Si certains opérateurs économiques se disent inquiets quant à la libre circulation des marchandises au sein de la Communauté d’Afrique de l’Est, d’autres voient en cette adhésion une opportunité dans la mesure où elle peut améliorer la compétitivité.
Fede Mushi, un homme d’affaires évoluant dans le commerce général et membre de la FEC Sud-Kivu, estime qu’une fois que l’entrée de la RDC sera effective dans l’Est African Commuty (EAC), les droits de douane seront supprimés sur les biens. «Prenons un exemple. Un sac de ciment au niveau de Nairobi c’est 5 USD. S’il peut arriver ici au Congo au niveau de Bukavu à 6 ou 7 USD y compris tous les frais de transport, moi je ne vois pas de mal. Et là, notre population va respirer», explique-t-il.
Par ailleurs, la libre circulation des biens n’exclut pas que le pays puisse prendre certaines mesures p r o t e c t i o n n i s t e s . C’est ce que souligne le professeur de droit international Moïse Cifende, spécialiste des questions d’intégration régionale. «Les mesures de sauvegarde sont permises en droit communautaire. C’est-à-dire qu’un Etat qui voit que son économie repose sur quelques produits stratégiques, peut exclure ces produits de la libre circulation. Par exemple dans l’EAC, le thé kenyan ne peut pas être vendu pendant 5 ans en Tanzanie, ni en Ouganda. Les autres pays ont considéré que le thé est un produit stratégique. Il ne peut pas être concerné pour le moment, ça va entrainer l’effondrement de l’économie nationale. Donc, la libre circulation des marchandises ne veut pas dire que tout doit circuler».
AVEC R.O.