Le taux directeur de la Banque centrale du Congo (BCC) a été relevé de 14% par son comité de politique monétaire (CPM). Il passe de 11% à 25%, indique un communiqué de cette institution bancaire. «Le comité de politique monétaire a pris cette décision lors d’une réunion en séance extraordinaire mardi 8 août 2023, afin de resserrer davantage la politique monétaire, neutraliser tout excès de liquidité, et mieux soutenir la stabilité macroéconomique», précise la source citée par l’ACP.
Selon le document, ce relèvement est consécutif à la persistance des tensions inflationnistes externes et internes. Ladite réunion a été donc consacrée à l’évolution récente sur les marchés de change et des biens et services, dans le contexte économique général actuel, au niveau national et international.
A en croire ce communiqué, le CPM a noté qu’au cours de ce troisième trimestre de l’année 2023, l’environnement économique national est marqué par une accentuation des pressions sur le taux de change et l’inflation. «Dans un contexte plutôt tendu, l’inflation et la dépréciation du franc congolais se sont accélérées, particulièrement à mi- juillet», souligne-t-on dans le texte qui relève également qu’à l’instar de la situation dans les autres pays de la sous-région, ces perturbations continuent d’être tirées par l’impact sur les partenaires commerciaux de la RDC, des chocs extérieurs liés notamment à la guerre en Ukraine.
Economie nationale affectée
Par ailleurs, le CPM dans son communiqué indique que l’économie nationale étant très dépendante des importations, est fortement affectée par ces développements extérieurs négatifs dont l’impact est renforcé par celui d’importants chocs internes qui affectent la RDC, y compris la guerre à l’Est du pays qui continue d’exercer de fortes pressions sur le budget de l’État.
Les perspectives économiques mondiales pour le reste de l’année, soutient le CPM, sont marquées par des incertitudes importantes, dues à l’intensification des fragmentations géopolitiques et aux répercussions de la poursuite de la guerre en Ukraine, qui pourraient affecter négativement l’activité économique mondiale, et se traduire par une inflation importée plus importante.
C’est au 19 juin dernier que le CPM en séance ordinaire avait décidé de faire passer le taux directeur de 9% à 11% et du coefficient de la réserve obligatoire de 0% à 10%. Il s’était aussi montré prêt à mettre en œuvre toutes autres mesures nécessaires à la préservation de la stabilité des prix et du cadre macroéconomique.
Les taux directeurs des banques sont les taux d’intérêt à court termes fixés par les banques centrales. Ces dernières les utilisent pour piloter leur politique monétaire et par conséquent, contrôler la masse monétaire et réguler l’activité économique de leurs pays.
JO