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Les Congolais et les Rwandais sont deux peuples frères
Les FDU-Inkingi sont très reconnaissantes de l’empathie du Président Tshisekedi vis-à-vis du peuple Rwandais, exprimée en date du 3 décembre 2022 dans des termes fraternels : « … ça ne sert à rien de regarder le Rwandais comme un ennemi, non. C’est le régime rwandais, avec Paul Kagame à sa tête, qui est l’ennemi de la République Démocratique du Congo. Les Rwandais et les Rwandaises sont nos frères et sœurs. Et d’ailleurs, ils ont besoin de notre aide parce qu’ils sont muselés. Ils ont besoin de notre aide pour se libérer. Ca n’a rien à voir avec ce que leurs dirigeants sont entrain de leur imposer. Donc, ne les regardez pas comme des ennemis, mais comme des frères qui ont besoin de notre solidarité…. ».
Les FDU-Inkingi félicitent et remercient le président Tshisekedi pour cette lucidité concernant les violences qu’impose le régime du général Paul Kagame à nos peuples frères Congolais et Rwandais.
De même que le Président Tshisekedi l’a clairement expliqué, les FDU-Inkingi et d’autres partenaires, ont toujours rappelé que nos deux peuples étaient victimes de ce régime répressif et belliqueux. Ils ont toujours sollicité le concours de tous les États de la Région des Grands Lacs pour mettre un terme à la dictature qui sème la mort et la désolation dans notre Région.
Les FDU-Inkingi appellent instamment les autres pays de la Région à emboîter le pas au Président Tshisekedi pour aider le peuple rwandais à se libérer de l’oppression du régime dictatorial du Général Kagame et de son parti, le FPR, et ainsi instaurer une paix régionale durable ainsi qu’un partenariat basé sur le respect de chacun et sur les conventions internationales en vigueur.
Les FDU-Inkingi renouvellent leur engagement et leur détermination à agir pour mettre un terme à la dictature qui endeuille toute la région. Pour ce faire le concours des États de la région reste incontournable. Aussi, elles accueillent avec enthousiasme cette déclaration de solidarité et restent déterminées à agir pour la coexistence pacifique et solidaire des peuples frères de la Région des Grands Lacs Africains.
Placide KAYUMBA
Président des FDU-Inkingi
Lettre ouverte au président Félix-Antoine Tshisekedi
Monsieur le président de la République,
Relativement au forum intercongolais qui vient d’avoir lieu du 28 novembre au 06 décembre 2022 à Nairobi, permettez-moi de vous faire part de quelques réflexions d’un compatriote concerné par la question de la déstabilisation récurrente de l’Est de la République Démocratique du Congo.
Au-delà des préoccupations particulières exprimées par les différents participants à ce forum (per diem non versés par les organisateurs de la réunion qui ont poussé une frange de participants à sécher la séance de clôture, problématique de la haute direction du PDDRCS confiée à un ancien cadre du M23, etc.), je m’estime en devoir d’attirer votre haute attention sur la nécessité de voir le gouvernement qui vous assiste dans la gestion de ce dossier combien délicat prendre conscience de l’extrême gravité de la responsabilité qui lui incombe en l’espèce.
Les incidents qui ont marqué ces assises au Safari Park Hotel de Nairobi (suspension des séances jeudi 1er décembre en raison de la découverte de puces de transmission directe des échanges vers Kigali par les participants congolais et boycott de la réunion par les représentants de la communauté Banyamulenge à cause de l’assassinat, le 30 novembre 2022, de 7 membres de leur communauté à Minembwe au Sud-Kivu), m’ont particulièrement interpellé sur le niveau du professionalisme de l’exécutif qui conduit aujourd’hui les affaires de l’Etat sous votre égide.
Il est inconcevable à mon avis qu’une rencontre de cette nature puisse avoir lieu même en terre étrangère sans que ne soient préalablement déployées des équipes d’intelligence chargées d’en assurer la sécurité au profit de notre pays que vous représentez au plus haut niveau. Plusieurs questions se posent sur les compétences y afférentes au niveau notamment du ministère de l’Intérieur, sécurité et affaires coutumières.
C’est toujours à ce même niveau que réside ma préoccupation concernant la protection assurée par les services de la police nationale relevant de ce même ministère auxquels revient la tâche de protéger les populations civiles dans les zones non affectées par le conflit.
On a la pénible impression qu’au plus haut niveau de ce ministère régalien, vos collaborateurs ne se soucient que de leurs intérêts propres et placent en second lieu la vision des Intérêts Nationaux sur laquelle vous ne cessez de revenir dans vos communications officielles. Certains de vos collaborateurs paraissent plus soucieux d’affaiblir ceux qui ici et là font ombrage à leurs ambitions particulières, entre autres dans le cadre des prochaines échéances électorales que d’imaginer des réponses appropriées à la situation d’un pays agressé et convoité qu’est à ce jour la République Démocratique du Congo. Ne serait-il pas temps pour vous d’envisager un changement de personnes pour un changement de politique ?
Dieu merci, ces négociations de la capitale kényane entre une cinquantaine de groupes armés, des représentants des communautés des territoires affectés par les conflits et des délégués de la société civile pour un total de 200 participants se sont terminées sur une note positive. Ainsi que l’a déclaré l’ancien président Uhuru Kenyatta, médiateur de la Communauté Economique de l’Afrique de l’Est (EAC), «nous sommes enthousiasmés par le fait que tous les représentants des groupes rebelles présents à Nairobi se soient déclarés prêts à déposer les armes».
Je vous engage néanmoins à ne pas perdre de vue que le retour à une paix durable à l’Est de la RDC dépend désormais du bon déroulement du Programme de désarmement, démobilisation et relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS). A ce sujet, les participants ont émis le vœu de voir ce programme être entièrement financé pour en assurer la réussite.
Il vous revient d’étoffer le PDDRCS pour le rendre apte à réussir notamment l’intégration des communautés riveraines des parcs nationaux dans des projets écologiques et les maintenir au cœur des efforts de conservation.
Il y a par ailleurs nécessité d’envisager dans tous nos 145 territoires des rencontres entre les représentants du gouvernement et les communautés locales pour discuter de l’implication responsable de ces dernières dans les activités économiques productives et les mettre à l’abri des tracasseries et autres antivaleurs comme la corruption qui ont tendance à y élire domicile impunément.
En vous félicitant pour n’avoir pas cédé sur la non intégration dans les FARDC des groupes armés et l’amnistie collective, je vous présente mes salutations respectueuses.
Jacques mayamba