On les croyait affaiblis mais il n’en est manifestement rien. Mardi 21 juin 2022, les rebelles ADF ougandais ont tendu une embuscade meurtrière à Makisabo, sur la route Beni-Kasindi (Nord-Kivu). Les faits sont survenus lorsque 3 véhicules ont été incendiés par les terroristes vers 17 heures locales mardi.
Selon un rapport du Groupe d’experts des Nations Unies sur la RDC transmis au Conseil de sécurité des Nations-Unies, 11 mois d’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri et 7 mois d’opérations militaires conjointes entre les armées congolaises et ougandaises n’auront réussi qu’a aggraver la situation sécuritaire dans la région.
Au Nord-Kivu, les ADF ont étendu leur zone opérationnelle au Sud de l’Ituri et renforcé leur réseau d’influence aux niveaux régional et international, notamment grâce à la propagande. De même qu’ils ont amélioré leurs techniques dans le maniement d’engins explosifs.
Tandis qu’en Ituri, dans les territoires de Djugu et Mahagi, des factions de la Coopérative de développement du Congo (CODECO)ont multiplié les attaques contre les FARDC, le groupe armé rival «Zaïre», et les civils.
Le Groupe d’experts onusiens rapporte que c’est dès début 2020 que les ADF ont lancé l’extension de leur zone d’opérations dans le Sud de l’Ituri de manière plus organisée et plus constante, avec le déplacement du camp de Madina à la frontière entre le territoire de Beni et le Sud du territoire d’Irumu.
Opération Shujaa
L’opération Shujaa lancée par les forces armées coalisées FARDC et UPDF fin novembre 2021 ont accentué l’extension de l’activisme terroriste autant que le déplacement de leurs zones d’opérations dans le Sud de l’Ituri. «Les ADF ont dû déplacer leurs camp nouveau et se sont davantage dispersés dans le Sud de l’Ituri, menant des attaques à des fins de diversion, de représailles et de réapprovisionnements», notent les experts onusiens.
Mi-2021, ces terroristes ont lancé des attaques sur la route Beni-Butembo ainsi que dans la chefferie de Bashu à la suite d’opérations FARDC-MONUSCO visant les camps de Mwalika. Les ADF se sont également révélés actifs dans la chefferie de Watalinga, «y compris près du quartier général de l’opération Shujaa» et ont poursuivi les attaques dans le secteur de Ruwenzori et autour des villes de Mamove et d’Oïcha, où elles ont maintenu des camps.
La conclusion du Groupe d’experts des Nations-Unies sur la RDC coule de source : «Bien qu’elles soient dispersées, les ADF sont toujours résilientes et capables de mener des attaques, parfois de manière simultanée, répétée ou en succession rapide».
Depuis 2021, ce sont 1.300 civils qui ont été tués, par représailles ou pour décourager les opérations entreprises contre elles dans certaines zones cruciales comme les environs de leurs camps principaux.
J.N.
OPERATIONS CONJOINTES FARDC – UPDF : Les ADF ont renforcé réseaux et zones d’influence
