Le président turc sortant, Recep Tayyip Erdogan, a remporté le second tour de l’élection présidentielle qui s’est tenue dimanche, a annoncé la commission électorale turque.
La quasi-totalité des bulletins ont été dépouillés avec 52,14 % des voix pour Erdogan et 47,86 % pour Kemal Kiliçdaroglu, a précisé la commission.
Son parcours
Diplômé de l’université de Marmara, il est joueur de football semi-professionnel
entre 1969 et 1982.
En parallèle, il s’engage en politique au sein du Parti du salut national. Élu maire d’Istanbul en 1994 sous les couleurs de la formation islamiste Parti de la prospérité, il perd son mandat quatre ans plus tard, lorsqu’il est emprisonné quelques mois pour avoir lu un poème du nationaliste turc Ziya Gökalp.
En 2001, avec Abdullah Gül, il fonde l’AKP, qui ne s’affiche pas comme islamiste et qui obtient l’année suivante la majorité absolue à la Grande Assemblée nationale. Mais Erdoğan étant toujours interdit d’exercer des fonctions politiques, c’est Abdullah Gül qui prend dans un premier temps la tête du gouvernement.
Devenu 1er ministre en 2003 après une élection législative partielle lors de
laquelle il est élu député, Recep Tayyip Erdoğan fait amender à deux reprises la
Constitution, en particulier pour que le chef de l’État soit élu directement par les citoyens, réforme l’économie nationale en investissant notamment dans les infrastructures et prône l’adhésion de la Turquie au sein de l’Union européenne.
Il bénéficie d’une solide majorité parlementaire, confirmée lors des scrutins
législatifs de 2007 et de 2011. Malgré des débuts libéraux, le régime qu’il fait
émerger est considéré comme étant autoritaire voire dictatorial ; il fait notamment réprimer un mouvement protestaire en 2013. Il est également contesté pour des soupçons de corruption et pour sa gestion du conflit kurde.
Après avoir été plus de onze ans à la tête du gouvernement, il devient en 2014 premier président de la république de Turquie élu au suffrage universel direct, succédant à Gül. L’AKP perd cependant la majorité absolue aux élections législatives de juin 2015, mais la regagne à celles de novembre suivant.
La tentative de coup d’État militaire de 2016 renforce la position d’Erdoğan et conduit à des purges de masse ainsi qu’à la mise en place de réformes sécuritaires et d’un référendum constitutionnel, après lequel il reprend la présidence de l’AKP. Sa politique étrangère est alors décrite comme néo-ottomane et impérialiste, le conduisant à s’éloigner de l’Occident et à s’impliquer notamment dans la guerre civile syrienne.
Réélu à l’issue de l’élection présidentielle anticipée de 2018, il inaugure un régime présidentiel. Il réduit l’indépendance de la Banque centrale pour mener une politique monétaire non conventionnelle, ce qui engendre une forte inflation et une importante dépréciation de la livre turque. Briguant un troisième mandat à l’occasion du scrutin présidentiel de 2023, il apparaît affaibli par sa gestion des conséquences de séismes ayant coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes, par la crise économique en cours et par le maintien de millions de réfugiés syriens sur le territoire turc ; il arrive néanmoins en tête du premier tour. Il est réélu avec 52,1% des voix au second tour.
Avec Agences