Les eaux souterraines de forages consommées sans être traitées dans des quartiers périphériques de Kinshasa constituent une source de contaminations microbiennes par des germes pouvant causer des maladies d’origine hydrique, selon le chercheur congolais Michel Kapembo Lufuluabo, professeur en sciences chimiques à l’université de Kinshasa (UNIKIN), cité par l’ACP. «Les eaux souterraines de forages ou de puits et de sources aménagées et non aménagées que consomment la majorité de la population vivant dans des quartiers périphériques de Kinshasa sont une source de contaminations microbiennes. Ces eaux contiennent des microbes dont les germes peuvent causer des maladies d’origine hydrique ou diarrhéiques telles que le choléra», a-t-il affirmé avant de précisé : «nousavons effectué une étude dans 5 communes de Kinshasa, à savoir Mont Ngafula, Lemba, Selembao, Bumbu et Kimbanseke, dans le quartier Esanga, et dans la province du Kasaï, plus précisément à Tshikapa. Les analyses effectuées sur ces eaux souterraines de Kinshasa ont révélé la présence des groupes de germes chéricha colis, pseudomonases, des germes aérobiques mesophiles et des coliformes totaux qui, chacun, renseigne sur un type de contamination».
Selon les normes de l’OMS, dans les eaux de consommation on doit avoir zéro unité de colonie de germes chericha colis par 100 ml d’échantillon d’eau analysé, sinon l’eau est impropre à la consommation. Dans ces eaux souterraines analysées au cours de cette étude, il y avait la présence de ces germes, a soutenu le chercheur. «Nous avons évalué la qualité physico-chimique et microbiologique des eaux souterraines. Après analyses, nous avons trouvé des problèmes liés à la qualité de ces eaux et avons proposé un traitement pour solutionner ces problèmes. D’une manière générale, les eaux de forages n’avaient pas des problèmes du point de vue physico-chimique par rapport aux normes. Mais du point de vue microbiologique, nous avons trouvé des problèmes de contaminations par des germes qui entraînent ce que nous appelons les maladies hydriques ou des mains sales. Pour résoudre le problème, nous avons préparé une solution sursaturée de sel de cuisine qu’on a utilisé dans une cellule électrochimique appelée Nanowater pour 80ml d’eau salée avec le courant électrique d’une source de 5v USB par électrolyse en 22 minutes et nous avons obtenu une solution d’hypochlorites de sodium pour traiter cette eau», a-t-il expliqué avant de recommander «qu’une analyse de chaque puits et forage soit effectuée par les experts afin de désinfecter ou de traiter ces eaux pour éviter les maladies au sein de la population et qu’un certificat d’analyse soit octroyé pour s’assurer de la qualité de l’eau dans chaque point d’eau servant la population».
Le professeur Michel Kapembo Lufuluabo est docteur en sciences chimiques de la faculté des sciences de l’université de Kinshasa. Il effectue des études dans le domaine des eaux et environnement.
MK