.
Quelles sont les raisons de cette attaque?
En attendant la fin des enquêtes, Me Jean-Richard Tshibanda explique avoir découvert qu’il y a deux projets sur l’assainissement de la ville de Kinshasa qu’elle pilote qui intéressent certaines personnes. «Elle a arraché un contrat avec la société américaine qui va investir avec une enveloppe de 950 millions de dollars. Cette société avait exigé une garantie de 6 millions de dollars Us. Comme le gouvernement provincial n’avait pas de moyens, il a réussi l’appui du Gouvernement national. Le chef de l’Etat s’est impliqué et a instruit le ministre des Finances pour débloquer la situation. Celui-ci a ouvert un compte pour ce projet», précise Me Jean-Richard Tshibanda.
De la même manière pour la société turque qui a déjà quelques engins sur place à Kinshasa. Lorsque le président turque est arrivé en RDC, il avait constaté que la ville de Kinshasa était sale et il a parlé au président de la République d’une société qui pouvait aider son pays à assainir la ville. Comme Félix Tshisekedi savait que le gouverneur de la ville était sur ce projet-là, il lui en a également parlé et il s’est avéré que c’était la même société, celle à laquelle faisait allusion le président turque et que ladite société avait même sollicité une garantie de 17 millions USD. Le gouvernement central a, une fois de plus, disponibilisé cet argent.
Pour l’instant, Laetitia Bena Kabamba est en mission à Istanbul où elle doit finaliser ce projet. Elle a déjà obtenu 102 engins qui vont aider à balayer et traiter les déchets. L’ensemble de ces deux projets va générer 35.000 emplois.
Quel lien entre l’agression et les projets?
A cette question, Me Jean-Richard Tshibanda Nduba affirme qu’il y a une mauvaise pratique chez nous, qui s’est enracinée dans les habitudes, celle du détournement des deniers publics. Comme ces deux sociétés vont brasser beaucoup d’argent, on estime qu’il y a des gens animés de mauvaise foi et qui ne veulent pas de ces deux entreprises. Malheureusement, les pourfendeurs estiment que c’est Laetitia Bena Kabamba va s’enrichir à travers ces projets, d’où, il faut l’éliminer. Pourtant, ce sont des projets qui tiennent à cœur le président de la République et lorsque l’environnement est insalubre, cela occasionne des maladies et il est de la responsabilité des autorités d’y trouver une solution.
Aussi faut-il marteler sur le fait qu’au regard de l’importance de ces projets, Bena Kabamba, mérite d’être protégée.
JM