Dans son offensive en Ukraine, la Russie avertit que des tests de son missile hypersonique Satan-2 sont imminents.
Le chef de l’administration spatiale de Vladimir Poutine, Dmitri Rogozine, a inspecté l’arme géante – de la taille d’une tour de 14 étages – alors qu’elle était transportée dans une zone forestière.
La fusée de nouvelle génération (200 tonnes) serait capable de tirer jusqu’à 15 ogives sur n’importe quelle cible à travers la planète à près de 16.000 km/h. Il peut atteindre le Royaume-Uni en trois minutes.
D’après Rogozine, «le missile à pointe nucléaire à portée mondiale le plus puissant au monde est en cours de préparation pour de nouveaux tests et une production en série».
Le mois dernier, ce haut cadre russe a déclaré que cette arme était déjà en production de masse.
Les experts de la télévision d’État russe et les politiciens proches du Kemlin ont régulièrement suggéré de déployer ce missile contre l’Occident pendant la crise ukrainienne.
Le chef de Roscosmos a récemment visité l’usine de défense de Krasmash à Krasnoïarsk (Est de la Sibérie), pour inspecter le processus de production de Sarmat et des essais en vol.
Le premier et unique lancement d’essai d’un Satan-2 basé sur un silo a eu lieu le 20 avril depuis le cosmodrome de Plesetsk (Nord de la Russie).
Moscou s’est engagé à mettre en service le missile avec les forces de fusées stratégiques du pays d’ici la fin de l’année.
En avril, Rogozine a déclaré qu’il y aurait «quelques tests supplémentaires pour prouver la conformité des systèmes avec les paramètres techniques définis par le principal client – le ministère de la Défense».
Il a également annoncé qu’il serait mis en service au plus tard à l’automne, ce qui suggère plusieurs tests à venir avant de préciser que le missile hypersonique de 208 tonnes à 15.880 km/h est «dans les délais» et bien en avance sur tout ce que l’Occident possède. «En ce qui concerne les performances techniques, ce qu’ils ont dans leur arsenal est certainement en retard par rapport à ce que nous avons. Ils sont particulièrement à la traîne en termes de capacités de conception de notre missile balistique intercontinental lourd Sarmat, qui ont été confirmées lors du premier lancement d’essai», a-t-il déclaré avant d’affirmer que pour lui l’usine de production de ce missile nommé «l’usine de la fin du monde est l’endroit le plus sûr du monde. Nous nous tenons sous le couvert du formidable Sarmat, créé avec beaucoup d’amour et de respect par nos usines militaires et assemblé à Krasmash pour poursuivre ses essais de conception de vol. C’est l’endroit le plus sûr sur Terre», a-t-il ajouté.
Poutine a déclaré que le missile assurerait la sécurité de la Russie et ferait réfléchir à deux fois «ces personnes féroces qui tentent de la menacer» avant d’affirmer qu’«il n’y aurait pas d’analogues à cette arme dans le monde avant longtemps».
Après le lancement d’avril, Rogozine a mis en évidence un cratère de 26 pieds de profondeur créé sur le site d’essai de Kura par le missile sans ogive nucléaire. «Avec une charge nucléaire, un tel cratère sur un site ennemi sera très grand, très profond et radioactif. Et pas seulement un, mais exactement autant que le missile nucléaire le plus puissant du monde en livrera sur le territoire d’un ennemi féroce. Et nous aurons bientôt près de 50 Sarmats (missile connu en Occident sous le nom de Satan-2) en service de combat. Nous conseillons donc aux agresseurs de parler plus poliment avec la Russie», a-t-il averti.
En réaction à un rapport présumé selon lequel Boris Johnson aurait envisagé de déployer des missiles nucléaires britanniques sans consulter l’OTAN, le chef de Roscosmos s’est montré menaçant. «Boris, si Sarmat est utilisé, aucun de vous ne pourra être consulté. Et il n’y aura personne pour vous couvrir», a-t-il lâché.
JM