Alors qu’il traverse une mauvaise passe à l’Assemblée nationale (il est sous le coup d’une motion de défiance), le vice-1er ministre, ministre de l’Intérieur, Daniel Aselo tient à cogérer son Sankuru natal avec le gouverneur de province a.i., Paul Tchabylo qu’il a décidé de dépouiller de toute initiative de gestion. En violation de la loi sur la libre administration des provinces.
Pour s’en assurer, il l’a convoqué à Kinshasa où l’on croit qu’il va le retenir le plus longtemps possible en confiant l’intérim de l’intérim à quelqu’un de son choix.
Dans une correspondance adressée à Tchabylo le 10 avril dernier, Aselo reproche à l’intérimaire le fait que «bien avant votre désignation pour expédier les affaires courantes au Sankuru, vous avez manifesté un comportement d’insubordination. Et ce, malgré mes instructions verbales et écrites en violation de règles de droit. En prenant des actes de nomination d’affectation, de révocation des agents de l’État au mépris total de mon message Nº 002/2022 du14janvier2022comme vous avez décidé dans le dossier DGRSA. A ce sujet, je vous communique ce qui suit: Tous les actes pris par vous en violation des textes susmentionnés sont nuls et de nul effet», explique-t-il, faisant allusion à la mise en place dans la direction des recettes provinciales qui fait pourtant partie des matières de compétence exclusive de la province.
Aselo qui n’oublie pas ses origines sankuroises, interdit à Tchabylo d’opérer des mouvements de fonds sans l’accord de l’Assemblée provinciale qui, selon son bureau, ne s’est jamais plainte à ce sujet, et lui ordonne de renoncer à sa tournée d’itinérance pour le rejoindre urgemment à Kinshasa pour «consultation».
Le gouverneur a.i. du Sankuru est ainsi neutralisé par cet ordre d’autant moins rationnel que tous les autres gouverneurs intérimaires exercent normalement leurs attributions sans en courrir les foudres de l’irrascible patron de la territoriale congolaise.
JPK