Dieu préserve-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge». La Zambie devrait bien méditer cet adage, elle qui a ouvert ses mines de cuivre et de cobalt aux entreprises chinoises dans un «partenariat win-win», répète à l’envi Pékin. Lusaka était loin de s’imaginer que c’est la Chine qui poserait un ultime obstacle à la restructuration de la dette extérieure du pays en exigeant l’implication du FMI et la Banque mondiale dans ce processus. Le gouvernement zambien est hors de lui. La Zambie a rejeté avec véhémence l’appel de la Chine à inclure les institutions financières multilatérales dont la Banque mondiale et le FMI, dans les négociations sur la restructuration de sa dette, rapporte Financial Times dans son édition de lundi 13 février, citant le ministre zambien des Finances, Situmbeko Muso[1]EXPLOITATION MINIERE Le torchon brûle entre Lusaka et Pékin kotwane. «Les discussions à des niveaux supérieurs comme ceux-là ne font qu’aggraver notre situation, car ce que nous recherchons, ce sont des solutions urgentes et non des discussions qui pourraient faire traîner les choses en longueur», fait remarquer le ministre. Pour Lusaka, la requête de Pékin n’est ni plus, ni moins qu’«un détourne[1]ment des discussions sur les conditions spécifiques de réduction des prêts. Nous devrions tous nous concentrer sur l’allègement de la dette et l’obtenir», insiste l’argentier zambien, indiquant que «tout retard dans l’allègement de la dette compromet la reprise de l’économie». La Chine avait appelé le 31 janvier dernier les institutions financières multilatérales (24% de l’encours de la dette zambienne) à se joindre au processus de restructuration de la dette de la Zambie. La requête de Pékin broyerait une vieille règle selon laquelle les institutions financières internationales se tiennent à l’écart du processus d’allègement de la dette, en raison de leur statut de bailleurs de fonds de dernier recours et des taux d’intérêt bas qu’elles pratiquent. Principal créancier de la Zambie avec un encours de 6 milliards de dollars, la Chine a accepté en 2022 de coprésider un comité de créanciers officiels de ce pays, mis sur pied au titre du Cadre commun du G20 sur la restructuration de la dette. Mais les négociations piétinent, privant la Zambie du décaisse[1]ment d’un programme d’aide de 1,3 milliard USD auprès du FMI.
AVEC AFRIMAG