Blaise Kavungera, chef du protocole d’État dans la province du Nord-Kivu a été blanchi par le Conseil national de sécurité (CNS).
Ce fonctionnaire de l’Etat avait été accusé faussement de collaborer avec la rébellion du M23 mardi 15 novembre 2022, jour de la visite à Goma du président honoraire du Kenya Uhuru Kenyatta, facilitateur dans le processus de Nairobi. Ce qui était au départ un problème protocolaire provoqué par Rémy Kanku, conseiller du chef de l’Etat, est devenu un vrai montage sécuritaire.
Sa relaxation vient mettre un terme à la triste scène qui est survenue à l’aéroport international de Goma.
Après l’atterrissage de l’avion transportant l’ancien président Uhuru Kenyatta, le conseiller du chef de l’Etat s’était mis à placer les officiels selon ses préférences, sans tenir compte du principe de préséance. Le chef du protocole d’Etat qui voulait faire son travail dans le respect des règles de l’art, s’est vu menacer par Rémy Kanku. «C’est nous qui avons le pouvoir et décidons. Je te tiens à l’oeil», avait-il proféré à l’endroit du chef de protocole.
Alors que la délégation s’était rendue au salon d’honneur pour un briefing, l’équipe d’avance du protocole d’Etat déployée à Kanyaruchinya afin de préparer la visite du président Uhuru Kenyatta avait alerter Blaise Kavungera sur l’incident sécuritaire provoqué à la barrière par des militaires qui revenaient du front. Ces derniers avaient tiré plusieurs coups de feu provoquant une panique généralisée dans le périmètre à visiter par le président Uhuru Kenyatta (site des déplacés). Ainsi, le chef du protocole d’Etat avait soufflé à l’oreille du professeur Serge Tshibangu, représentant du chef de l’Etat Fatshi dans la mission, pour lui faire part de l’information reçue par son équipe présente sur le terrain.
C’était malheureusement en présence du conseiller Kanku qui en a profité pour lui régler des comptes en ordonnant son arrestation, l’accusant de «vouloir faire peur à l’autorité dans le but de saboter la mission du président Uhuru Kenyatta et cela en collaboration avec le M23». Deux jours après, le chef du protocole d’Etat au Nord-Kivu avait été mis à la disposition du Conseil national de sécurité (CNS) et transféré à Kinshasa. Contrairement aux folles rumeurs qui circulaient sur les réseaux sociaux, Blaise Kavungera avait bénéficié d’un traitement humainement digne durant sa détention.
Après plusieurs jours de vérification, confrontation et recoupement des informations à tous les niveaux, l’homme a été reconnu non coupable, blanchi et libéré par le CNS qui a également payé son billet d’avion pour son retour à Goma afin de reprendre ses activités au gouvernorat du Nord-Kivu comme agent de l’Etat. Si dans d’autres pays l’arrestation d’une personne intervient après vérification des faits qui lui sont reprochés, en RDC l’arrestation précède la vérification. Toutefois, l’homme est désormais libre, à la grande satisfaction de sa famille, amis, connaissances, chefs et collègues de service.
DM