Les données personnelles sont devenues un enjeu stratégique de taille sur un continent africain en pleine numérisation. L’Angola est l’un des 18 pays africains qui disposent déjà d’une autorité de protection des données.
L’Agence angolaise de protection des données (APD) a annoncé avoir infligé une amende de 150.000 USD à Africell Angola pour violation de la Loi sur la protection des données personnelles (LPDP). Il est reproché à l’opérateur télécoms d’avoir collecté les données personnelles de ses abonnés sans autorisation préalable de l’APD. «L’ opérateur de communications électroniques a collecté diverses catégories de données personnelles telles que le nom de la personne concernée, le numéro de téléphone, l’adresse, le sexe, l’âge, les intérêts, les données de carte de crédit ou de débit, les données bancaires et autres informations de paiement, les intérêts et préférences, les données de localisation, les heures de passage et de réception des appels, y compris le document d’identification», explique l’APD dans un communiqué.
Selon les textes en vigueur en Angola, le non-respect de l’obligation de notification à l’APD est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 450.000 USD. Toutefois, Africell a bénéficié de quelques circonstances atténuantes notamment son intention manifeste et immédiate de se conformer à la LPDP; l’absence d’antécédents; le fait de ne pas avoir tiré d’avantages économiques des données collectées illégalement…
La mesure coercitive prise par l’APD illustre l’importance que le gouvernement angolais accorde à la protection des données à caractère personnel de ses citoyens dans un contexte de transformation numérique accélérée où un volume important de données personnelles est produit à chaque instant. Un rapport d’Ecofin Pro intitulé «Données personnelles : l’enjeu stratégique d’une Afrique de plus en plus numérisée», indique que ces données représentent des actifs stratégiques et peuvent être exploitées pour le développement socioéconomique et la sécurité, entre autres. Raison pour laquelle elles ne peuvent être laissées à la portée de n’importe qui.
JM