Le projet d’organisations citoyennes de la RDC visant à documenter les actes terroristes du M23 dénommé «Réseau contre le terrorisme en République démocratique du Congo (RCT-RDC)», dénonce les visées machiavéliques du Rwanda qui pousse le groupe terroriste à conclure un accord avec le gouvernement congolais dans le cadre du dialogue de Nairobi, lequel, devrait prendre en compte les velléités d’exploitation illégale et de pillage des ressources naturelles de la RDC.
Ce Réseau qui regroupe 26 organisations citoyennes et de défense des droits de l’homme s’oppose à toute initiative tendant à récompenser les criminels. Les trois têtes d’affiche Hubert Kafaliko de Goma, Georges Kapiamba de Kinshasa et Hubert Tshiswaka de Lubumbashi qui représentent les 26 organisations, saluent la Résolution du parlement européen du 24 novembre 2022, sur le déplacement forcé de la population à la suite de l’escalade du conflit dans l’Est de la RDC. «Le Réseau note avec satisfaction que le Parlement européen condamne les graves violations des droits humains commis au Nord-Kivu, en considération de la détérioration sécuritaire continue, à cause des attaques du M23 ayant des liens avec le Rwanda», lit-on dans la déclaration du lundi 28 novembre 2022, publiée concomitamment à Lubumbashi et à Kinshasa.
Le réseau contre le terrorisme se réjouit de voir le Parlement européen rappeler que depuis le 20 octobre 2022, «des personnes du Nord-Kivu contraintes à se déplacer sont estimées à plus de 232.000 civils, ramenant le total du pays à plus de six millions de déplacés internes et 515.000 réfugiés». Consécutivement, des enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sont chiffrés à plus de 2,4 millions dont nombreux ont été séparés de leurs parents. «Plus de 7,5 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau ni aux installations sanitaires», souligne l’organisation.
Le Réseau contre le terrorisme note également la demande de l’Union européenne à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour éradiquer les violences sexuelles et sexistes, protéger les victimes, garantir aux survivants l’accès à la justice, aux réparations et voies de recours.
Le réseau rappelle que «l’actuel chef du M23, le général Sultani Makenga, est déjà sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, créé par la Résolution 1533 (2004) concernant la RDC». Hubert Kafaliko, Georges Kapiamba et Hubert Tshiswaka notent que la Monusco et le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNDH) en RDC avaient déjà documenté des violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commis par le M23, dans les territoires de Nyiragongo et Rutshuru, en décembre 2008 et entre mi-avril 2012 et novembre 2013.
D’après le Réseau, le Rwanda est impliqué depuis la création du M23. Il avait remplacé l’ancien chef du M23/CNDP, le général Nkundabatware, par le général Bosco Ntaganda. Le 22 janvier 2009, il avait prétendu arrêter Nkunda qui, depuis lors, vit librement à Gisenyi.
Par contre, Ntaganda fut arrêté, à Kigali, le 18 mars 2013, envoyé à la Cour pénale internationale (CPI) qui l’a jugé et condamné à 30 ans d’emprisonnement, «pour 13 chefs de crimes de guerre et 5 chefs de crimes contre l’humanité commis en Ituri (RDC)».
En somme, les crimes récurrents commis impunément au Nord-Kivu, par le M23 avec le soutien du Rwanda, sont volontairement orchestrés en recourant abusivement à la force, dans le seul but de contraindre le gouvernement à céder à leur diktat politique. «Ils utilisent la terreur, la menace, la coercition, ainsi que la perpétration d’actes de violences causant la mort, des blessures graves, des déplacements massifs de la population et la destruction de l’environnement», notent les 26 organisations citoyennes et de défense des droits de l’homme.
Par cette guerre contre la RDC, «le Rwanda et le M23 veulent forcer un accord d’exploitation des ressources naturelles», révèle le réseau. Ce, contrairement aux articles 56 et 57 de la Constitution qui mettent en garde contre tout accord ou arrangement qui a pour conséquence de priver la nation de tout ou partie des moyens d’existence tirés des ressources naturelles. «Un tel acte, ainsi que sa tentative, quelles qu’en soient ses modalités, s’il est commis par une personne investie d’autorité publique, est puni comme infraction de haute trahison», prévient le communiqué.
Eu égard à ce qui précède, le Réseau contre le terrorisme en RDC recommande incessamment, aux organisations des droits humains de se joindre au groupe d’experts qu’il envisage mettre en place, afin de documenter les détails des crimes commis dans toute la partie Est de la RDC. «Les experts produiront aussi la liste des présumés auteurs, leurs complices, les entreprises minières, ainsi que les banques qui en tirent profit, en achetant ou en commercialisant les minerais exploités illégalement», résume le communiqué.
A la population congolaise de maintenir la pression sur ses dirigeants politiques, par des revendications pacifiques, «afin qu’aucun membre du groupe terroriste M23 n’intègre les institutions de la République, au détriment des victimes d’atrocités».
Au président de la République et aux dirigeants qui participent aux tractations politiques de Nairobi et des réunions diplomatiques de Luanda, le Réseau contre le terrorisme en RDC recommande de garder à l’esprit la promesse de ne jamais trahir la population.
JM