La devise nationale s’est appréciée de 15% face au billet vert. Ceci est due naturellement aux mesures prises par le gouvernement, via le ministre des Finances, pour stabiliser la monnaie locale. Il s’agit, notamment, des interventions de la Banque centrale du Congo sur le marché et de la politique des réserves obligatoires des banques auprès de la BCC. Ce qui, en fait, n’est que la matérialisation des orientations données par le chef de l’État au cours de la dernière rencontre avec tous les intervenants du circuit économique en RDC.
C’est sans doute la fin de la surchauffe sur le marché de change où 1 USD se change à 2.200 Fc, au maximum 2.250 Fc contre 2.600 Fc il y a quelques jours. L’appréciation de 15% de la monnaie locale face à la devise américaine n’est pas le fruit du hasard. Il s’agit, en effet, de l’incidence positive des mesures gouvernementales prises pour faire reprendre à la monnaie locale sa vitalité.
Pour rappel, le chef de l’Etat, préoccupé par la situation du franc congolais sur le marché de change par rapport aux devises étrangères et ses conséquences sur le pouvoir d’achat de la population, a réuni, le 17 juillet au Palais de la Nation, les membres du gouvernement, le président du Conseil Economique et Social, l’inspecteur général-chef de service de l’Inspection générale des Finances (IGF), les présidents de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et de l’Association congolaise des Banques. Cette rencontre a débouché sur des mesures urgentes visant à refaire la santé de la monnaie nationale. Parmi ces mesures, il y a la poursuite, par la Banque centrale du Congo, des interventions vigoureuses et régulières sur le marché de change en mettant à la disposition de celle-ci les devises étrangères prélevées sur, notamment, les réserves de change.
De plus, il y a la consolidation de la gestion rigoureuse des finances publiques, notamment par la limitation des dépenses publiques à celles qui sont prioritaires et essentielles, en privilégiant la procédure normale de la chaîne de la dépense publique ainsi que l’interdiction du paiement des dépenses publiques en espèces aux guichets de la Banque centrale du Congo.
C’est donc un pari gagné pour Félix Tshisekedi, aidé dans cette tâche par le ministre des Finances qui a bien joué sa partition en obtenant l’accompagnement sincère, notamment, de l’Association congolaise des Banques (ACB) pour encaisser désormais les impôts et taxes en franc congolais.
Pour rappel, au-delà des interventions de la Banque centrale du Congo (BCC) sur le marché, c’est surtout des mesures structurelles qui sont désormais d’application. Le gouvernement, a corsé la politique des réserves obligatoires des banques auprès de la BCC. Ce qui a pour effet de stabiliser une partie de leurs dépôts en francs congolais. Mais cette mesure n’a pas suffi pour calmer la situation sur le marché de change. Nicolas Kazadi a ajouté une autre mesure : celle exigeant le paiement de l’impôt exclusivement en monnaie nationale. Avec la coïncidence de l’échéance fiscale de fin juillet, la demande de la monnaie locale a explosé et cela a entraîné le taux de change à la baisse, soutient-on dans les milieux économiques.
En réalité, les efforts fournis par Nicolas Kazadi afin de maîtriser le taux de change ne datent pas d’aujourd’hui. On se souvient qu’en octobre 2021, le ministre des Finances avait déjà préconisé la fin des paiements en cash au guichet de la BCC. Cependant, cette réforme a été butée à une certaine résistance. Sa mise en œuvre ayant bénéficié, à ce jour, de l’appui total du président de la République et de tout le gouvernement, il y a lieu d’espérer que ce retour à la norme consolide les efforts de stabilisation de la monnaie nationale. D’ailleurs, au niveau de la présidence de la République, on annonce que le chef de l’État continuera à veiller à la stricte application des mesures prises pour renforcer la monnaie locale face aux devises étrangères afin de préserver le pouvoir d’achat de la population congolaise.
PK